Comment le Standard en est arrivé là

Les Liégeois joueront les playoffs 2 pour la seconde fois consécutive. Chronique d'un échec.

Kevin Sauvage

Les Liégeois joueront les playoffs 2 pour la seconde fois consécutive. Chronique d'un échec. 

C'était dans l'air, c'est désormais officiel, au soir de la 28e journée, le Standard ne peut officiellement plus accrocher les PO1. Le club liégeois disputera donc les playoffs 2 pour la seconde saison consécutive, la troisième fois depuis l'instauration du système de playoffs. Comment le Standard a-t-il pu à nouveau en arriver là ? Éléments de réponse au travers d'une rétrospective des moments clés de la saison du Matricule 16.

- 20 mars 2016 : les Liégeois viennent de remporter la Coupe de Belgique une semaine après avoir fait une croix définitive sur les PO1. L’engouement est total à Liège et le président se fend d'une sortie originale sur Twitter : "Cette année, ce sont les chips, l'année prochaine, ce sera la bière." A ce moment-là, nous écrivions, et les Standardmen l'assuraient eux-même par la suite, que le Standard avait quatre mois devant lui pour préparer au mieux la prochaine saison afin de ne pas connaître pareille désillusion (notre article de l'époque ici).

- 7 mai: alors qu'il était convenu de faire jouer les jeunes afin de voir ce qu'ils avaient dans le ventre pour la saison suivante, le Standard a littéralement bâclé les PO2 qui auraient pu, qui aurait dû , servir de base pour cette saison. Les Liégeois terminent en roue libre et partent en vacances l'esprit léger puisque directement qualifiés pour l'Europa League.

- 16 mai : la saison vient de se terminer et le Standard décide de se séparer d'Axel Lawarée, ancien directeur sportif mis sur la touche depuis l'arrivée d'Olivier Renard et surtout de Daniel Van Buyten avec lequel le courant ne passait pas du tout. Il s'agissait là du premier départ d'une longue série au cœur d'un club en perpétuelle mutation (notre article de l'époque ici).

- 10 juin : au club depuis 2012, Carlos Rodriguez, successeur du regretté Guy Namurois, est remercié par la direction liégeoise qui lui préfère Erik Roex suggéré par le conseiller sportif du président, Daniel Van Buyten au même titre que Philippe Vande Walle qui a remplacé Jos Beckx. Après seulement quelques semaines de boulot, le travail de l'ancien préparateur physique des Diables est déjà remis en cause par les joueurs qui n'hésitent pas à en référer à la direction qui ne bronchera pas. (Notre article de l'époque ici).

- 23 juillet : le Standard se rend à Bruges pour disputer la Supercoupe. Sur du velours après l'ouverture du score de Santini et l'exclusion de Vanaken, le Standard va couler pour la première fois de la saison et s'incliner 2-1, Une défaite qui passe très mal en interne. La direction liégeoise est partagée au sujet de son entraîneur, Yannick Ferrera. Ce dernier gardera néanmoins la confiance de Bruno Venanzi qui lui avait donné sa parole après la victoire en Coupe de Belgique. Olivier Renard et Daniel Van Buyten, eux, étaient favorables à une séparation durant l'entre saison afin de laisser au nouveau coach l'opportunité de faire toute la préparation. (Notre article de l'époque ici)

- 6 septembre : après un début de championnat en demi-teinte, la direction liégeoise actionne le couperet : Yannick Ferrera est remercié et remplacé dans la foulée par Aleksandar Jankovic. Le Serbe aura été approché à trois reprises auparavant. Les relations conflictuelles entretenues par le Bruxellois avec une partie de la direction aura eu raison de lui. Bruno Venanzi nous confirmera deux jours plus tard que la décision était prise depuis plusieurs semaines. Le timing pose question puisque ce licenciement survient au cœur d'une trêve internationale mais aussi après un bon résultat glané à Bruges (2-2), Aleksandar Jankovic est présenté à la presse le jour-même et paraphe un contrat de trois ans en bord de Meuse, il sera aidé dans sa tâche par Thierry Verjans qui était jusque là directeur sportif du centre de formation. (Notre article ici).

- 12 septembre : moins d'une semaine après le coach, c'est au tour du directeur général du club, Bob Claes, de passer à la trappe. Le Limbourgeois avait assuré la transition entre l'ère Duchâtelet et l'ère Venanzi. Lui aussi succombera au conflit avec Daniel Van Buyten. Les deux hommes n'ont jamais réussi à travailler ensemble et Bruno Venanzi avait de toute façon décidé de devenir un président exécutif. La lessive se poursuit en bord de Meuse. (Notre article de l'époque ici).

- 21 septembre : après des bons débuts avec un six sur six en championnat et un nul en Europa League contre le Celta Vigo, Aleksandar Jankovic enregistre sa première bévue avec l'élimination en Coupe de Belgique des œuvres de Geel (D3). Il s'agit d'un sérieux camouflet pour les Standardmen qui étaient pourtant tenants du titre. (Notre article de l'époque ici).

- 2 octobre : bien installé dans le top 6, le Standard de Jankovic reçoit Anderlecht pour le premier Clasico. A deux trois points des Mauves, les Liégeois peuvent réaliser une opération en or. Nonante minute et une défaite 0-1 plus tard, les Rouches laissent déjà filer leur pire ennemi. Le mois d'octobre sera très compliqué pour le Standard qui retombera directement dans ses travers et ne prendra que quatre points sur quinze avec un nul à Courtrai, une victoire contre Waasland-Beveren (qui marquera leur dernière entrée dans le top 6 le 23 octobre) et deux défaites (en plus de celle contre Anderlecht) à Gand et Ostende. (Notre article de l'époque ici).

- 4 décembre : le Standards s'est repris durant le mois de novembre avec un bilan de six sur neuf avec deux victoires contre Mouscron et Zulte ainsi qu'une défaite à Malines. En Europa League, les Liégeois font bonne figure en s'imposant au Panathinaikos et en arrachant le nul à Vigo. A cinq points de Charleroi, le Standard va donner une leçon aux Carolos ce 4 décembre 2016. Au-dessus des Zèbres, les Rouches mènent 1-3 avant l'interruption du match et l'arrêt de ce dernier. Cette affaire, toujours pas résolue à ce jour, du match arrêté à Charleroi marque un tournant dans la saison du Standard. Quelque chose s'est cassé au Mambourg. La fin du mois de décembre sera catastrophique pour le Standard qui manquera l'occasion en or de remonter au classement avec trois partages concédés bêtement à Genk, contre Lokeren et à Saint-Trond. Le stress et la peur de mal faire s'emparent du vestiaire liégeois. (Notre article de l'époque ici)

- 27 décembre : à l'occasion de la dernière rencontre de l'année, Aleksandar Jankovic décide de poser un geste fort en retirant le brassard à Adrien Trebel. Ce dernier est pointé du doigt en interne pour son attitude peu professionnelle. Le Français ne pense qu'à lui et boude car la direction refuse qu'il parte. Trebel a la tête ailleurs mais c'est lui qui met les siens aux commandes d'une somptueuse frappe lointaine. Il ne fêtera pas son but et ce sera sa dernière apparition en Rouche. (Notre article de l'époque ici).

- 7 janvier 2017 : les Liégeois sont attendues à l'aéroport de Eindhoven pour embarquer direction Marbella pour une semaine de stage. Mais surprise, Adrien Trebel manque à l'appel. Frustré que la direction ait refusé une offre de Gand, l'ancien capitaine va au bras de fer avec son club. La suite, on la connaît, alors qu'il n'avait plus qu'à signer à Gand, Trebel optera pour Anderlecht. En interne, la gestion de ce dossier divise une direction qui de désolidarisera totalement à l'occasion de ce mercato hivernal. Daniel Van Buyten est clairement mis à l'écart. Il y a, une nouvelle fois, de l'eau dans le gaz. (Notre article de l'époque ici).

- 18 janvier : le stage hivernal des Liégeois a été rythmé par le feuilleton du transfert d'Ishak Belfodil à Everton. Mais le 18 janvier, tout s'arrête. Suite à l'intervention d'intermédiaires, le nom de Christophe Henrotay est clairement cité, le deal ne se concrétisera pas. Une fois encore, ce dossier viendra mettre de l'huile sur le feu dans les relations entretenue par le triumvirat composé de Venanzi, Van Buyten et Renard. Le président a ouvert les yeux sur son amis Henrotay mais aussi et surtout sur l'apport de son conseiller sportif, Daniel Van Buyten. (Notre article de l'époque ici).

- 22 janvier : après un stage hivernal troublé par le mercato, le Standard retrouve la compétition face au leader et champion en titre, le Club de Bruges. Deux joueurs sont scrutés : Ibrahima Cissé et Ishak Belfodil. Les deux hommes sont passés à côté de leur rêve : un transfert en Angleterre. Ils seront éteints durant 90 minutes au même titre que leurs coéquipiers. Tactiquement, Jankovic est humilié par Preud'homme et le Standard s'incline lourdement 0-3. Le Standard est alors neuvième et pointe déjà à quatre longueurs du top 6. La course contre la montre a débuté. (Notre article de l'époque ici).

- 4 février : le Standard sort d'un mois de janvier compliqué avec deux points pris sur neuf. Solidaires dans l'adversité à Anderlecht, les Liégeois sont bien décidés à prendre un nouveau départ avec la réception de Courtrai. Mais une fois de plus, le stress et la peur paralysent les hommes de Jankovic qui livrent une prestation catastrophique. Sclessin renie ses joueurs, leur tourne le dos et se met à encourager Courtrai. Les Courtraisiens s'imposent 0-3 et replongent les Standardmen dans leurs doutes. L'écart avec la sixième place se creuse et est désormais de sept points ! (Notre article de l'époque ici)

- 13 février : le jour de la parution d'une interview qu'il nous avait accordée et dans laquelle il remettait en doute la direction prise par le club, Daniel Van Buyten est remercié par Bruno Venanzi. Il s'agit d'une nouvelle séparation, la septième de l'ère Venanzi qui donne les pleins pouvoirs à Oliver Renard. Le président l'assure : la stabilité passera par là. En attendant, cela fait une nouvelle fois désordre et le Standard est encore au cœur de la tourmente. (Notre article de l'époque ici).

- 20 février : il ne reste que quatre matches et très peu d'espoir aux Liégeois qui doivent réaliser un carton plein et espérer un coup de pouce de la CBAS dans le dossier du match arrêté à Charleroi. Le -20 février, les Standardmen se loupent une nouvelle fois face à Gand, incapables de garder le résultat favorable de 0-1. Ce nul condamne presque le club aux PO2. Le lendemain, le lundi 20 février, la CBAS rend son verdict : le club ne récupérera pas les trois points du match à Charleroi. A sept points de la sixième place alors qu'il ne reste plus que neuf unités à distribuer, le Standard a neuf orteils en PO2. (Notre article de l'époque ici).

- 26 février : la messe est dite, le Standard est officiellement en PO2 pour la seconde saison consécutive mais cette fois, le club se devra de les jouer à fond afin d'espérer glaner un ticket qualificatif pour les tours préliminaires de l'Europa League. Un parcours du combattant, un de plus, attend les Standardmen.

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