Carcela: "Je déteste qu’on me mette la pression, alors pourquoi le ferais-je ?"
Avant le premier match de poules de l’EL qui marque son retour en Espagne, Mehdi Carcela aborde tous les sujets chauds.
- Publié le 20-09-2018 à 06h49
- Mis à jour le 21-09-2018 à 19h59
Avant le premier match de poules de l’EL qui marque son retour en Espagne, Mehdi Carcela aborde tous les sujets chauds.
À quelques heures de l’entrée en lice des Rouches en Europa League sur le terrain des recordmen de victoires finales (cinq), Mehdi Carcela se livre. Le Marocain n’élude aucun sujet : les ambitions en Europe, le niveau de jeu du Standard, son début de saison ainsi que le matraquage dont il est victime en Pro League. Entretien.
Mehdi, Vous êtes de retour en Espagne, un pays de foot que vous appréciez.
"J’adore le jeu pratiqué ici. Cela part du gardien pour arriver dans le rectangle adverse. C’est le football que j’aime. Tout est basé sur le jeu au sol, sur la rapidité d’exécution et la technique. Je garde d’excellents souvenirs de mon passage en Liga, surtout du match à domicile face à Séville que nous avions remporté (2-1)."
Séville sera le grand favori jeudi soir ?
"Ils sont des routiniers de cette compétition. Nous, on doit partir avec l’envie de créer la surprise."
Le Standard peut-il faire mieux que ce qu’il a montré depuis le début de saison ?
"On peut toujours donner plus mais on ne fait pas de mauvaises choses. Nos erreurs, on essaie de les rectifier. On ne peut pas être parfait mais on continue le travail et je suis certain que cela va payer."
Samedi dernier, on vous a senti excédé contre Charleroi suite aux nombreuses fautes commises sur vous. Estimez-vous que les joueurs créatifs ne sont pas assez protégés ?
"Oui. Je l’ai déjà dit plusieurs fois. À chaque match, je ne me sens pas assez protégé et je pense qu’il y a plusieurs joueurs dans notre compétition qui ressentent la même chose. Ce serait bien que les fautes soient sanctionnées plus rapidement. Les cartes ? Je m’en fiche, tout ce que j’aimerais, c’est que les fautes soient sifflées."
Le coach vous a dit, durant le match, que vous deviez être plus rusé en tombant notamment.
"Il faut que j’apprenne à mieux tomber (rires). Mais je ne sais pas mentir. Même quand je tombe, je me relève vite. Encore une fois, ce serait plus simple si les arbitres sifflent les fautes."
Ce n’est pas tant l’intensité mais plutôt la répétition des fautes qui vous énerve ?
"Voilà. Les fautes ne sont pas méchantes, c’est souvent de l’antijeu qui m’empêche de me projeter après un dribble. Et comme je tombe difficilement, les arbitres considèrent peut-être que ce sont des fautes trop légères mais, une faute reste une faute."
Face à Charleroi, vous étiez excédé au point de vouloir quitter le terrain.
"Oui car je n’arrivais pas à jouer. Dès que j’avais le ballon, on commettait une faute sur moi, souvent non sifflée d’ailleurs. Je me sentais oublié et inutile dans le match."
Contre Séville, vous serez peut-être moins ciblé ?
"Jeudi soir, ce sera du football. C’est ça la différence. Ce match sera peut-être, d’un point de vue technique, plus facile pour moi et je me sentirai peut-être plus libre qu’en Belgique."
En Espagne, les joueurs créatifs sont plus protégés ?
"Totalement. Ici, on siffle la moindre faute d’antijeu. L’Espagne, ça respire le foot, donc les fautes de ce genre sont sifflées."
Revenons au match de jeudi, quelles seront les chances du Standard ?
"Un match de Coupe d’Europe, c’est imprévisible. Sur papier, la différence est énorme, c’est vrai. Mais sur le terrain, tout peut arriver. Ce sont des êtres humains comme nous. Jouons comme nous savons le faire et on verra à la fin. Si on se pose trop de questions, ça ne sert à rien de commencer le match."
Le groupe a-t-il retenu la leçon du match à l’Ajax ?
"Oui. On doit jouer sans se poser de question et ne pas se focaliser sur les noms qui composent l’équipe d’en face. Il faudra presser et ne pas avoir peur de développer notre jeu. On sait que ça va jouer vite et au sol, cela implique une concentration optimale."
Personnellement, vous avez à cœur de briller sur la scène européenne ?
"Évidemment. Ce sont des matches qu’on aime jouer, face à un gros calibre d’Espagne. Ce sont les matches que je préfère, ceux qui sont les plus compliqués et les plus vus."
Beaucoup de choses ont été dites à votre sujet en début de saison. Avez-vous vraiment mis la pression pour obtenir un meilleur contrat ?
"Ce qu’on a pu dire et écrire sur moi ne m’a pas touché. Je ne lis pas les journaux mais on m’en a parlé. Moi, de mon côté, je ne me mets jamais la pression à moi-même et je déteste qu’on me la mette. Pourquoi irais-je donc la mettre à quelqu’un d’autre, au Standard en l’occurrence ? Au fond de moi et ainsi qu’au sein de la direction, tout le monde sait que ce n’est pas vrai. Ce qui m’importe le plus, c’est ce que mes proches et ma famille pensent de moi."
Comment jugez-vous votre début de saison ?
"Il y a un nouveau système qui est mis en place par le coach avec une autre façon de jouer. Il faut encore un peu de temps à l’équipe, et donc à moi-même, pour tout assimiler."
Vous avez beaucoup donné ces derniers mois, sentez-vous la fatigue s’installer ?
"La fatigue, c’est dans la tête. J’ai l’habitude de jouer tous les trois jours. Il faut juste savoir se remettre en question. Suite au départ d’Edmilson Junior, on attend tout de même encore plus de vous ? Oui, je le sens mais cela ne me fait pas peur. C’est une pression en plus que je ne sens pas (rires)."