Bilan du stage du Standard: "J'ai l'impression que quelque chose a changé"
Les Rouches ont retrouvé la Belgique, hier soir, et doivent maintenant se concentrer sur un mois de janvier explosif. Entretien avec Yannick Ferrera, le coach rouche.
- Publié le 11-01-2016 à 14h35
Les Rouches ont retrouvé la Belgique, hier soir, et doivent maintenant se concentrer sur un mois de janvier explosif. La journée de dimanche a mis un terme à l’un des stages hivernaux les plus mouvementés de ces dernières années. Quatre joueurs ont apposé officiellement leur signature au bas d’un contrat au Standard, tandis que le désormais ancien chouchou des supporters, Anthony Knockaert, a vidé son casier à la surprise générale pour retrouver le championnat anglais.
Ces mouvements inhérents n’ont heureusement pas été les seuls faits à signaler lors de la semaine passée à Alhaurin el Grande.
L’ambiance dans le groupe semble s’être resserrée et Yannick Ferrera a pu revoir certains principes de jeu comme la circulation en une touche de balle et la reconversion défensive.
Toute cette analyse pourrait bien être balayée d’un revers de main dès dimanche en cas de contre-performance à Lokeren. Car désormais, le Standard est attendu au tournant…
Le back gauche
"On doit se préparer au départ de Van Damme"
Samedi, Yannick Ferrera a testé deux joueurs sur le flanc gauche défensif, Darwin Andrade et Corentin Fiore, alors que Jelle Van Damme a simplement disputé les quarante-cinq dernières minutes en défense centrale. Une disposition tactique qui ne laisse plus l’ombre d’un doute : le Waeslandien est bien sur le départ pour Los Angeles. "On se dit qu’il va peut-être partir, même si nous n’avons encore reçu aucune communication officielle. Mais si l’affaire est réglée dans deux jours ou plus tard, nous devons nous tenir prêts en donnant du temps de jeu à d’autres joueurs", dit le coach. Visiblement, les deux successeurs éventuels ont marqué des points, surtout Corentin Fiore. "Il avait déjà joué à cette position face à Malines. C’est un garçon intelligent, qui sait ce qu’il doit faire partout sur un terrain. Il progresse bien et a démontré, samedi, qu’il pouvait être plus agressif, tout en restant efficace dans les duels en un contre un et dans l’impact. C’est de bon augure pour la suite", analyse-t-il. "Darwin s’est également bien débrouillé, en respectant nos principes de jeu à cette place. C’est un joueur qui donne souvent satisfaction lorsque je fais appel à lui." Reste à savoir quand Jelle Van Damme quittera Sclessin. La saison américaine ne reprend que le 6 mars mais le club dispute la Ligue des Champions, qui se déroule juste avant la compétition domestique. "Ce serait bien de pouvoir le garder le plus longtemps possible", terminait Yannick Ferrera, très intéressé à l’idée de pouvoir compter sur son capitaine lors des deux matches de la demi-finale de Coupe de Belgique.
Les départs
"Edmilson a autant marqué que Knockaert"
Le seul point noir de cette semaine de stage, c’est le départ d’Anthony Knockaert. Le médian offensif représentait une source de menace constante sur un terrain mais il n’a pu résister à un retour dans le championnat anglais, à Brighton&Hove Albion. "Un joueur nous a quittés mais trois éléments offensifs ont débarqué. À mes yeux, on peut donc considérer que nous nous sommes renforcés", dit le technicien liégeois, même si rien ne dit que les nouvelles recrues seront immédiatement performantes. "Anthony a marqué cinq buts en vingt matches, soit le même total qu’Edmilson Junior. Jean-Luc Dompé n’a pas d’aussi bonnes statistiques mais il a moins joué et a touché quatre fois la transversale depuis le début de saison. Cela prouve bien que les autres peuvent aussi marquer…" Le Français ne devrait pas être le seul à quitter le navire. Outre Jelle Van Damme, Jorge Teixeira est également courtisé. "Nous avons quatre défenseurs centraux : Scholz, Kosanovic, Arslanagic et Teixeira. Ils peuvent tous revendiquer une place de titulaire. Nous allons d’abord regarder qui seront les deux arrières qui sortiront du lot (NdlR : Scholz-Kosanovic) et, ensuite, celui qui aura la patience de se battre pour sa place (NdlR : Arslanagic)." Chez les jeunes, seuls Beni Badibanga et Julien de Sart bénéficieront d’un bon de sortie, sous forme de prêt. "Les talents, on les veut chez nous ou ailleurs pour bénéficier de temps de jeu mais nous n’avons aucune envie de les perdre. Pour moi, il n’est donc pas envisageable de les vendre. Nous allons en parler en interne la semaine prochaine. Nous devons penser à nous mais aussi à l’évolution de ces deux joueurs."
Gabriel Boschilia
"Un Mathieu Dossevi gaucher"
Le médian brésilien représente un gros point d’interrogation. Si son talent a été unanimement reconnu ces dernières années, son expérience monégasque a tempéré cet enthousiasme. "Il n’a pas les mêmes qualités qu’un Anthony Knockaert mais il pourrait être son successeur comme numéro dix", décrit Yannick Ferrera. "Personnellement, il me fait un petit peu penser à Mathieu Dossevi, mais en gaucher. Il demande tout le temps le ballon, est percutant et a un très bon pied gauche. Nous n’avions pas encore un tel profil dans notre noyau, à savoir un vrai milieu offensif. Vu son manque de temps de jeu, il n’est pas impossible qu’il se contente de simples montées au début mais avec ses qualités, il a tout ce qu’il faut pour s’imposer dans le championnat belge."
La suite de la saison
"Ce n’est pas toujours une question de talent"
Même s’il dit "ne pas encore être focalisé sur Lokeren", Yannick Ferrera sait que le Standard sera plus attendu qu’avant, suite à un mercato hivernal particulièrement offensif. Avec une telle dose de talent, le club ne peut se permettre de louper l’objectif prioritaire, à savoir une qualification européenne. "Ce n’est pas toujours une question de talent, mais bien d’état d’esprit. Les résultats enregistrés lors des huit ou dix derniers matches, sans les renforts hivernaux, le prouvent à merveille. Nous espérons maintenant pouvoir être assez solides et consistants pour rattraper les erreurs commises il y a quelques mois." Pour cela, le technicien liégeois devra gérer une concurrence exacerbée par l’arrivée, à l’heure actuelle, de quatre nouveaux joueurs. "Il en faut pour atteindre les buts fixés. Si nous voulons jouer la Coupe d’Europe, nous allons avoir besoin d’un noyau étoffé. Nous sommes en train de construire le Standard qui sera performant dans six mois ou un an", coupe-t-il immédiatement. "C’est un problème de luxe et je préfère cette situation à celle du début de saison, où j’ai dû bricoler suite aux absences conjuguées de Teixeira et Scholz et aligner, lors de mon premier match, un duo Arslanagic-Fiore en défense centrale."
Jean-Luc Dompé
"Il peut dynamiter une défense en quinze minutes"
Après un accord rapidement intervenu entre Saint-Trond et le Standard, Jean-Luc Dompé a paraphé un contrat de trois ans et demi à Sclessin. Éloigné des terrains depuis le 7 novembre suite à une déchirure, il ne sera pas immédiatement opérationnel. "Il devra faire une croix sur Lokeren mais j’espère compter sur lui face à Genk", dit l’entraîneur liégeois. "Même sur quinze minutes, il peut dynamiter une défense. Son impact fait de lui une menace permanente pour une défense. Il est également très rapide balle au pied. C’est un tout bon renfort."
Milos Kosanovic
"Une super patte sur les phases arrêtées"
L’arrivée de Milos Kosanovic, combinée au talent d’Alexander Scholz, va permettre au Standard de disposer de l’un des plus beaux duos défensifs de Belgique. Cela valait bien de longues négociations avec Malines. "Il nous permet de disposer d’une propreté technique en défense, notamment au niveau de la relance, et de taille grâce à son mètre nonante. Il a aussi une super patte sur les phases arrêtées, il suffit de se souvenir du coup franc qu’il a planté chez nous ou celui face à Charleroi en finale des playoffs."
Le bilan du stage
"J’ai l’impression que quelque chose a changé"
Bien entendu, il est toujours difficile d’analyser un stage car tout peut voler en éclats en cas de défaite, dimanche prochain, à Lokeren. Malgré tout, la victoire face à Mayence a boosté la confiance d’un groupe qui a essentiellement travaillé la circulation de balle au sol et en un temps durant ces sept jours en Espagne, dans des conditions de travail tout simplement parfaites. "Tout ça est très positif. Il y a eu beaucoup d’intensité, une grosse charge de travail et pas de blessure. Les résultats des matches amicaux ont été positifs, ce qui est toujours bon à prendre pour la confiance. J’espère vraiment qu’après le déplacement à Lokeren, nous pourrons vraiment dire que ce stage a servi à quelque chose." Ce qui a surtout frappé, c’est la bonne ambiance dans le groupe. Les joueurs donnent le sentiment de s’entraîner avec le sourire, comme ils l’ont prouvé en multipliant les petites blagues. "Je ne suis pas un optimiste de nature, j’ai donc un petit peu peur de dire que quelque chose a changé mais, honnêtement, je partage cette impression, tout comme le reste du staff technique", explique le coach. "On a resserré l’esprit de groupe et bien rigolé ensemble. Il y a un truc assez chouette qui s’est installé mais c’est lorsque nous serons dans l’adversité que nous pourrons dire si ce groupe est solide et solidaire."