Alex Teklak: "Depuis l’Ajax, Cavanda a grandi"
Alex Teklak analyse l’évolution du latéral droit qui ne laisse personne indifférent.
- Publié le 23-10-2018 à 11h14
Alex Teklak analyse l’évolution du latéral droit qui ne laisse personne indifférent. À la sortie du nul blanc à Mouscron samedi dernier, Luis Pedro Cavanda confessait ne pas prêter attention à ses prestations. "Je ne sais pas juger mon évolution car je ne regarde jamais mes matches", nous précisait-il.
Nous avons donc fait le boulot pour le latéral droit. Alex Teklak, notre consultant, décortique le jeu de celui que les supporters du Standard aiment tant critiquer.
Depuis son arrivée au Standard la saison dernière, l’ancien joueur de la Lazio a soufflé le chaud et le froid. Une chose est certaine, il ne laisse personne indifférent, même au sein de ses propres supporters qui semblent plus que jamais divisés à son sujet.
"Moi, je l’aime bien", précise Alex Teklak. "On lui a collé cette étiquette de joueur nonchalant sur le front à l’instar d’un Anthony Vanden Borre."
Malgré les divisions à son égard, Cavanda a su convaincre ses coaches car, que ce soit Sa Pinto ou Preud’homme, Cavanda est souvent titulaire. Un statut qu’il a perdu à la suite de la déconvenue enregistrée en août dernier à l’Ajax. "Je n’écarte pas un joueur à la suite d’une mauvaise prestation. Quelque chose ne m’a pas plu. Nous le savons en interne mais cela restera en interne", avait précisé Michel Preud’homme pour expliquer l’absence, dans le groupe, de Cavanda pour le déplacement à Lokeren.
"Clairement, il a déconné", précise Alex Teklak. "Avec son attitude détachée et limite désinvolte, il a donné le bâton pour se faire battre. C’était malvenu puisque, quelques jours auparavant, MPH avait précisé qu’il n’hésiterait pas à se passer d’un nom et c’est ce qu’il a fait."
Mais depuis cette mise à l’écart, Luis Pedro Cavanda semble avoir changé et le latéral a aligné quelques prestations de bonne facture dont la plus aboutie fut celle lors de la venue du Club de Bruges.
"Cavanda était bon entre les deux rectangles mais dès qu’il y pénétrait, il était moins efficace. Il était plus dans le spectacle avant sa mise à l’écart. Mais depuis l’incident de l’Ajax, je trouve qu’il a énormément grandi dans sa tête. Il a l’air d’avoir compris, pourvu que cela dure."
Passé par l’Italie (Lazio) et la Turquie (Galatasaray et Trabzonspor), Luis Pedro Cavanda n’a jamais réussi à véritablement percer pour finalement rentrer en Belgique à l’été 2017.
"Il a de la rigueur tactique mais pas forcément de la rigueur mentale. Ce n’est pas normal que l’on soit obligé d’en arriver à l’écart pour qu’il réagisse. Avec ses qualités, il aurait dû percer dans un plus grand championnat."
Aujourd’hui, le plus grand défi de Cavanda sera certainement de faire changer les mentalités à son égard.
"C’est dur de se défaire de cette étiquette de joueur nonchalant. Il doit se montrer plus rigoureux dans son jeu et dans son état d’esprit. Il a prouvé qu’il pouvait le faire sur quelques matches après s’être fait recadrer mais il doit être capable d’être constant dans la durée."
"Ce côté nonchalant fait sa force… et sa faiblesse"
Lorsque l’on jette un œil sur les réactions de supporters sur les réseaux sociaux après un match, on se rend tout de suite compte que Luis Pedro Cavanda est souvent, en cas de mauvais résultat, la cible préférée des fans rouches.
Certains supporters n’hésitent d’ailleurs pas à assurer que Cavanda n’a pas la mentalité Standard.
"Je peux le comprendre", souffle Alex Teklak. "C’est son côté nonchalant et détaché qui veut ça. Mais c’est dans sa nature et on ne sait pas la changer profondément. Ce côté nonchalant, c’est ce qui fait sa force mais aussi sa faiblesse. Quand il est bien, il se donne et ne triche pas. Mais, à certains moments, il se rend coupable d’une absence qui laisse penser qu’il n’a pas la mentalité Standard. Ce ne sera jamais un Didier Ernst, c’est certain, mais ce n’est pas pourtant qu’il n’est pas bon pour le Standard. Cavanda, on ne sait pas le mettre sous pression."
Selon notre consultant, Luis Pedro Cavanda offre, par son jeu, plusieurs perspectives à Michel Preud’homme. "On peut faire beaucoup de choses avec lui. Techniquement, il est doué ce qui fait que l’on peut aller dans plusieurs directions avec lui. Il sait construire de l’arrière, partir en contre, rentrer dans l’intérieur du jeu, évoluer dans une défense à cinq ou encore prendre tout le flanc car il a une bonne pointe de vitesse. Mais, une nouvelle fois, toutes ces qualités ne servent à rien si une bêtise vient le sortir du match."
Les statistiques de Cavanda
En moyenne, il réussit un centre sur trois.
Ses détracteurs lui reprochent souvent de ne pas suffisamment amener de bons centres dans le grand rectangle. Un élément essentiel pour un latéral aussi offensif. En moyenne, le droitier réussit plus ou moins un centre sur trois (11 réussis sur 36,31 % de réussite), un chiffre un petit peu inférieur à celui de Collins Fai, qui délivre moins de centres mais en réussit davantage (10 réussis sur 29,34 % de réussite). Les deux titulaires réguliers sont quand même plus efficaces que Sébastien Pocognoli (12 %), alors que le seul match disputé par Senna Miangue n’est pas suffisant pour tracer une comparaison valable.
En général, Luis Pedro Cavanda réalise une saison semblable à sa première en bord de Meuse.
Que ce soit au niveau des passes réussies (84 % contre 85 % la saison dernière) ou des duels défensifs (62 % contre 61 % en 2017-2018). En revanche, il récupère plus de ballons (71 % contre 62 %).