Frank Boya, le couteau suisse de l'Excel: "Ma polyvalence ? Un atout !"
Frank Boya est utilisé à toutes les sauces au Royal Excel Mouscron.
- Publié le 07-12-2018 à 11h01
- Mis à jour le 07-12-2018 à 11h02
Frank Boya est utilisé à toutes les sauces au Royal Excel Mouscron. Bernd Storck a fait de Frank Boya un pion essentiel de son échiquier. L’Allemand apprécie le style du Camerounais et a su lui donner la confiance qui lui manquait. Et cette confiance, Frank Boya la lui rend bien.
Le Camerounais a été utilisé la première fois à Mouscron cette saison lors de la première victoire de l’Excel. C’était aussi la première rencontre que dirigeait Bernd Storck. Ce jour-là, il était aligné aux côtés de Bruno Godeau, en défense centrale. Mais il a aussi formé un duo avec Christophe Diedhiou ou encore Noé Dussenne.
Puis, face à Genk, pour ce qui restera comme l’un des meilleurs matchs des Hurlus cette saison, Bernd Storck avait fait le pari de le faire monter d’un cran. Pari réussi puisque l’entrejeu mouscronnois avait pris le dessus sur celui des leaders de la compétition.
Enfin, depuis le match à Courtrai, Frank Boya évolue un cran encore plus haut. Comme relayeur. À Courtrai, il lui a manqué des repères. Ce mercredi, face à Ostende, le Camerounais avait trouvé ses marques, descendant un peu plus souvent dans le jeu et se projetant plus facilement vers l’avant. C’est pour cette raison, d’ailleurs, qu’il avait ouvert la marque lors de ce huitième de finale de Coupe de Belgique.
La question que beaucoup se posaient finalement après la belle prestation de l’Excel, et malheureusement l’élimination, était de savoir à quel poste Frank Boya est le plus fort. "Oh, vous savez, moi tant que je suis sur le terrain, le reste je m’en fous", sourit le Camerounais. "Ce que je veux, c’est jouer, prendre du plaisir. Alors si c’est en 2, en 6 ou à 8, cela m’est égal."
Cette polyvalence pourrait, à l’avenir, lui jouer des tours. Le sélectionneur du Cameroun pourrait passer à côté de Frank Boya parce qu’il n’évoluerait pas, à un moment donné, à un poste qu’il recherche. Aussi, des recruteurs pourraient être indécis tant le joueur pourrait devenir bon partout mais finalement pas excellent à un poste. "Je ne pense vraiment pas à cela", raconte celui qui n’a pas su croiser Hugo Broos avec qui il avait gagné la CAN. "Pour moi, être polyvalent, c’est un atout. Le plus important, c’est de pouvoir tenir le rôle que l’on me donne."
Les nombreuses bonnes prestations de Frank Boya avec l’Excel donnent l’impression aussi qu’il a passé un cap. "Ce n’est pas un cap. C’est une ambition. Collectivement, on doit prendre match après match. Personnellement, je dois être meilleur à chaque rencontre."
"Victime de l’arbitrage en Belgique"
Frank Boya n’a pas apprécié la remarque formulée par l’arbitre Laforge à son encontre.
Face à Ostende, Frank Boya a reçu un traitement particulier de ses adversaires. Par trois fois, il a dû faire appel au kiné du club pour pouvoir remonter sur la pelouse. "C’est incroyable", pestait-il. "Et quand je me relève pour me plaindre auprès de l’arbitre du fait que je sois matraqué, je me prends une jaune pour rouspétances."
Ce que Frank Boya n’a pas digéré, c’est la petite remarque que l’arbitre Nicolas Laforge lui aurait formulée lors de la remise de la carte jaune. "Il m’a dit que je devais arrêter de me plaindre, que j’étais plus grand et plus costaud que les autres. Et quoi ? Parce que j’ai un physique plus imposant que les autres mes adversaires peuvent faire ce qu’ils veulent ? C’est incroyable."
Ce sentiment , le Camerounais l’avait déjà eu à Saint-Trond lorsqu’il avait été exclu alors qu’il avait reçu un coup en plein visage. "En fait, je suis une victime de l’arbitrage en Belgique. C’est de l’injustice totale. Il est temps que certaines personnes prennent leurs responsabilités."
En championnat, Frank Boya compte déjà quatre avertissements au compteur. Il pourrait donc être rapidement suspendu en cas de nouvelle jaune, ce qui serait une petite catastrophe en cette fin d’année 2018.
"La frappe, une de mes qualités"
Samedi dernier déjà, à Courtrai, Frank Boya avait tenté sa chance de loin. Mais Thomas Kaminski avait alors sorti l’arrêt qu’il fallait. Ce mercredi soir, face à Ostende, le Camerounais ne s’est pas fait prier. Des vingt-cinq mètres, il a décoché une frappe imparable pour William Dutoit, le portier des Côtiers.
"Les frappes de loin, cela fait partie de mes qualités", souligne le joueur polyvalent. "Tout comme le sont mon jeu de tête ou encore ma présence dans les duels. Avant samedi, je n’avais jamais vraiment eu la possibilité de tenter ma chance. Ce mercredi cela a réussi mais c’est dommage que ce but ne nous ait pas permis de nous qualifier. C’est ça, le football…"
Par contre, désormais, tout le monde sait que le Camerounais possède un joli coup de pied. Nul doute qu’à l’avenir, il bénéficiera de moins de largesses aux abords du rectangle.