Les entraîneurs de Pro League sont trop gentils
"C’est mon plus mauvais jour au club. On ne m’écoute pas. C’est une honte. Les dirigeants vous ont dit des conneries et vous, vous n’avez pas les cojones de dire la vérité !"
- Publié le 20-08-2018 à 06h59
Un édito signé Benoît Delhauteur.
"C’est mon plus mauvais jour au club. On ne m’écoute pas. C’est une honte. Les dirigeants vous ont dit des conneries et vous, vous n’avez pas les cojones de dire la vérité !"
La sortie médiatique de Gustavo Poyet de jeudi soir a fait le buzz. Mécontent d’un transfert sortant, il a fusillé la direction de Bordeaux. Résultat : une mise à pied logique. Le point de non-retour était atteint.
Qu’il ait eu raison ou tort, Gustavo Poyet a tenu un discours qui tranche singulièrement avec ce qu’on entend dans les conférences de presse des entraîneurs de Pro League depuis le début de saison. Elles sont tantôt consensuelles, tantôt élogieuses. Parfois, on ose demander des renforts, de manière très, très timide…
Dans le cas des équipes qui tournent bien, le jet de fleurs est plutôt compréhensible. Hein Vanhaezebrouck n’a pas sa langue en poche mais pour le moment, il n’a aucune raison de se plaindre : cette fois, il a travaillé main dans la main avec sa direction, qui l’a impliqué dans la campagne de recrutement.
Autre coach de tempérament, Michel Preud’homme s’est contenté de remettre ses joueurs à leur place après la déroute à l’Ajax. Logique : cela correspond tout à fait à sa méthode. On est encore loin du pétage de plombs.
Certains entraîneurs bien moins lotis nous paraissent en revanche bien trop gentils avec leur direction. Quelqu’un comme Frank Defays a dû fulminer de voir l’immobilisme de ses dirigeants. Mais il a pris sur lui. Les arrivées de Benson et Dussenne ne résoudront pas tout.
Même constat à Eupen. Claude Makelele, qui a lui-même ses torts, n’ose pas trop taper du poing sur la table. Attention car à force de se laisser faire, un de ces entraîneurs risque de se retrouver en D1B. Ou simplement de se faire virer avant l’automne.