Le décrassage du lundi: Deschacht et Mazzù, une histoire de vieilles recettes
Au lendemain de la septième journée de championnat, on revient sur ce qui s'est passé en Pro League. Au programme de ce lundi: Gand prend l'eau, Leko démonte ses joueurs, Deschacht retrouve la forme et Refaelov fait danser son équipe.
- Publié le 17-09-2018 à 16h49
- Mis à jour le 17-09-2018 à 17h03
Au lendemain de la septième journée de championnat, on revient sur ce qui s'est passé en Pro League. Au programme de ce lundi: Gand prend l'eau, Leko démonte ses joueurs, Deschacht retrouve la forme et Refaelov fait danser son équipe.
La décla: "Si il ne va pas au duel, qu'il ne court pas sans ballon, le Club Bruges est une équipe moyenne"
Ivan Leko peut ne pas être tendre. Derrière son sourire se cache un punchlineur qui ose démonter son équipe en public si besoin. Après le match difficile face à Lokeren, il a verbalement tué son équipe : "Le Club Bruges peut être une bonne équipe. Mais… si le Club Bruges ne va pas au duel, ne court pas sans ballon, ne fait d'efforts supplémentaires, alors le Club Bruges est une équipe très moyenne. Si nous pensons que nous allons gagner des rencontres avec du tiki-taka, nous sommes perdus."
Les Brugeois ne pouvaient pas lui donner tort. Rarement aussi malmenés depuis des mois, ils ne pouvaient en vouloir qu'à eux mêmes. Incapables d'imprimer un vrai tempo, ils n'ont jamais su accélérer au bon moment. Trop relax (la tête, certainement, au match de ce mardi contre Dortmund), ils ont de gros soucis à la construction. Surtout dans les derniers mètres. Stéréotypé, sans imagination, le Club Bruges a cru que jouer avec le frein à main sur ses seules qualités suffisait pour écraser Lokeren.
Le top : Olivier Deschacht
Et si c'était vraiment dans les vieux pots qu'on faisait les meilleures confitures ? Olivier Deschacht y croit en tout cas. Le vétéran du championnat a utilisé ses vieilles recettes qui fonctionnent toujours aussi bien. Les défauts d'Olivier Deschacht, c'est comme le théorème de Pythagore. On le connaît par cœur mais quand il faut l'appliquer, beaucoup se grattent la tête. Jouer vite, en combinaisons et dans son dos sont les méthodes les plus simples pour le prendre de court et l'empêcher de jouer sur ses forces.
Vendredi soir, le nouveau venu à Lokeren a joué dans son canapé. Placé au bon endroit à chaque fois, ou posté dans la bonne position pour se faire faucher quand il était plus lent que son adversaire à la course, il a joué un match de malin face à des Brugeois qui se tapaient la tête contre le mur pour tenter de le contourner. Résultat: 10 récupérations, 9 seconds ballons arrachés, 5 interceptions et 82% de duels défensifs gagnés. Qui dit mieux ?
Le flop : la défense de Gand
Ce qui faisait sa force est désormais une faiblesse. La Gantoise est en délicatesse avec sa défense. Gand est l'équipe du top 6 qui encaisse le plus. Face à Saint-Trond, les erreurs se sont enchaînées. Non pas sur la rencontre mais sur une seule action qui mène au 1-0 d'Alexis de Sart qui a profité d'un boulevard digne d'une journée sans voiture à Bruxelles.
Sigurd Rosted se lance dans un pressing en solo à la Vincent Kompany. Trop lent et parti de trop loin, il se fait éliminer en une passe de Ceballos, laissé seul par Birger Verstraete et Aboubakary Koita.
Derrière, Timothy Derijck n'a pas le réflexe de fermer la ligne de passe alors que Nana Asare se retrouve trop loin de la phase. Sur le 2-1, Timothy Derijck défend sur les talons et se fait avoir par la vivacité de Kamada.
Le changement: Mazzù revient aux bases
Depuis deux journées, Felice Mazzù retrouve ses premières amours : le 4-4-2. Une méthode dont il est fan car elle ne laisse pas de place à l'adversaire. Les adeptes de géométrie pourraient s'amuser à entourer chaque joueur des deux lignes arrières pour en faire un beau rectangle de deux sur quatre. Si le plan est parfaitement exécuté, Charleroi se transforme en forteresse imprenable. Samuel Bastien a réussi à trouver un peu d'espace entre les lignes en début de match avant que le coach ne resserre les vis de son système pour ne laisser que peu de place aux Rouches.
En perte de balle, tout est clair et les joueurs n'hésitent pas à faire l'effort. Massimo Bruno a ce sens de l'effort en perte de balle en lui. C'est moins le cas de Critsian Benavente. Le Péruvien a fait le job. Mais à contrecœur. Dans ce système, Mazzù sait qu'il affaiblit son flanc gauche quand il doit défendre.
En possession de balle, par contre, le duo Nurio Fortuna – Cristian Benavente a les moyens de devenir une arme. Le latéral possède la caisse pour faire le flanc et laisser son équipier, plus créatif, s'infiltrer dans l'axe.
La phase : Le tango de Refaelov
L'Antwerp commence à jouer au football. Après une déviation de Rodriguez, Lior Refaelov est venu déposer sa carte de visite. Histoire de montrer ce qu'il est venu apporter au matricule 1. Le Bosuil vibre car il va enfin voir du football après un an de jeu musclé fait de duels et de contres. Avec l'Israélien, le spectacle va faire son retour dans un club devant lequel le téléspectateur n'avait pas envie de passer 90 minutes.
Contrôle orienté et aérien du pied gauche, crochet pour revenir vers l'intérieur et faire chuter Sammy Bossut et son défenseur. Et comme si ça ne suffisait pas, il a encore un peu conduit son ballon dans le rectangle avant de faire feu dans un but laissé vide dans son axe. L'ancien chouchou du Club Bruges va vite devenir le préféré de l'Antwerp.