Saulo Decarli: "Bruges, c’est la chance de ma carrière"
Saulo Decarli aimerait marcher dans les traces de son idole, Marco Materazzi.
- Publié le 30-09-2017 à 12h18
- Mis à jour le 30-09-2017 à 12h20
Saulo Decarli aimerait marcher dans les traces de son idole, Marco Materazzi. Quand il revient chez lui, à Locarno, Saulo Decarli ne signe pas d’autographe, ne pose pas pour des selfies. "Dans mon petit village natal, je ne suis pas une star. Je ne suis que Saulo, le gamin que tout le monde connaît. Et c’est très bien comme cela…"
Saulo Decarli est le deuxième joueur suisse du Club Bruges, après Konrad Holenstein, qui y a officié lors de la saison 1975-76.
Le Club l’a soufflé à l’Eintracht Braunschweig, qui a raté son retour en Bundesliga.
"Serais-je à Bruges si l’Eintracht était remonté ? Difficile à dire. J’avais noué quelques contacts avec d’autres clubs allemands. Quand Bruges m’a contacté, à une quinzaine de jours de la fin du mercato, plus rien d’autre n’a existé. J’étais aux anges ! Je connaissais Bruges depuis longtemps. J’avais même suivi sa campagne en Ligue des Champions, il y a deux ans. Le Club a une tradition, il a bâti une belle histoire. Je ne pouvais pas manquer cette opportunité. Bruges, c’est la chance de ma carrière. Par son biais, j’aspire à réaliser mon rêve ultime de footballeur : porter un jour le maillot de l’équipe nationale suisse. Même notre élimination des Coupes d’Europe ne m’a pas fait hésiter".
Ses premières semaines au Club ont enchanté Saulo Decarli, défenseur polyvalent soucieux de progresser.
"Je ne dénigrerai jamais mon passé à Braunschweig. Ce fut une période fantastique. Mais Bruges est un cran au-dessus. Le professionnalisme, ici, m’époustoufle. Mais j’ai d’abord été séduit par l’accueil que j’ai reçu. Le nombre de personnes désireuses de faciliter mon intégration m’a ravi."
Saulo Decarli paraît s’imposer déjà comme un titulaire dans un système de jeu qu’il découvre.
"J’ai très peu évolué dans une défense à trois. C’est un défi pour moi. J’adore ce genre de challenge ! Je suis un défenseur de l’ancienne école : je suis donc d’abord défenseur : dur dans les duels, bon de la tête, toujours concentré. Je dois apprendre à soigner les relances car, avec Denswil, nous sommes investis d’une grande responsabilité. Je commets encore trop d’erreurs dans ce domaine. Mais je sais que je vais m’imposer".
Saulo Decarli est un bosseur : "J’aime arriver tôt, partir tard. Au début, dans le vestiaire, j’étais un peu timide. Je m’ouvre déjà. Je suis toujours prêt à rigoler".
Saulo Decarli s’émerveille toujours quand il évoque l’idole de sa jeunesse.
"J’admire Marco Materazzi. D’abord parce qu’il évoluait à l’Inter Milan. J’ai grandi avec les maillots de ce club. Ensuite parce que Materazzi a travaillé dur pour réaliser ses rêves. Son exemple m’inspire."
À Bruges, Nakamba impressionne Saulo Decarli : "J’aime son jeu. Il conduit le ballon à la perfection. Il est toujours disponible, il ne se cache jamais."
Ivan Leko aussi a séduit le défenseur suisse : "Ses idées sont claires. Notre coach est un perfectionniste, obsédé par les détails. À l’entraînement, on ne peut jamais dormir : il voit tout. Rien n’est jamais laissé au hasard".
"J’aimerais lire les pensées des gens"
Si le football ne l’avait pas tenaillé, le Suisse aurait pu devenir un confrère
Saulo Decarli est polyglotte. Il s’exprime, presque indifféremment, en italien, allemand, français, anglais et même espagnol. Un large panel professionnel s’ouvrait à lui. Mais le virus du football le tenaillait…
Quand on parle cinq langues, normal de devenir footballeur ?
"Pour moi, oui. Dans ma région de Suisse italienne, l’école impose, très tôt, l’apprentissage de l’allemand et du français. J’aimais bien l’école. J’ai tenu à obtenir mon diplôme d’humanités. J’envisageais même d’entrer à l’université. Mais quand, à vingt ans, le club de Livourne, en D2 italienne, m’a alléché, j’ai privilégié le football, avec l’accord tacite de mes parents. Je décelais en Livourne un premier tremplin pour ma carrière future."
Quel autre métier auriez-vous pu exercer ?
"Initialement, je voulais devenir journaliste, sans spécialisation particulière. Mais j’ai toujours adoré le sport. Devenir footballeur était le rêve de ma jeunesse."
Esthétiquement, la région du lac Majeur d’où vous provenez, est-elle plus belle encore que la Venise du nord ?
(Sourire) "Difficile de répondre ! Bruges me plaît vraiment beaucoup. Des connaissances m’en avaient vanté les merveilles. Je les ai découvertes et appréciées quand ma mère est venue me rendre visite. Mais, quand je retrouve le lac, je sens que je me ressource. Locarno, c’est chez moi…"
Quelle qualité humaine auriez-vous aimé posséder ?
"La patience. Ce que je convoite arrive toujours trop tard à mes yeux. Je n’arrive pas à admettre qu’il faut un temps pour chaque chose. Ma mère se moque d’ailleurs souvent de mon impatience chronique."
Que vous manque-t-il depuis que vous êtes à Bruges ?
"Je ne peux pas répondre le temps car en Allemagne il n’y a pas plus de soleil qu’ici. Je ne vois rien d’autre. C’est peut-être la preuve que je me suis déjà adapté."
Le défaut que vous ne pardonnez pas chez les autres ?
"Le manque de respect envers autrui. L’insolence, aussi. Je déteste cela !"
Un endroit où on ne vous verra jamais ?
(Rires) "Anderlecht ! Non, c’est faux. Je dirais : dans un casino."
Le super-pouvoir que vous aimeriez posséder ?
"J’aimerais pouvoir lire les pensées des gens."
Votre livre préféré ?
"L’alchimiste, de Paulo Coelho."