Mechele, ce bastion du Club Bruges: "Et dire que je voulais partir!"
- Publié le 13-12-2017 à 12h34
- Mis à jour le 13-12-2017 à 12h35
Prêté à Saint-Trond en janvier dernier, Brandon Mechele est un bastion du Club Discret au point de paraître effacé, Brandon Mechele cumule pourtant les références.
Ce pur produit du centre de formation, très apprécié par le public du stade Breydel, est l’unique joueur du Club Bruges à avoir disputé l’intégralité des dix-huit premières journées du championnat.
Il est aussi le seul, avec son capitaine Ruud Vormer à avoir, selon son entraîneur, échappé au naufrage au terme des vingt premières minutes calamiteuses de son équipe à Eupen, il y a une dizaine de jours. Il incarne enfin l’unique joueur prêté par le Club qui a reconquis puis affermi une place de titulaire indiscutable dans une équipe fanion en quête d’un doublé national.
Récit d’une résurrection.
Un sauveur nommé Leko
Il y a trois saisons, Brandon Mechele devait composer avec Bjorn Engels la nouvelle paire défensive axiale du Club Bruges. Celle-ci ne s’imposera jamais.
Perturbé par son désir d’ailleurs, Engels vécut une saison 2016-17 syncopée, aussi, par diverses blessures. Victime, lui aussi, de la Sorcière, Mechele ne disputa aucune rencontre de championnat mais deux matchs de… Ligue des Champions : à Leicester et contre Copenhague : "C’était une superbe occa sion de me mettre en évidence mais aussi un fameux défi. J’étais plongé dans le grand bain alors que je n’avais pratiquement pas joué l’équivalent d’une saison et que je manquais de confiance. J’aurais vraiment préféré me tester en championnat. J’ai fait mon possible, toutefois. J’ai disputé un match passable à Leicester mais nettement moins bon contre Copenhague : ce soir-là, j’ai même inscrit un but contre mon camp. Peu après, j’ai de nouveau été blessé."
Zulte Waregem ? Non !
À l’heure du dernier mercato d’hiver, Brandon Mechele nourrit logiquement des idées d’ailleurs. Son nom fut chuchoté dans plusieurs états-majors de clubs, mais seul Ivan Leko, en poste à Saint-Trond, prit la peine de téléphoner à Bruges : "Saint-Trond m’a vraiment appelé au moment opportun. En discutant avec Ivan Leko, j’ai très vite nourri le sentiment que j’allais redevenir important. Je n’ai pas hésité à rallier le Staaienveld car je manquais de confiance. Quand j’ai donné ma première interview à Saint-Trond, les journalistes m’ont qualifié de maître achat . C’était nouveau pour moi. Je n’avais jamais attisé de tels éloges."
Titulaire dans son nouveau club, Brandon Mechele ne déçut pas les Trudonnaires.
Il revint à Bruges en traînant les pieds : "On m’avait attribué une nouvelle place dans le vestiaire, symbole d’un nouveau départ. Mais, franchement, je n’étais pas décidé à rester. Je voulais quitter le Club sur base d’un prêt ou même à titre définitif. Saint-Trond et Zulte Waregem me voulaient. Bruges refusa de me céder à Zulte Waregem. Il ne restait donc que Saint-Trond…"
C’est alors que Mechele apprit qu’Ivan Leko allait redevenir son entraîneur : "Bruges aurait pu choisir plus mal le successeur de Preud’homme. Ceci dit, je n’ai pas joui de la moindre faveur : j’ai même dû lutter pour m’imposer dans l’équipe. Au début de la préparation, je ne jouais même pas."
Aujourd’hui qu’il a convaincu les sceptiques, Brandon Mechele ne regrette plus d’être resté à Bruges…
Quand Mechele s’est fâché avec Philippe Clement
Le défenseur central du Club Bruges est une vraie bête d’entraînement
Michel Preud’homme n’avait pas tardé à le remarquer dès son arrivée à Bruges : Brandon Mechele est une bête d’entraînement. Et même un forçat.
Il s’astreint presque quotidiennement à des exercices de fitness. Il est susceptible de se fâcher, lui le placide si, après une séance collective, on lui interdit de fignoler des exercices complémentaires. "Je m’exerce trois fois par semaine à travailler mes relances. Je le fais avec Rudi Cossey, l’adjoint d’Ivan Leko, mais aussi avec Decarli et Masovic. Pendant vingt minutes, nous travaillons différentes sortes de passes : des services profonds, des transversales mais les deux de préférence à ras de terre. On s’efforce surtout de soigner la reconversion offensive, comme si on disputait un vrai match."
Dans les derniers mois de l’année 2016, alors qu’il ne jouait pas, Brandon Mechele se souvient d’avoir refusé un dialogue avec Philippe Clement : "Après un entraînement, Philippe voulait me parler. Il souhaitait me stimuler. Cela partait d’un bon sentiment mais moi, je ne voulais rien entendre. À quoi bon m’exhorter à travailler dur si je ne recueillais aucun fruit ? Je m’en suis voulu de m’en être pris à Clement, d’autant qu’une telle rébellion n’est pas dans ma nature. Michel Preud’homme m’a beaucoup appris. Mais, si j’ai toujours respecté ses choix, j’aurais apprécié qu’il me les explicitât."
Robocop et les patatas bravas
Brandon Mechele a été baptisé Robocop pour son aptitude à s’imposer d’énormes exercices physiques. Désormais, il a appris à modérer ses ardeurs : "Je suis devenu plus raisonnable. Je ne travaille plus la puissance 7 jours sur 7 : je m’octroie deux jours de congé par semaine. Je ne m’astreins plus non plus à des exercices de force proprement dits : je travaille davantage la prévention et l’équilibre."
Brandon Mechele assure qu’il n’a pas changé : "Je ne mange toujours pas de frites mais j’adore les patatas bravas, des pommes de terre rissolées à l’ail, très prisées en Espagne. Je les déguste sans sauce, évidemment !"
Le nouveau patron défensif de Bruges ne plane surtout pas : "Tout va bien pour le moment. C’est un sentiment très agréable. Mais je ne suis pas différent de l’homme que j’étais lors de mon premier bail au Club. Je ne me prends pas pour un exemple mais comme quelqu’un qui, en jouant à Saint-Trond, a emmagasiné un peu de confiance."