Loïs Openda, le jeune Liégeois qui fait son trou à Bruges
- Publié le 26-08-2018 à 09h10
- Mis à jour le 26-08-2018 à 09h11
Le jeune Liégeois Loïs Openda fait son trou au Club Bruges après avoir été formé au Standard jusqu’à ses 15 ans "Débuter dans un match comme celui-ci n’est pas facile. Mais Loïs a vraiment bien fait ça." C’est signé Hans Vanaken et cela a certainement fait du bien à Loïs Openda qui a été titularisé à l’Antwerp le week-end dernier.
Membre de la fameuse génération 99 même s’il est né en 2000, il a profité de l’absence de plusieurs cadres en attaque pour faire son trou. "Il est tellement rapide qu’il a souvent été aligné avec les plus grands pour ne pas stagner et être confronté à des joueurs aussi physiques que lui", se souvient Sven Vermant, son formateur durant deux ans chez les espoirs de Bruges.
Si le jeune Liégeois perce aujourd’hui dans la Venise du Nord, c’est chez lui, au Standard qu’il a fait toutes ses classes. Son départ en 2015 ne s’est pas fait dans les meilleures conditions.
Entre la famille du joueur qui considère que le Standard n’a pas fait d’effort pour le conserver, le Standard qui trouve que les parents de Loïs ont été trop vindicatifs et revendicateurs et un agent qui lui a fait tourner la tête selon les dires de sa mère, le gamin s’est retrouvé dans une drôle de situation.
Sa première année à Bruges est une galère. La barrière de la langue l’empêche de bien s’intégrer à l’internat. "J’ai connu pareil en arrivant à Bruges", dit Vermant. "Je n’avais pas de souci avec la langue mais j’étais loin de la maison. C’est dur pour un gamin."
Bruges a tout fait pour conserver le joueur. En fin de saison, il n’avait pourtant qu’une seule envie : revenir à Liège. Bart Verhaeghe s’en est mêlé, a invité la famille dans son chateau et a mis les choses au point sur son avenir footballistique, scolaire et social.
Un coup de boost énorme pour le joueur qui a intégré le noyau espoir alors qu’il venait de signer un contrat pro le jour de ses 16 ans.
Il y croise son premier vrai mentor brugeois : Sven Vermant. "Je l’ai coaché à partir de 2016 jusqu’en janvier 2018 chez les espoirs. Quand je le vois maintenant, je me rends compte qu’il a connu une énorme progression sur ce laps de temps."
Vermant l’intègre petit à petit dans son équipe. Sans griller les étapes. "Je le renvoyais parfois jouer des matches en U19. Parfois car il n’était pas encore prêt à jouer avec les espoirs puis, plus tard, pour lui faire comprendre qu’il n’avait pas été bon durant la semaine. Ça fait partie de son apprentissage."
Au fil des semaines, le Liégeois a mis plus d’intensité, plus d’envie dans chaque entraînement. "On lui a beaucoup parlé pour lui faire comprendre ce que l’on attendait exactement de lui. Il a la bonne attitude et veut apprendre. À défendre, par exemple. Ses qualités footballistiques sont, elles, indéniables. Avec sa vitesse, il a toujours su faire la différence. Même contre des grands."
"Il rattrape un adversaire… même avec 5 mètres de retard"
Thierry Siquet a connu le jeune joueur en U17 nationaux
"C’est un garçon très sympa, normal, travailleur, à l’écoute. Il savait ce qu’il voulait." Loïs Openda a fait forte impression à Thierry Siquet, son entraîneur chez les Diables Rouges U17. Avec Bornauw, Delcroix, Boonen, Foulon et d’autres, il a atteint les quarts de finale de l’Euro en 2016.
De cette génération, il était un des seuls 2000 parmi les gars de 1999. On ne voyait pourtant pas de différence…
"Il n’était pas le plus grand mais avait déjà une puissance folle. Et il a encore pris du muscle depuis ce tournoi. Cette force est son point fort. Il possède aussi une pointe de vitesse folle. Pas seulement sur 10 mètres, sur 30 ou 40 mètres également. Il est physiquement au-dessus du lot. On verra comment ça se passe et comment il s’adapte face à des adultes qui ont du répondant physique."
Cette vitesse est-elle si impressionnante ?
"Chez les jeunes, il pouvait partir avec cinq mètres de retard et il arrivait quand même avant son adversaire."
Techniquement, il n’a pas toujours été le plus juste…
"Il devait progresser dans le jeu et les combinaisons mais s’il joue en A à Bruges à 18 ans, c’est qu’il possède assez de qualités. Il était un peu juste techniquement. Il avait tellement de qualités si jeune, qu’il devait s’en servir. Le reste se peaufine. La technique s’améliore, l’endurance aussi. Mais cette vitesse et cette explosivité sont naturelles et difficiles à travailler. Un joueur lent le restera."
Vous soulignez son léger manque de technique mais il a marqué énormément de buts chez les jeunes.
"Il y avait des garçons plus adroits que lui mais il est tellement vif devant le but que ça compense. Je me souviens de son premier match avec nous. Il marque un but directement sur un débordement. Il arrive à pleine vitesse devant le but et termine en dépassant tout le monde."