Le 50-50 de Ludovic Butelle: "Sans un coup de fil du médecin, je ne serais plus là"

Pour le cinquième volet de notre rubrique "50-50", nous avons donné la réplique à Ludovic Butelle. L'ex-gardien de Valence et de Lille a connu une carrière à rebondissements avant d'en arriver à disputer une finale de Coupe de Belgique. Entre Valence et Angers, en passant par Claudio Ranieri et Santiago Canizares, il y eut une mort évitée de peu. Entretien.

Aurélie Herman et Nicolas Christiaens
Le 50-50 de Ludovic Butelle: "Sans un coup de fil du médecin, je ne serais plus là"
©D.R.

Après Vanhaezebrouck, Berrier, Ferrera et Depoitre, pour le cinquième volet de notre rubrique "50-50", nous avons donné la réplique à Ludovic Butelle. L'ex-gardien de Valence et de Lille a connu une carrière à rebondissements avant d'en arriver à disputer une finale de Coupe de Belgique. Entre Valence et Angers, en passant par Claudio Ranieri et Santiago Canizares, il y eut une mort évitée de peu. Entretien.

"Vous venez interviewer qui ? Ah, Ludo, ça c'est un bon client. Vous devriez avoir toute la matière que vous souhaitez". Voilà comment nous sommes accueillis à Bruges lorsque nous nous présentons à l'entrée du Jan Breydel Stadion pour rencontrer le gardien français des Gazelles. Les promesses seront tenues et le portier du Club nous lâchera un premier grand sourire dès la poignée de main. De quoi confirmer tout le bien qu'on avait entendu sur ce trentenaire sympathique et disponible qui a pris tout le temps nécessaire pour se prêter au jeu du 50-50. Et tant pis pour son cours d'anglais qui aura débuté avec du retard, ce jour-là...


1 | La première personne qui vous a lancé comme pro est bien connue en Belgique: c'est Albert Cartier. Quels souvenirs gardez-vous de lui ?

J'ai reçu un appel alors que j'allais au lycée, vers huit heures. Mon portable sonne, je ne connais pas le numéro, mais je décroche. C'est Albert Cartier qui m'explique qu'on a choisi de me nommer numéro 3 et que je vais reprendre avec les professionnels. J'étais étonné. C'est le premier contact que j'ai eu avec lui. Dans le groupe, j'ai découvert quelqu'un de franc, d'honnête, de travailleur. J'ai toujours eu de bons rapports avec lui. Il a fait du bon travail dans les clubs par lesquels il est passé, même si à Metz c'était plus compliqué. Mais il y est revenu, en National, avant de remonter en Ligue 1. C'est quelqu'un qui ne lâche pas. Il a un gros caractère, dans le bon sens du terme. Je n'ai que de bons souvenirs. Lors de ma deuxième saison, j'ai eu du temps de jeu grâce au départ de Jacques Songo'o à la CAN. Après, il y a eu un changement d'entraîneur. J'avais dix-huit ans à l'époque. Les nouveaux coaches m'ont mis titulaire, mais le président a ensuite préféré remettre Songo'o dans les buts, car j'étais trop jeune et on jouait le maintien. Il avait peur de me brûler les ailes, car je n'avais pas d'expérience. C'est sous Jean Fernandez que j'ai commencé à être titulaire en Ligue 2, puis en Ligue 1. Je suis ensuite parti en Espagne.


2 | Et comment apprenez-vous qu'un club comme Valence s'intéresse à vous ?

Au départ, ils sont venus visionner les matches pour recruter un attaquant: Emmanuel Adebayor. On avait une équipe très jeune, vu que Metz forme beaucoup de joueurs. Un jour, sur le parking, un recruteur est venu me voir avec un papier. Je pensais qu'il voulait un autographe. Puis il me montre sa carte en m'expliquant qu'il est scout pour Valence. J'étais étonné et content de savoir qu'un club comme ça s'intéressait à moi. Mes agents et le club sont entrés en contact et ils m'ont exposé leur projet sportif. Plein de clubs étaient sur moi, car je n'avais pas encore de contrat pro, j'étais toujours un espoir. Il y a eu des problèmes entre mes agents et le président de Metz. Aucun accord n'a été trouvé pour que je signe mon premier contrat chez eux, je suis donc parti en Espagne.


3 | Il y a alors cet accident…

J'arrivais avec une belle cote: j'étais gardien titulaire en équipe de France espoirs et titulaire en Ligue 1, donc on parlait beaucoup de moi. Je découvrais un grand club espagnol qui avait gagné la Liga et la Coupe d'Europe. J'avais l'opportunité de m'entraîner avec des joueurs de classe mondiale, de côtoyer deux grands gardiens comme Palop et Canizares. Benitez m'avait fait venir, puis il est parti et Ranieri est arrivé, mais il ne me connaissait pas. Il m'a dit de faire mes preuves en stage et qu'on verrait si je restais ou si j'étais prêté. A la fin du stage, il me dit: "Hors de question qu'on te prête, tu restes avec nous, tu vas apprendre avec Andrès et Santi". Lors de la rencontre de présentation, juste avant le début de saison, chaque gardien devait jouer une demi-heure. Moi, je n'ai joué que cinq minutes. Je me suis blessé grièvement et j'ai été éloigné des terrains pendant onze mois (NdlR: en plein match, il heurte violemment l'attaquant de Parme Tonino Sorrentino et s'éclate la rate, qui lui sera finalement retirée).

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