Diaby: "J’ai encore des buts à marquer"
Abdou Diaby n’aurait pas voulu quitter la Venise du Nord après une saison blanche.
- Publié le 23-09-2017 à 12h31
- Mis à jour le 23-09-2017 à 12h39
Abdou Diaby n’aurait pas voulu quitter la Venise du Nord après une saison blanche. "Je suis comme je suis. Un gars simple, authentique, généreux dans la vie. Je ne me compromettrai jamais pour séduire. Si on m’aime, tant mieux. Si on ne m’aime pas, ce n’est pas grave..."
Abdoulaye Diaby s’épanche rarement dans les médias. Il ne les boude pas, même s’il pratique avec adresse l’art de l’esquive. Mais on ne le sollicite guère, comme si on considérait que la surface de réparation adverse était son seul mode d’expression. L’attaquant du Club Bruges sait que la Blue Army ne l’érigera jamais en chouchou, qu’elle se révèle souvent plus critique pour lui que pour certains de ses équipiers.
Il pressent qu’il devra toujours faire ses preuves pour être acclamé, qu’il sera critiqué plus promptement que d’autres "On ne peut pas plaire à tout le monde. Je ne me focalise pas sur cet état de fait. Je relativise en me disant que Ronaldo s’est déjà fait siffler à Bernabeu alors qu’il y empile les buts pour le Real. Je reconnais que, parfois, les récriminations qui me sont destinées sont surprenantes. Je ne m’en afflige pas car je sais que je jouis de la confiance du Club."
Abdou Diaby s’est prêté de bonne grâce au jeu de l’interview. Même s’il a soigneusement pesé ses réponses...
Êtes-vous satisfait de votre début de saison ?
"Globalement, oui. Je joue davantage que la saison dernière, je suis en bonne forme physique. J’aimerais toutefois marquer davantage, comme tout attaquant qui se respecte."
Pourquoi êtes-vous resté à Bruges ?
"Mon histoire brugeoise n’est pas achevée. J’ai encore quelque chose à terminer ici . J’ai fugacement envisagé de partir mais je n’avais pas envie de quitter ce club sur une saison blanche, o u presque."
Vous ne doutez jamais, avez-vous avoué un jour : c’est une qualité ou un défaut ?
"Je mentirais si je prétendais que je ne doute jamais. Chaque joueur est confronté, un jour ou l’autre, à des incertitudes. Mais je me remets très vite en question. Je m’efforce de ne pas gamberger. Je travaille alors encore plus dur que précédem ment sans me soucier le moins du monde des rumeurs que mes oreilles peuvent capter."
Retirez-vous le maximum de vos qualités ?
"Non, parce qu’il n’y a pas de limite aux progrès qu’on peut accomplir. J’ai le sentiment que je m’améliore à chaque match. Je ne poursuis qu’un seul objectif : mieux enchaîner les buts."
Comment jugez-vous globalement votre période brugeoise ?
"J’ai vécu une très bonne première saison. J’ai été important jusqu’à la finale de la Coupe. J’ai notamment inscrit deux buts en quart et deux buts en demi-finale. On a remporté le titre, j’ai été le meilleur buteur du Club. J’ai aussi délivré un grand nombre de passes décisives. La deuxième saison a été assez difficile. J’ai souffert très longtemps d’une pubalgie aiguë. J’ai abordé cette saison-ci très motivé. Je pense que, jusqu’à présent, je réalise ce qu’on me demande de faire."
Si vous deviez recommencer votre carrière...
"Je ne changerais rien. Je n’aime pas me retourner sur le passé. Chaque expérience à laquelle on est confronté doit nous faire progresser. Je me donne toujours à 200 % dans tout ce que je fais."
Sur le plan du foot, avec qui avez-vous le sentiment de composer le meilleur duo ?
"Avec Limbombe. On s’entend bien, Anthony et moi. Chacun de nous comprend bien les appels de l’autre. Nous n’avons pas encore beaucoup évolué ensemble mais si l’on en juge par les derniers matchs, notre association se révèle prometteuse."
La plus grosse différence entre Ivan Leko et Michel Preud’homme ?
"Leur âge ! Ils sont différents mais chacun a son charme. Mais c’est une bonne question..."
En quoi sont-ils ressemblants ?
"Ils professent, tous les deux, la même passion pour le jeu."
Serez-vous toujours brugeois en février prochain ?
"Je pense que oui."
Quelles sont vos ambitions cette saison ?
"Être le plus performant possible, disputer le plus de matchs possible, marquer le plus de buts possible, distiller des assists et ainsi aider Bruges à remporter le titre."
Diaby, côté décalé: "J’aurais pu exceller en handball"
Quel plat ne mangeriez-vous pas ? (Longue réflexion) "J’ai appris à manger ce que je n’aimais pas. Différentes sortes de légumes, par exemple. Tout dépend de la manière dont ceux-ci sont préparés. Mais on ne me fera pas avaler des moules. La seule fois qu’on m’en a servi, je n’ai pas terminé mon assiette."
L’équipier qui vous impressionne le plus ? "Nakamba. Un gars très simple qui ne parle pas beaucoup. Mais sur le terrain, il donnerait sa vie. Il joue aussi toujours vers l’avant."
Un endroit où on ne vous verra jamais ? "Chez vous (rires) ! Dans un magasin de tabac. Je ne fume pas. Je ne bois pas non plus. Je mène une vie tranquille… que je n’étale pas dans les journaux."
Le pire moment de votre carrière ? "Ma pubalgie, la saison dernière."
Le selfie de vos rêves ? "Avec Ronaldinho ! Il incarnait le foot, tout simplement. Il était le plaisir, la vitesse, la puissance. Il ne calculait pas, il jouait. Comme s’il s’était trouvé dans son jardin avec ses enfants. Il ne se prenait pas trop au sérieux."
Ronaldo, Messi ou Neymar ? "C’est compliqué ! Ronaldo est remarquable, Neymar est la magie. Mais je préfère Messi : il est le plus fort."
L’autre sport que vous auriez pu pratiquer ? "Le tennis. Je pense aussi que j’aurais pu exceller en handball. À l’école, j’étais très bon : je courais vite, j’accélérais, je sautais haut."
L’autre métier que vous auriez pu exercer ? "Entraîneur. J’aimerais coacher une équipe, lui faire appliquer le style de jeu que j’aurais défini."
Un superpouvoir que vous aimeriez posséder ? "Je rêverais de pouvoir me déplacer sur un tapis volant, comme Aladdin."
La plus grande peur de votre vie ? "Je n’en ai pas nourri. Si quelque chose vous fait peur, ce quelque chose se produira sans doute."
En dehors du football, pour quoi êtes-vous doué ? "Je m’efforce d’installer ma famille dans un cocon. Ma générosité naturelle me pousse aussi à aider mon prochain."
Votre film préféré ? "Braquage à l’italienne."
Votre meilleur ami dans le monde du foot ? "Oh là là, quelle question ! Elle va me poser des problèmes. Disons que j’y ai quelques très bons amis et des connaissances. Les affections sont différentes pour chacun d’eux."
Combien de fois avez-vous menti dans cette interview ? "Aucune fois. Je n’aime pas mentir. Un mensonge monte par l’ascenseur, une vérité prend l’escalier. L’impact d’un mensonge peut être foudroyant. La vérité prend parfois plus de temps à se révéler mais elle éclate toujours."