Marc Chauveheid évoque Eupen: "Un club à jamais gravé dans ma mémoire"
- Publié le 07-12-2017 à 23h34
- Mis à jour le 07-12-2017 à 23h35
Si l’on ne s’attarde que sur les buteurs eupenois en division 1, tous les numéros 9 le surclassent… puisqu’il n’a jamais évolué à cet échelon.
Que ce soit Henry Onyekuru (22 buts), Mamadou Sylla (12), Luis Garcia et Eric Ocansey (10) ou encore Kevin Vandenbergh (9) et Mbaye Leye (8).
Néanmoins, dans l’histoire de l’Alliance, Marc Chauveheid demeure l’artificier le plus prolifique. Avec 90 réalisations.
“Simplement car je suis resté neuf ans au Kehrweg (1996-2005)”, note, avec modestie, l’ancien entraîneur de jeunes du Standard. “Cela ne fait qu’une dizaine de buts par an. Cependant, cela fait plaisir de laisser une image positive de mon séjour chez les Pandas. J’ai aussi eu la chance de connaître une période faste de l’AS, championne de D3 avec une attaque-mitraillette avant de prendre part au tour final de D2 !”
Son total le place loin devant des garçons comme Marcin Gdowski, Aristide Amouzoud, Marc Keller, Freddy Mombongo, Guerry Maréchal, Rainer Gebauer ou encore Mattias Lepiller et Christian Santos.
“Du côté de l’Alliance, j’ai connu beaucoup de hauts et traversé quelques bas”, reprend le licencié en éducation physique. “Il s’agit en tout cas d’un club gravé à jamais dans ma mémoire. Même s’il y a eu quelques tensions, on ne reste presqu’une décennie dans un club si l’on n’y est pas bien.”
Le moment le plus pénible a été le licenciement de Claudy Chauveheid, son entraîneur et paternel. “Cette période, en 2004, a été compliquée, c’est vrai. Mais je préfère retenir des instants plus savoureux comme ce sauvetage en 1999/2000 avec l’arrivée, lors de la fin de saison, de Raphaël Quaranta.”
Ces buts, il les a inscrits via divers postes au sein d’une ligne d’attaque variable. “Je jouais soit comme second attaquant, soit dans l’entrejeu. Peu importait le système, mais j’avais besoin de liberté. Avec les années, j’ai reculé dans le jeu pour terminer, dans un 4-4-2, aux côtés de Didier Ernst lors de ma dernière campagne eupenoise.”
"L’identité a disparu"
En une douzaine d’années, le décor de l’Alliance a changé. Nouvelle enceinte, nouveaux dirigeants, nouvelle optique.
"Eupen était un club super familial. Avec des joueurs majoritairement d’origine germanophone (Marc Keller, Pascal Jost…) ou venant de la région liégeoise. Cela a disparu et je dois bien avouer ne pas vraiment reconnaître ce club depuis la reprise par les Italiens."
En joueur réfléchi , Marc Chauveheid comprend néanmoins l’évolution du cercle Noir&Blanc. "Pour que le club ne périclite pas, il fallait passer par là. Cette philosophie, que je ne critique absolument pas, n’est pas la mienne. Néanmoins, il faut constater que l’identité du club a disparu. Même si les dirigeants actuels permettent la poursuite du développement des jeunes."
L’offensif jeu eupenois, jusqu’ici souvent considéré comme naïf, va mûrir avec l’approche de Claude Makelele. "Je ne vais pas juger le choix des entraîneurs. Mais on est dans le foot adulte. Un monde qui exige prioritairement la prise de points. Eupen doit jouer intelligent pour s’en sortir, au détriment de la qualité. Surtout, l’Alliance est dans une situation où elle a besoin de confiance et de succès", poursuit le papa de quatre enfants.
Six semaines au Standard
Offensif racé, Marc Chauveheid aurait kiffé jouer avec certains avants eupenois. Sûr.
"Évoluer aux côtés de Mbaye Leye, ça m’aurait plu, c’est une évidence. Il y a beaucoup de réflexion et d’intelligence dans son jeu. Puis, pouvoir profiter de ses conseils, de son passé et de son expérience doit être enrichissant."
Lorsqu’on lui glisse le nom de Luis Garcia, la réaction est immédiate. "Ouf ! Là, aucun souci pour jouer avec l’Espagnol. J’ai eu l’opportunité de suivre Eupen l’an dernier à l’occasion de mes cours d’entraîneur. Luis Garcia, je suis son porteur d’eau quand il veut."
Si l’on ne recense aucun match à son compteur en division 1, Marc Chauveheid a disputé quelques matchs avec l’équipe Réserve de Liège et effectué une préparation avec le Standard. "Il y avait, à cette époque, un ancrage belge, avec des garçons comme Ersnt ou Mpenza. Des gars qui mouillaient le maillot pour leur club, des gars qui avaient envie de jouer à Sclessin."
Marc Chauveheid arrête l’expérience après six semaines. N’avait-il pas envie de jouer chez les Rouches ? "Au-delà du fait que l’on ne faisait pas confiance aux jeunes, j’ai constaté que combiner foot à ce niveau et études universitaires était incompatible."