Le tour des entraîneurs de D1 avec Jordi Condom (4/16): "Gagner une position, c’est le minimum"
- Publié le 17-07-2017 à 08h24
- Mis à jour le 17-07-2017 à 08h26
"On se devra de mieux savoir contrôler les événements", insiste le T1 de l’Alliance. L’exercice 2017-2018 sera celui de la confirmation des belles dispositions eupenoises entrevues la saison dernière. La joie de préparer une équipe compétitive se lit sur le visage de Jordi Condom. Il est vrai que les arrivées de Verdier, Schouterden, Lotiès, Afif ou encore Tirpan sont de bon augure. "On va essayer de souffrir le moins possible, de se sauver encore plus tôt que lors du dernier championnat. Le minimum que l’on vise, c’est de gagner une place au classement général final (NdlR : Eupen avait terminé 13e de la phase classique l’an passé)."
Si l’on évoque souvent le second exercice comme celui de la confirmation, les Pandas se veulent aussi ambitieux. "On ne va surtout pas dire que l’on veut le Top 6 . Néanmoins, notre volonté est d’avoir ce Top 6 le plus longtemps possible à portée. Si on réalise une telle performance, cela voudra aussi automatiquement dire que l’on a mis de la distance avec le bas de classement !"
L’équipe a grandi et pris une année d’expérience. A contrario, l’effet de surprise ne sera plus présent. "Nous sommes tous un peu meilleurs aujourd’hui qu’il y a un an. Le petit plus que chacun a acquis va être important au cours des mois à venir. De plus, après avoir ciblé nos points faibles, on a transféré des joueurs d’expérience afin d’obtenir plus de stabilité et d’équilibre dans l’équipe. On a besoin de régularité, le côté irrégulier de notre première saison en D1 doit être effacé."
Cela signifie-t-il pour autant un Eupen moins enthousiasmant ? Produisant moins de beau jeu, celui-là même salué par toute la Belgique ? "Non. Cependant, on se doit d’être capable de mieux contrôler les événements. On a concédé beaucoup de partages alors que l’on menait au score. On devra se montrer plus compact et ne plus offrir, sur un plateau, de chances à nos adversaires lorsque l’on mènera d’un but !"
Donc, spectacle perpétué au Kehrweg ! "On a signé des joueurs de qualité. Avec des caractéristiques différentes des précédents, mais on s’adaptera afin de continuer à produire du jeu positif."
"Certains joueurs peuvent me tutoyer"
Condom explique sa méthode de travail : "Le pire, c’est un coach qui ne parle pas"
Nonante minutes. Voilà le temps qui dicte le rythme et l’ambiance de toute une semaine au sein des clubs. Et qui touche en premier les coachs, jugés sur ce court laps de temps.
Ce qui peut expliquer leur nervosité ? "On souffre beaucoup, chaque rencontre étant une finale. C’est difficile d’être calme." L’apparence peut être trompeuse ? "Les gens ne me connaissant pas peuvent ressentir du calme chez moi, mais je suis très nerveux, j’ai un tempérament latin !"
Une nervosité présente, mais de manière moins oppressante, en semaine. "On pense toujours à l’une ou l’autre chose… sauf quand on dort. Et encore. Mais la vraie nervosité est celle du match."
Autre sujet à affronter pour des personnalités publiques : la critique. "Jeune, on y est attentif. Avec l’âge, cela entre par ici et ressort par là" , indique Jordi Condom en montrant ses deux oreilles. "Si elle vient de mon staff ou de mon directeur sportif, je suis toujours à l’écoute. Si elle émane d’amateurs de critiques gratuites, là je gère sans souci. Le côté compliqué tient à ce que, même si tu te concentres sur ton travail en regardant les médias le moins possible, il y a toujours des tweets ou d’autres infos rapides sur lesquelles tu tombes…"
Ferme sans jamais se prendre pour Dieu le Père, Jordi Condom agit avec humanité avec ses joueurs. "Ils m’appellent Jordi ou coach. Certains peuvent me tutoyer, cela ne me gêne pas. Il y a douze nationalités, quatre langues différentes, diverses cultures et une génération de différence entre certains, on doit donc faire preuve de souplesse, tout en se montrant exigeant au niveau du travail."
Ce qui n’empêche pas l’existence d’une barrière entre staff et joueurs. "Bien sûr. Mais cette proximité n’est nullement gênante pour mon autorité. Le respect d’un groupe, tu le gagnes prioritairement par ton travail. Je tiens à cette proximité et au dialogue. Car, pour un joueur, le pire est un coach qui ne lui parle pas !"
"40 appels manqués dans un château français"
Sans se plaindre, Jordi Condom évoque ses… vacances. "Des congés, nous les entraîneurs, on n’en a pas ! Il y a un mois, je faisais du bateau en Espagne… Mais avec mes deux GSM à proximité car Josep Colomer pouvait me sonner à tout instant pour parler d’un joueur, organiser un rendez-vous… Une fois, j’ai passé une journée dans un château en France, où l’épaisseur des murs empêchait toute connexion. Quand j’ai eu du réseau, j’avais quarante appels ! Ne pas être joignable est encore pire que d’être connecté en permanence. Le moment le plus agréable est finalement le moment où tu disposes de ton groupe en entier."
"Ostende, notre match le plus accompli"
EUPEN Dans ce job de coach, on passe par tous les sentiments. Du grand bonheur collectif à la solitude la plus totale.
Le meilleur moment de son travail : "C’est le soulagement de gagner un match, d’avoir produit de belles séquences. Mais cet instant de bonheur est bref car l’esprit est vite tourné vers le match suivant."
Le pire instant du boulot de T1 ? "Le match, quand tu souffres. L’esprit doit toujours rester en éveil afin de trouver les meilleures solutions pour sortir vainqueurs. Comment gérer une avance, que faire pour revenir…"
Son match le plus accompli : "C’est à Ostende (1-3) que nous avons réalisé notre match le plus accompli. D’une part, car nous avons su reproduire des situations travaillées chez un hôte du Top 6 . D’autre part, c’était juste avant la trêve et nous comptions beaucoup d’absents. Ce duel a été un match clé de notre saison."
Son match le moins accompli : "Tant contre Mouscron que contre Waasland, le groupe a fait tout le contraire de ce qui avait été demandé…"