Blondelle et Timmermans sur la demi-finale d'Eupen: "On ne changera pas notre philosophie: on va attaquer"

Le premier match de la saison, c’était à Zulte. Avec un résultat sévère (3-0). L’écart ne s’est-il pas réduit depuis lors ?

Nicolas Timmermans : "On joue mieux, même si on encaisse encore beaucoup. Ce qui n’est pas dérangeant… tant que l’on marque un but de plus que l’adversaire ! Depuis un certain temps, on gère mieux les faits de match. Comme cela est apparu à Ostende. On devra adopter une attitude similaire à celle vue à la Côte."

Siebe Blondelle: "On avait subi beaucoup de dangers sur phases arrêtées, je m’en souviens. Désormais, on a grandi défensivement. Ce sera un tout autre match, avec un Eupen plus mature, ce mercredi. Ce que j’espère par-dessus tout, c’est un résultat positif maintenant le suspense pour le match retour au Kehrweg."

Devez-vous vous méfier d’un homme en particulier ? Ou d’un collectif avec un gros potentiel ?

N. T.: "Notre groupe a gagné en expérience depuis les trois coups. Mais, sur ce plan, on ne peut pas encore rivaliser avec des routiniers comme Leye, De Fauw, Kaya… En fait, tout leur secteur offensif est dangereux. Cordaro peut centrer des deux pieds, ce qui est très compliqué à négocier pour un défenseur; Leye n’a besoin que d’un ballon dans le rectangle pour marquer; Lepoint sait surgir de la seconde ligne et Kaya est le meilleur donneur d’ assists de la saison ! Il faudra des défenseurs bien concentrés… mais les premiers défenseurs sont les avants !"

S. B.: "Quand il porte la vareuse de Zulte, Leye réalise de grandes prouesses ! Si j’aime affronter ce genre de joueur ? Je le respecte, sans qu’il me fasse peur ! Mais c’est un avant dangereux qui peut s’éclipser durant 30 minutes… puis surgir. Il ne faut donc ni se déconcentrer ni lui laisser un mètre de liberté. Mais Zulte, c’est d’abord une équipe complète qui aime jouer. Et cela, ça peut nous convenir…"

Votre philosophie vous porte à aller de l’avant. Devez-vous adopter la même attitude lors de l’aller d’une double confrontation comme celle-ci ?

N. T.: "Nous devrons afficher une saine mais énorme agressivité afin de ne pas encaisser. Ou, en tout cas, le moins possible. Zulte, devant son public, ne voudra rien lâcher et, à domicile, prendra des risques. Même si Dury est un coach intelligent et ne demandera pas à son équipe de foncer tête baissée sans réfléchir."

S. B .: "On ne va pas changer la philosophie qui est la nôtre depuis le début de saison. Si on peut gagner les deux matches, la finale sera assurée. (sourire) D’une part, nous n’avons pas les joueurs pour évoluer défensivement. D’autre part, changer notre approche et reculer nous conduirait à perdre de notre potentiel offensif. Puis, n’oubliez pas que l’on a gardé le zéro une fois cette saison et c’était en Coupe au tour précédent contre Courtrai. Mais Zulte voudra se montrer attractif dans son stade et va vraiment vouloir attaquer."

"Pour les nouveaux, le froid peut être un frein"

Entre leur retour de Doha (où il faisait près de 25 degrés), dimanche, et le match, mercredi, seulement 72 heures se seront écoulées pour préparer le match et se réadapter à la rudesse du climat belge.

"Ce n’est pas habituel de n’avoir que deux jours d’entraînement au retour du stage, c’est vrai", note Nicolas Timmermans. "Mais le groupe a préparé ce match au Qatar durant presqu’une semaine."

Siebe Blondelle est encore plus affirmatif que son équipier en défense centrale quant au timing. "Dimanche, c’était le moment parfait pour revenir. Si on était rentré avant, les conditions d’entraînement auraient été compliquées, même sur synthétique. Là, on aura bénéficié de deux jours pour s’adapter et se remettre des deux heures de décalage."

Nicolas Timmermans évoque aussi la difficulté de l’hiver pour plusieurs de ses équipiers. "Pour les joueurs d’origine africaine récemment arrivés (NdlR: Lazare, Wagué, Gnaka), le froid et la neige peuvent être des freins à leurs évolutions en cette période. Tous les autres, arrivés précédemment, sont habitués. Vous pouvez cependant compter sur tout le groupe pour les placer dans les meilleures conditions possibles. Puis, une fois sur le terrain, on oublie vite les conditions extérieures."

"Perbet avait raté un penalty…"

Lors de la saison 2011-2012, Mons retrouve la D1. Comme Eupen cette année. Avec une demi-finale de Coupe perdue au bout du suspense face à Courtrai, où Timmermans avait évolué durant deux saisons.

Quels souvenirs gardez-vous de cette élimination concédée sur le fil (1-2 et 2-2) ?

Siebe Blondelle : "Ce match ne sortait pas de l’ordinaire. Alors qu’à l’approche du déplacement à Zulte Waregem, je sens quelque chose de spécial. J’ai comme l’impression qu’Eupen peut aller plus loin que Mons ne l’avait fait ! Eupen a prouvé qu’il pouvait vaincre de grandes équipes. Pour cela, Eupen est une équipe de Coupe, capable de battre tout le monde ! À Mons, l’organisation était bonne avec Dennis van Wijk. Mais je n’y sentais pas la possibilité de marquer à tout moment, comme c’est le cas avec les germanophones. Je n’ai en tout cas pas envie de passer à côté d’une deuxième finale de Coupe. Je sens que le moment d’en savourer une est proche…"

Nicolas Timmermans : "Je me souviens de la fin de match. À 2-2, on obtient un penalty, synonyme de qualification s’il est transformé. Mais Perbet, qui n’a probablement raté que celui-là dans sa carrière, voit son envoi repoussé. Et Matthys, qui est à l’affût, ne cadre pas. Cela constituait une désillusion d’autant plus grande que Courtrai appartenait au Top 6. On est passé à un rien d’une très grosse fête. Je vous avoue que voir une finale s’éloigner ainsi, cela fait mal. J’espère que cela se passera mieux pour Eupen."

Disputer une demi-finale, cela engendre-t-il automatiquement une pression supplémentaire ?

S. B.: "Cela amène une envie supplémentaire de se surpasser et de tout donner pour franchir cet obstacle avant l’apothéose."

N. T.: "Oui, car il y a une finale au bout. Et peut-être même l’ Europa League un peu plus loin, ce dont rêvent tous les jeunes joueurs du club. Mais, justement, comme je les vois évoluer, ils ne transmettent aucun signe de fébrilité due à une pression trop importante. Elle fera son apparition lors du match retour… si on réalise un bon résultat ce soir."

Vous aviez éliminé Tubize, Malines et Rupel-Boom en quarts. Moins jouissif que Bruges et Courtrai ?

S. B.: "Éliminer Boom peut paraître logique, mais la Coupe réserve souvent des surprises. C’était donc aussi très valorisant."

N. T. : "On avait des gars comme Werner, Nicaise, Nong, Jarju ou Zola. Certainement la plus belle équipe que Mons ait eue. Grâce, notamment, à un groupe qui vivait ensemble depuis trois ans. Ce qui est un peu aussi le cas d’Eupen, où seules quelques retouches sont effectuées chaque saison."

"Être rétabli pour la finale…"

Si Siebe Blondelle est totalement remis de son souci à la cuisse ("il n’y avait pas de déchirure et j’ai pu m’entraîner normalement dès le premier jour à Doha"), Nicolas Timmermans (ligaments croisés et fracture du péroné) doit encore patienter. "J’ai réalisé beaucoup d’exercices foot (sauts, déplacements latéraux…) avec les kinés à Doha. Là, je dois encore continuer à muscler les ischios et les quadriceps." À 34 ans, le défenseur central ne veut rien précipiter. "L’objectif, c’est mars et les playoffs. Mais je vais prendre mon temps parce que j’ai envie de poursuivre ma carrière la saison prochaine." Opéré au Bois de l’Abbaye, Nico a inscrit en lettres majuscules la date de la finale. Une belle source de motivation supplémentaire…