Danny Vukovic veut l'Europe à tout prix: "On ne veut pas avoir tout loupé"
Danny Vukovic, joueur de l’année de Genk, refuse de terminer sans être européen.
- Publié le 20-05-2018 à 10h46
Danny Vukovic, joueur de l’année de Genk, refuse de terminer sans être européen. "Ouais, ça sera difficile. On doit battre une bonne équipe d’Anderlecht et espérer que La Gantoise perde des plumes à Bruges."
Danny Vukovic grimace. Pas parce qu’il ne croit pas en les chances de Genk de venir à bout du RSCA mais parce que le gardien de Genk n’a plus son sort entre ses gants. "Nous avons envie d’être récompensés pour notre saison. Nous méritons notre place européenne mais nous ne décidons pas de tout."
Avec une victoire, vous êtes assurés d’aller aux barrages…
"Cela prolonge le championnat mais s’il le faut on le fait pour l’Europe."
Il y a un risque de terminer sixième et d’avoir vraiment tout loupé cette saison. Genk se retrouverait les mains vides. Ce serait un gros échec ?
"On aura l’impression d’avoir échoué et on ne veut pas avoir tout loupé. Nous avons eu les possibilités d’aller en Europe. On en a loupé une en finale de la Coupe. Et ça pourrait recommencer ici. On refuse toutefois d’y penser. Nous ne pouvons pas considérer cette option. Nous avons une bonne chance d’être européens même si ce ne sera pas simple."
Pourquoi les playoffs ont-ils été difficiles pour une équipe de Genk qui était en forme en 2018 ?
"Nous avons manqué de chance. Nous avons lâché de bêtes points à droite et à gauche. Avec ces détails en notre faveur, nous serions déjà assurés de l’Europe. Nous jouons toutefois beaucoup mieux qu’en début de saison."
Cette équipe ne fait qu’aller de l’avant. Vous pourriez être une surprise la saison prochaine ?
"Si nous conservons l’effectif et que nous récupérons les derniers blessés, cela pourrait être le cas. Nous sommes capables de battre tout le monde. On a manqué de constance, c’est juste ça."
Comment jugez-vous votre saison. Elle n’a pas été parfaite mais les supporters vous ont élu joueur de l’année…
"Je sortais de la meilleure saison de ma carrière en Australie. Nous étions champions et je n’avais encaissé que 13 buts sur tout l’exercice. J’ai pu tenter l’aventure européenne grâce à l’agent de Mathew Ryan. Je pensais que ce serait assez simple d’arriver ici, que c’était juste jouer au football ailleurs mais je me suis mis beaucoup de pression et j’ai mis un peu de temps à m’adapter. Le football va plus vite, les conditions climatiques sont difficiles. Je pense m’en être bien sorti. Vous n’avez pas encore vu le meilleur Vukovic, j’ai commis des erreurs mais je serai meilleur l’an prochain."
L’hiver a été rude pour vous…
"L’hiver australien, c’est le printemps en Belgique donc ça change. Ici, les terrains sont gelés ou très lourds. Il faut être prêt mentalement. J’en ai parlé avec Mathew Ryan en sélection et j’ai compris que moi seul pouvais m’y faire."
"Avant l’opération de mon fils, on ne vivait pas normalement"
Harvey, le fils de Danny Vukovic, a survécu à une grave maladie du foie.
Les dernières années de la carrière de Danny Vukovic n’ont pas été dictées par ses performances mais surtout par l’état de santé de son fils Harvey. Atteint d’une maladie du foie, il a eu besoin de soins spéciaux. "Nous sommes donc restés à Sydney au début pour être près de mes beaux-parents car le petit dormait peu et nous devions sans cesse nous rendre à l’hôpital. Nous n’avions pas une vie normale avant qu’il soit soigné. Il était vraiment très mal au début de sa vie."
Votre fils a désormais près de trois ans et est en bonne santé.
"Il a subi une transplantation du foie à 18 mois et depuis il va mieux. C’est un petit garçon normal qui rit, qui parle. Il doit juste aller tous les mois à l’hôpital à Bruxelles et prendre des médicaments pour le restant de ses jours."
Sa maladie vous a changé ?
"Ça a surtout changé ma vision des choses. Avant, je ralais toute la semaine après un mauvais match. Avec mon fils, je pense à d’autres choses une fois à la maison. Je me concentre sur lui. Tout ce qui lui est arrivé met les choses en perspective. Le foot est un jeu et il faut s’en rendre compte."
Le fait qu’il soit soigné vous a-t-il enlevé un poids des épaules ?
"Je me sens bien mieux. Avant, je ne savais pas trop comment il allait en ressortir. Nous courions sans cesse à l’hôpital au début de sa vie. Il a subi cinq opérations."
Dont une transplantation du foie…
"Quand tu reçois le coup de fil qui te dit que l’hôpital a trouvé un donneur, ça soulage autant que ça te stresse. Il peut guérir mais avant cela il doit vivre une opération de dix heures. Avant de rentrer dans le bloc, sa peau et ses yeux étaient jaunes. Trois jours après l’opération, il était redevenu normal. Il naissait à nouveau c’était incroyable. Depuis, je tente de faire comprendre aux gens l’importance du don d’organes."