Tibor Balog, le Loup qui n’a pas oublié les Zèbres

Tibor Balog, le hasard fait parfois bien les choses. Après avoir été joueur et entraîneur du Sporting de Charleroi, vous retrouvez l’un de vos clubs de cœur en Coupe de Belgique. Quels sont vos premiers souvenirs carolos ?

"Je suis arrivé dans les années 90 au Sporting. La Belgique était une découverte pour moi. J’avais toujours évolué en Hongrie, mon pays natal. À l’âge de 27 ans, j’ai eu la chance de venir ici. C’est Robert Waseige qui m’a repéré, durant un match de championnat. Cela m’a permis d’évoluer durant quatre saisons sous le maillot des Zèbres . C’était une époque formidable pour moi, avec un grand monsieur comme Robert Waseige."

À l’époque, vous veniez pour remplacer un certain Pär Zettergerg.

"Il était prêté par Anderlecht. Mais cette location arrivait à terme. Le club avait besoin de renforcer son milieu de terrain. Je n’étais pas un joueur de la même qualité. Mais je me battais sur le terrain. Je donnais tout pour l’équipe et ce public formidable."

Au niveau des résultats, ce Sporting de l’époque peut faire penser à l’actuel. Que valait-il dans le championnat belge ?

"C’était une équipe familiale. Il y avait peu d’étrangers. Le groupe était essentiellement constitué de gars du coin. Il y avait une belle cohésion. L’esprit de groupe nous permettait de nous sublimer et de battre de grosses équipes."

Charleroi jouait même l’Europe.

"C’était une compétition formidable. En 1994, on avait trouvé les ressources pour se qualifier pour la Coupe d’Europe. J’en garde des souvenirs incroyables. Le club a dû attendre de nombreuses années avant de pouvoir vivre ou revivre cela. J’ai toujours de l’affection pour cette période de ma carrière."

Quelques années plus tard, vous passez du rôle de joueur à celui d’entraîneur.

"J’ai été contacté par Mogi Bayat qui était le manager du club. Il cherchait un entraîneur pour les réserves. Mais je n’ai jamais proposé ma candidature. Il est venu vers moi, en me disant qu’il n’avait pas reçu mon CV. Il m’a demandé de venir dans le club pour travailler avec les jeunes."

Plus tard, vous vous retrouvez à devoir sauver le club ?

"C’était une période délicate pour moi, pour tout le monde. Le Sporting est descendu en D2. J’ai participé à cette descente. Le minimum était de retrouver l’élite. Le groupe y est parvenu au terme de la saison. C’était une satisfaction personnelle et collective."

La culture de la gagne

Chez le voisin de l’Olympic, Tibor Balog a relancé sa carrière. Après une première belle saison en promotion, il a connu les soucis extrasportifs du matricule 246. Malgré tout, il est resté. En première provinciale, il a trouvé le moyen de ne pas sombrer. Il a relancé des garçons comme Roman Ferber. En P1, Balog a décroché un premier titre. La saison suivante, en promotion, tout en conservant le même groupe, il est parvenu à surclasser le championnat. Malheureusement pour le Hongrois, l’aventure ne s’est pas poursuivie en raison d’un souci de communication avec certains responsables. La Louvière a sauté sur l’occasion. Après un tour final, il réalise de bons résultats en D2 amateurs et reste sur une belle victoire contre l’ogre du RWDM, en Coupe.

Des regrets au renouveau

Tiborg Balog se plaît à La Louvière où il retrouve du plaisir.

À Charleroi, Tibor Balog a porté toutes les casquettes : joueur, entraîneur des espoirs, T2 et T1 de l’équipe première. Malheureusement pour lui, son aventure chez les Zèbres ne s’est pas bien terminée. "Ce qui s’est déroulé là-bas ne fut pas logique. En D2, malgré de bons résultats avec le noyau A, le Président de l’époque m’a limogé. Le club était en même en désaccord avec les supporters qui me soutenaient."

À l’époque, Abbas Bayat ne semblait pas supporter la cote de popularité du Hongrois et ses méthodes. "C’était un homme qui aimait bien s’occuper de tout. Il voulait contrôler les choix de l’entraîneur. Mais je n’ai jamais fonctionné comme ça dans ma carrière. Je pense aussi qu’il était jaloux de ma popularité auprès du public, alors que lui devait vivre avec les coups de sifflet des supporters."

Un retour au Sporting serait-il possible ? "Je m’entends très bien avec la nouvelle direction qui met des choses en place pour relancer le club. Mais cela devient difficile d’être entraîneur. Ce sont les agents qui régissent tout. Néanmoins, je suis toujours ouvert. Même si je suis impliqué à 100 % à La Louvière et que je compte mener à bien notre projet. J’ai un groupe formidable et une direction qui me fait confiance."