Marinos, la force tranquille
Très régulier depuis le début de la saison, l’arrière droit carolo est professionnel jusqu’au bout des ongles.
- Publié le 14-12-2017 à 19h06
- Mis à jour le 14-12-2017 à 19h10
Très régulier depuis le début de la saison, l’arrière droit carolo est professionnel jusqu’au bout des ongles. La remise du quart de finale de Coupe à Bruges, mercredi soir, a peut-être soulagé certains joueurs des deux camps. Il faut dire que le calendrier est très chargé en cette fin d’année civile et qu’un peu de repos peut être vu comme bienvenu. Mais Stergos Marinos, lui, ne fait pas partie de cette catégorie. Il voulait jouer. Car il tient la grande forme. Et que l’accumulation des rencontres semble le rendre encore meilleur.
"Il a réalisé sa troisième meilleure performance de l’année, en termes de courses, sur la pelouse d’Anderlecht, dimanche dernier", explique Philippe Simonin, le préparateur physique des Zèbres. "Il est bien dans le rythme et fait preuve d’une impressionnante régularité."
Ce qui réjouit le staff carolo. Car le défenseur grec évolue au seul poste du noyau qui n’est pas doublé, l’arrière droit. Et il y évolue à un très haut niveau. Mais ne comptez pas sur lui pour le dire. Car Marinos n’est pas du genre à se mettre en avant. Une interview avec lui suffit pour le comprendre. Souvent, lorsqu’on lui fait remarquer qu’il a fait un bon match, le Grec répond toujours : "Ça, c’est vous qui le dites." Pour un journaliste, il n’est donc pas un bon client. Mais pour une équipe de football, par contre, c’est un cadeau du ciel. Footballistiquement et humainement.
"Stergos est un garçon charmant et discret", continue Philippe Simonin. "Il est bien élevé. C’est un peu un gendre idéal en dehors du football. Mais sur le terrain, par contre, c’est un défenseur intransigeant, un guerrier qui s’inscrit parfaitement dans le mode chien de la casse (NdlR : qui a cette envie de ne rien lâcher) du Sporting. Il a retrouvé le niveau qui était le sien avant sa blessure au tendon d’Achille (en 2016)."
Durant sa convalescence , le natif de l’île de Cos s’était déjà fait remarquer par son professionnalisme exemplaire.
"Il avait acheté son propre trampoline pour accélérer sa rééducation", se souvient le préparateur physique zébré. "C’est quelqu’un qui prend très bien soin de lui. Surtout dans ce qu’on appelle l’entraînement invisible : la préparation des séances, les soins, la récupération, la diététique… Il a ses routines avant et après les entraînements. Il met tout en œuvre pour éviter les pépins physiques."
Si bien que la salle de sport du Mambourg est un peu devenue son QG. Marinos, qui possède sans doute la musculature la plus impressionnante du Sporting, connaît chaque machine par cœur et distille même parfois quelques conseils à ses équipiers quant à leur utilisation.
"Il partage aussi son expérience et quand les plus jeunes le voient au sauna, dans le bain froid, en train de faire du gainage… ils sont réceptifs et prennent exemple."
Sur un joueur qui n’est pourtant pas un leader.
"Il préfère rester en retrait. Vous ne le verrez jamais élever la voix à la mi-temps d’un match. C’est aussi quelqu’un qui est assez autocritique. Et après un match où il a été moins bien, ce n’est pas la peine de lui dire", termine Philippe Simonin.
Mais ce n’est plus arrivé depuis un bout de temps.
Plus décisif que Clinton Mata
Stergos Marinos a déjà délivré trois passes décisives cette saison.
Ce dimanche, face à Genk, Stergos Marinos (30 ans) retrouvera Clinton Mata (25 ans) dans le camp d’en face. La saison dernière, ce dernier a littéralement explosé au Mambourg (s’attirant même les louanges de Roberto Martinez), reléguant le Grec, tout juste de retour de blessure, à un statut de remplaçant.
Si au fil de la saison, Marinos a retrouvé un peu de temps de jeu, il n’était pas satisfait de sa situation. Et le départ, très médiatisé, de Mata vers Genk, mi-août, lui a permis de retrouver une place de titulaire. Et de se libérer.
Si bien qu’après 18 journées, l’arrière droit carolo a déjà délivré trois passes décisives. Alors qu’à la même période la saison dernière, Clinton Mata n’en avait délivré qu’une seule.
Ça, c’est pour les chiffres. Cela veut-il dire que Marinos est plus fort que Mata ? Ce serait très réducteur de s’arrêter à cela. Car par rapport à l’an dernier, Charleroi se montre bien plus efficace devant le but et encaisse toujours aussi peu.
Dans le jeu, les deux joueurs ont des styles bien différents. Là où Clinton Mata est plutôt un défenseur spectaculaire, que ce soit dans ses interventions défensives ou dans ses montées ballon au pied, Stergos Marinos fait, lui, preuve de plus de sobriété, se concentrant en priorité sur sa tâche défensive, en participant peut-être un peu moins aux offensives. Mais quand il le fait, c’est souvent à bon escient.
En résumé, la qualité de son arrière latéral droit est une des forces du Sporting depuis quelques saisons. Peu importe son nom.