Les Carolos doivent apprendre de leurs erreurs: "Comme chaque semaine, on a fait une bêtise"
Charleroi doit apprendre des erreurs commises contre Genk avant de défier, en ce mois de décembre, trois autres membres du G5 : Anderlecht, Gand et le Standard…
- Publié le 06-12-2018 à 21h03
Charleroi doit apprendre des erreurs commises contre Genk avant de défier, en ce mois de décembre, trois autres membres du G5 : Anderlecht, Gand et le Standard… Contrairement à ce que certains observateurs du football belge ou supporters de Charleroi pensent, le Sporting n’a pas quitté la Coupe de Belgique la queue entre les jambes après une défaite honteuse contre un sans grade. Non, les Zèbres sont tombés, comme de nombreuses équipes cette saison, sur un Racing Genk en grande forme qui dégage un énorme sentiment de sérénité et cela même quand Philippe Clement laisse en début de match des éléments comme Samatta, Trossard et Pozuelo sur le banc des réservistes.
"Dans l’ensemble, le score final est un peu dur mais nous sommes tombés sur l’actuelle meilleure équipe de Belgique, expliquait Cristian Benavente dans les travées du Mambourg une fois la rencontre terminée. Et quand tu perds contre une équipe comme cela, c’est moins grave."
Face à Bruges il y a quelques semaines, les Carolos avaient sorti une grosse prestation pour battre le Club, Contre le Racing, il en fallait encore plus pour espérer une qualification : "Contre une équipe comme Genk qui tourne très bien cette saison, il fallait faire le match parfait pour passer. On l’a fait jusqu’à la 60e minute, ajoutait David Henen. On n’a pas concédé de nombreuses opportunités et on s’est créé quelques occasions. Le rythme des échanges était élevé."
Ensuite, Charleroi a perdu le fil de la rencontre en même temps que de la lucidité. Ce qui a fait naître une déception légitime en fin de match.
"On peut avoir beaucoup de frustration, narrait, pour sa part, Mehdi Bayat. Quand tu rentres aux vestiaires à la mi-temps sur le score de 1-0 puis que tu perds sur des erreurs individuelles, cela fait mal. On maîtrisait une très belle équipe de Genk. Mais on voit que l’équipe manque encore de maturité. La mayonnaise est en train de prendre avec de nombreux joueurs qui sont arrivés un peu tardivement. Il faut rester positif car Charleroi est en train de progresser."
Et devra rapidement apprendre de ses erreurs pour vivre un bon mois de décembre qui verra les Carolos défier trois autres membres du G5 après Genk, à savoir Anderlecht, La Gantoise puis le Standard. Contre ces concurrents à une place dans les playoffs, le Sporting aura comme mission de gommer les imperfections vues face aux Limbourgeois.
Être plus rusé… Sur le deuxième but de Genk, Charleroi hérite d’un bon coup-franc et fait monter ses grands gabarits mais Gaëtan Hendrickx, Stergos Marinos puis Ali Gholizadeh, qui hérite du ballon par surprise, oublient de les servir. Avec à la clé une perte de balle et un contre rondement mené par le Racing. "On n’a pas été intelligent, racontait un Dorian Dessoleil, fort déçu. Comme chaque semaine, on a fait une bêtise et contre une grosse équipe comme Genk, cela se paie cash directement. On n’a jamais eu autant de joueurs avec de la taille sur une phase arrêtée et quand on ne la tire pas directement et bien on se fait avoir sur une contre-attaque. À 1-2, le match est plié. Ce but, il nous tue. On est maître de notre sort car c’est une phase arrêtée pour nous et on leur fait un cadeau. À partir du moment où on a 3-4 joueurs d’1,90 m qui sont dans le grand rectangle adverse, cela ne sert à rien de faire des combinaisons, il faut mettre le ballon dans le tas. Avant, quand il n’y avait que moi qui étais là avec de la taille, on mettait les ballons directement. Donc je ne vois pas pourquoi on ne l’a pas fait ici."
Une analyse validée par Massimo Bruno : "On donne le deuxième but, c’est rageant. Il y a un coup franc pour nous, on le joue court et on reste sur des petites passes courtes sans mettre le ballon dans la boîte. Et sur la contre-attaque on encaisse. C’est gâcher tout le travail réalisé en première mi-temps. Car si on n’encaisse pas là, je pense qu’on pouvait partir aux prolongations."
Être plus tueur… Face à Genk, Charleroi a affiché un beau taux de réussite en inscrivant son but sur une occasion qui n’en était pas une au départ. Mais les Zèbres ont, et ce n’est pas la première fois cette saison, mal exploité une ou deux reconversions offensives qui auraient pu faire la différence quand le marquoir affichait 1-0. Ce détail devient important dans les rencontres face aux ténors de notre compétition.
Être plus calculateur. On joue la 44e minute, Charleroi mène et David Henen se précipite pour jouer une rentrée en touche. Il faut l’intervention de Felice Mazzù pour faire comprendre à son joueur que cela ne sert à rien et qu’il faut temporiser jusqu’à la fin de la première mi-temps. En voulant trop bien faire, les Carolos oublient parfois de gérer le match. Il est pourtant important pour eux, surtout face à une formation comme Genk, de casser le rythme pour tenir la distance. Ce qui est indirectement confirmé par les propos des Hennuyers en fin de partie. "On a fait une très grande première mi-temps. Ensuite on a vu une diminution du rythme de notre football", expliquait David Henen. Cristian Benavente analysait, lui, cela par la bonne circulation de balle des Genkois : "C’est une équipe qui bouge énormément le ballon donc à la fin tu es peut-être un peu fatigué." Ce qu’a aussi remarqué Mehdi Bayat depuis les tribunes : "On a tenu la cadence durant 45 minutes."
Être plus équilibré. En alignant David Henen et Ali Gholizadeh sur les flancs, Felice Mazzù savait qu’il allait passer une partie du match à repositionner ses deux joueurs de couloir. Deux garçons qui aiment provoquer et qui donc apportent beaucoup offensivement mais qui sont encore en plein apprentissage en ce qui concerne les reconversions défensives. "Le coach veut que je sois percutant et que je varie mon jeu, analysait David Henen. On est libre dans les 35 derniers mètres. Je suis fort offensivement mais je dois encore bosser défensivement." Quand ces directives seront comprises et appliquées, l’équilibre de l’équipe hennuyère sera plus grand.
Être plus hermétique. Cette saison, Charleroi éprouve toutes les peines du monde à garder sa cage inviolée. Les Carolos n’ont réalisé que deux clean-sheets en 17 journées de championnat. Une statistique qu’il faudra absolument améliorer pour atteindre le top 6. Car si les Zèbres peuvent rétablir une situation compromise contre Lokeren par exemple, ce sera plus compliqué face à des équipes du calibre d’Anderlecht, le Standard ou Gand.
Du côté de Charleroi, on est conscient de ces lacunes et on compte y remédier le plus rapidement possible : "Tout n’est pas encore parfait mais on doit rester dans la spirale positive qui est la nôtre en championnat, concluait Mehdi Bayat. Tout en retenant les erreurs individuelles qui ont été commises contre Genk. Cela doit nous servir jusqu’à la fin de la saison. Car on va devoir se battre jusqu’au bout pour accéder aux playoffs 1. Peut-être que les leçons de ce mercredi soir nous serviront pendant la suite de la saison en championnat."