Les 8 changements nécessaires à Charleroi pour se redresser
Avec seulement 9 points sur 27 en 2018, le Sporting vient de traverser une période de turbulences et doit se remobiliser avant le début des PO1, ce qui passera par plusieurs changements. Décryptage en huit dimensions...
- Publié le 13-03-2018 à 09h23
- Mis à jour le 13-03-2018 à 12h51
Avec seulement 9 points sur 27 en 2018, le Sporting vient de traverser une période de turbulences et doit se remobiliser avant le début des PO1, ce qui passera par plusieurs changements. Décryptage en huit dimensions... L'efficacité: "L’impression que le ballon ne veut plus rentrer"
Avec 46 buts marqués depuis le début de la saison, Charleroi possède la cinquième attaque de Pro League. Mais ces derniers temps, les Zèbres ont perdu leur efficacité dans le rectangle adverse. Lors des huit derniers matches, ils n’ont inscrit que sept buts… dont trois lors du seul match à Bruges (3-3). C’est peu. Trop peu. "En ce moment, notre division offensive est un peu dans la difficulté", a indiqué Felice Mazzù ces dernières semaines. "Avant, on avait une occasion et c’était but. Maintenant, on a l’impression que le ballon ne veut plus rentrer", résumait Amara Baby après le match à Courtrai. Pourtant, pour gagner des matches en PO1, il va falloir marquer… Et pour marquer, il faut se créer des occasions. Ce que Charleroi a du mal à faire en ce moment. Le jeu zébré est un peu stéréotypé et manque de folie. Le Sporting doit donc réapprendre à créer du danger.
La mentalité: le vestiaire doit se ressouder
Depuis plusieurs semaines, les Zèbres n’ont plus la gnac. Ou en tout cas beaucoup moins qu’en début de saison. Là où chacun se battait pour l’autre il y a quelques semaines/mois, la machine semble s’être enrayée. Durant les matches, on voit des joueurs râler sur le terrain, les bras écartés, ou les mains derrière la tête. C’est symptomatique. Le fait que David Pollet ait laissé éclater toute sa frustration à la mi-temps du match à Courtrai l’est tout autant. Le vestiaire de Charleroi ne vit plus aussi bien qu’il y a quelques semaines. Certains joueurs n’acceptent pas leur situation et ont l’impression d’avoir moins de crédit que d’autres, ce qui est encore plus difficile à accepter lorsque les résultats ne sont pas là. Pour être performant durant les PO1, le groupe carolo devra donc retrouver cette osmose qui le caractérise, autour des fameuses valeurs de Charleroi, qui ont fait merveille en début de campagne. Grâce à l’organisation d’un team building la semaine prochaine ?
Le physique: fatigués, les Zèbres ?
"C’est difficile à expliquer, il y a peut-être un peu de fatigue…" Au fil de nos interviews d’après-match, après Courtrai-Charleroi, cette réponse est souvent revenue dans la bouche des joueurs zébrés. Après une longue phase classique, durant laquelle la débauche d’efforts a été énorme, les joueurs du Sporting semblent un peu accusés le coup physiquement. Et forcément, dans ces conditions, il est plus difficile d’être efficace dans le pressing. "Mais on est formaté pour jouer de longues saisons et il ne faut pas s’inquiéter", relativisait Francis N’Ganga. Il n’empêche que la mini-trêve d’avant PO1 et les quelques jours de repos dont vont profiter les Zèbres vont sans doute leur faire le plus grand bien. Et pour la suite, on peut compter sur la science de Philippe Simonin, le préparateur physique du Sporting, qui a sans doute un plan bien précis en tête pour que Charleroi soit au top jusqu’au bout de la saison…
La solidité: quelques boulons à resserrer
Il ne faut évidemment pas l’oublier : Charleroi possède la deuxième meilleure défense de Pro League avec seulement 30 buts concédés, soit un par match. C’est peu et cela prouve à quel point l’arrière-garde zébrée est efficace. Mais face à Courtrai, elle a sans doute livré l’un de ses plus mauvais matches (avec celui à Ostende). Sur le but de Chevalier, le pressing dans l’entrejeu est trop mou et le Français part trop facilement dans le dos de N’Ganga. Et sur celui de Perbet, Dessoleil est spectateur de l’action. Quant à Penneteau, il a livré (de loin) sa moins bonne prestation de la saison. Si la défense zébrée évolue de la sorte durant les PO1, cela s’annonce compliqué. Mais on peut sans doute compter sur Mazzù pour resserrer les boulons d’ici le 30 mars. Car le coach carolo est un pragmatique et sait que, même si les attaquants ne sont pas en réussite, une équipe qui n’encaisse pas est certaine de ne pas perdre.
La tactique: Mazzù cherche la bonne formule
Felice Mazzù est un adepte de la formule bien connue "on ne change pas une équipe qui gagne". C’est pourquoi durant la première partie de saison, il n’avait utilisé que deux systèmes : le 4-4-2 et le 4-4-1-1 (qui n’est pas très différent du premier, si ce n’est offensivement). Mais en ce moment, Charleroi ne gagne plus. Et Mazzù change. Depuis le début de l’année 2018, il a modifié plusieurs fois son système de jeu. Il a aligné ses troupes en 4-4-1-1, en 4-3-3, en 4-4-2 et en 3-5-2. Les joueurs aussi changent beaucoup. C’est inhabituel. Face à Courtrai, le coach carolo a procédé à cinq changements dans son onze de base… et en a fait deux autres à la mi-temps. Entre le match à Malines (1-1) et celui face à Saint-Trond (0-0), il en avait fait trois (dont deux suite aux suspensions de Benavente et Marinos). Bref, Mazzù cherche la bonne formule. Et ne la trouve pas. Ou du moins pas encore. Car à partir de samedi, il va avoir deux semaines pour travailler tactiquement et arrêter ses choix. Ce qui pourrait être décisif pour la suite des événements…
Les individualités: un retour au top indispensable
Nous l’avions souligné dans nos éditions la semaine dernière : plusieurs individualités zébrées sont loin du niveau qui était le leur lors du début de saison. Kaveh Rezaei est moins tueur devant le but, Cristian Benavente a moins d’impact sur le jeu, Amara Baby n’est plus le puissant tank qu’il était, Gaëtan Hendrickx est moins impressionnant, Nurio a eu un coup de mou… Et tout cela se ressent forcément sur le jeu et les résultats du Sporting. Car pour que Charleroi puisse briller collectivement, ses individualités doivent être au top, comme c’était le cas il y a quelques mois. Le retour en forme des joueurs précités (et des autres, évidemment) sera un des facteurs qui permettra au Sporting d’être un véritable acteur des PO1. Si, par contre, ce n’est pas le cas, il sera difficile d’atteindre l’objectif européen.
La concurrence: le retour des blessés va faire du bien
Le noyau de Charleroi est-il un peu court ? On est en droit de se poser la question tant les changements effectués par Felice Mazzù n’ont pas porté leurs fruits (ou peu), ces dernières semaines. Mais cela pourrait bientôt être (à nouveau) le cas. Car le Sporting devrait compter sur un groupe au complet avant les PO1. Marco Ilaimaharitra, qui se remet d’une blessure à la cheville, sera prêt fin mars (et a prouvé son importance… lors de son absence), Willy Semedo, qui s’est blessé dès son arrivée à la hanche en janvier, devrait enfin avoir ses premières minutes (et pourrait apporter un peu de folie) alors que Steeven Willems, bien que retardé par quelques soucis aux ischios, est de plus un plus proche d’une sélection. Le retour de ces trois joueurs va booster la concurrence, ce qui pourrait créer une saine émulation dans le vestiaire. Et élever le niveau de l’équipe…
La confiance: une victoire et ça repart
On le sent depuis plusieurs semaines : le Sporting est en perte de confiance. Dans les contrôles, dans les passes, dans les frappes… les Zèbres manquent de précision. Certains gestes a priori faciles sont devenus difficiles à réaliser. Et ce n’est pas un manque de qualité puisqu’il y a quelques semaines encore, ces gestes se réussissaient de manière naturelle. Non, tout est dans la tête. C’est une question de confiance. Et en football, on connaît son importance. Comme Charleroi n’a plus gagné depuis près de deux mois, la confiance s’est effritée au fil des semaines. Et seul le retour du goût de la victoire (même en amical…) permettrait au Sporting de la retrouver. Sinon, la fin de saison pourrait être très longue…