Le nouveau Charleroi n’est pas encore prêt
- Publié le 30-07-2018 à 10h09
Le Sporting n’est pas encore assez consistant pour imposer son jeu, surtout face à une équipe comme l’Antwerp… Ces dernières saisons, le Sporting avait habitué ses supporters à une entame de saison fructueuse au niveau de la récolte de points. Ce ne sera pas le cas dans cette version 2018-2019 de la Jupiler Pro League avec ce revers concédé face à une formation de l’Antwerp qui n’a pas changé en proposant un football organisé, physique et même cynique avec un taux de réussite élevé face à Charleroi.
Un Charleroi qui a tenté de proposer un nouveau football par rapport à la saison dernière, un football où les Zèbres veulent imposer leur jeu, conserver le ballon et prendre le dessus sur leur opposant grâce à des combinaisons préparées et travaillées. Mais face au matricule 1, peut-être le pire adversaire pour une entame de saison, les Zèbres ont manqué de précision, de fluidité dans leurs mouvements pour déstabiliser le bloc installé par Laszlo Bölöni. Et cerise sur le gâteau, les hommes de Felice Mazzù ont manqué de réalisme en zone de finition.
"On a bien commencé le match, expliquait Amara Baby qui a tenté de déstabiliser l’arrière-garde anversoise. On jouait bien… et on a encaissé sur notre temps fort. Mais il ne faut surtout pas baisser les bras, c’est le premier match. On doit essayer de relever la tête et continuer. On s’est mis une petite pression une fois qu’on a pris ce premier but. Après, c’est devenu plus difficile et on a été désordonnés. Le coach nous demande de jouer plus haut que la saison dernière, d’avoir le ballon. Avec nos nouveaux joueurs, dont Ali Gholizadeh, il y a une nouvelle philosophie qui essaye de se mettre en place. On a des joueurs de ballon, qui aiment jouer dans les intervalles. Cela s’est vu. Cela demande le ballon, dans les pieds, cela part en profondeur… Cela demande encore un peu de temps. On a essayé de bouger ce bloc, on les a mis en difficulté. Mais on n’a pas su marquer…"
Ce qui a fait naître un sentiment de frustration dans le chef des Carolos qui voulaient réussir leur entrée en matière… avec la manière.
"On a vu une seule équipe dans le jeu : Charleroi, ajoutait Dorian Dessoleil qui a hérité de deux grosses occasions. On a été très bons avec la balle, très bons offensivement. On a eu la possession de balle. Mais l’Antwerp a profité d’une occasion pour marquer et nous, on n’a pas su concrétiser nos occasions, dont moi une en première mi-temps (sur la transversale) et une en fin de match. Mais on doit garder un sentiment positif car on a été vraiment bons. On méritait mieux. Psychologiquement, c’est dur de perdre de cette façon."
Le Sporting a encore du pain sur la planche pour atteindre son objectif d’un football plus sexy. Mais a déjà fait connaissance avec la frustration que cette nouvelle philosophie peut faire ressentir.
L'avis de l'expert : l'Antwerp n'a pas changé
Naturellement, on possède une certaine affection pour le matricule 1 grâce à son passé et ses exploits sur la scène européenne qui ont bercé notre adolescence. On ressent même une petite affection pour les supporters du Great Old qui sont capables, malheureusement, du pire mais souvent du meilleur au niveau de l’ambiance mise dans les stades. Mais, par contre, qu’est ce qu’on n’apprécie pas cet Antwerp depuis la saison dernière. Voir une équipe gagner du temps dès la 51e minute quand elle mène au score, voir des joueurs, tout le temps, choisir la carte du physique avec des interventions très limites, ce n’est pas notre tasse de thé. D’accord, tout le monde ne peut pas proposer le même football que le FC Barcelone mais ce n’est pas une raison pour ne proposer que du football physique. Face à Charleroi, on a vu une copie conforme de l’Antwerp de la saison dernière et c’est bien triste. Cette saison, les adversaires des hommes de Bölöni vont encore souffrir et quitter le terrain avec de nombreuses ecchymoses…