Felice Mazzù et Philippe Clément: "On a partagé la même chambre… et le Trophée Goethals"
Depuis qu’ils ont suivi leurs cours d’entraîneur ensemble, Felice Mazzù et Philippe Clément sont restés bons camarades.
- Publié le 05-12-2018 à 06h51
- Mis à jour le 05-12-2018 à 08h03
Depuis qu’ils ont suivi leurs cours d’entraîneur ensemble, Felice Mazzù et Philippe Clément sont restés bons camarades.
C’est un joli clin d’œil. Ce mercredi soir, les huitièmes de finale de Croky Cup mettront aux prises Felice Mazzù (Charleroi) et Philippe Clément (Genk), les deux derniers vainqueurs du trophée Goethals. Mazzù l’a reçu l’an dernier, Clément l’a reçu ce lundi, succédant donc au T1 zébré. Mais ces dernières années, les deux hommes ont partagé plus qu’un trophée. Et on peut même dire qu’entre eux s’est créée une belle amitié…
Felice, Philippe, vous vous souvenez de la première fois où vous vous êtes rencontrés ?
Felice Mazzù : "C’était lors du passage de notre licence professionnelle, en 2013. Notre licence, on l’a passée ensemble. Moi, j’étais dans ma première année d’entraîneur, à Charleroi, et je devais absolument l’avoir pour continuer à entraîner. Avec Philippe, on se voyait donc plusieurs fois par mois, le lundi et le mardi, dans un hôtel à Bruxelles, là où on avait les cours. Je me souviens qu’on a fait un stage ensemble, dans la même chambre. Je lui avais d’ailleurs fait quelques blagues au moment de rentrer dans la chambre (large sourire)."
Philippe Clément : "Felice et moi étions dans la même classe et je dois avouer qu’on s’était bien amusés. Je ne garde que de bons souvenirs de cette période, durant laquelle Felice est un des coachs avec lesquels je me suis le mieux entendu. L’ambiance était excellente."
Vous allez vous retrouver comme adversaires, ce mercredi. Que pensez-vous l’un de l’autre ?
F. M. : "Je pense c’est un bon coach, puisqu’il a reçu le prix Goethals (sourire). Je le félicite d’ailleurs car c’est amplement mérité, même si Ivan Leko et Marc Brys font aussi du bon boulot. Désormais, on a donc partagé la même chambre... et le Trophée Goethals. Philippe Clément n’en est qu’à sa deuxième saison comme coach principal mais c’est quelqu’un qui a acquis beaucoup d’expérience durant sa carrière de joueur et lors de sa période comme adjoint de Michel Preud’homme. Il est déjà considéré comme un des meilleurs entraîneurs du pays. C’est fort."
P. C. : "Felice est un très bon entraîneur, qui motive très bien ses joueurs. Il est très proche d’eux, c’est un point commun que nous avons. Je suis impressionné par sa longévité à Charleroi. Ce n’est pas si facile d’avoir de bons résultats dans un club durant une si longue période. Quand on voit les ressources dont dispose Charleroi, ce que le club parvient à faire ces dernières années est superbe."
Ce 8e de finale de Coupe, ce sera le match de l’année pour Charleroi. Pour Genk, c’est moins important, non ?
F. M. : "Oh non. Philippe Clément et Genk veulent tout gagner. Ils sont encore en lice sur trois tableaux et vont sans doute se qualifier en Europa League. Cet été, ils ont reçu des grosses offres pour des joueurs comme Berge ou Malinovskyi mais personne n’est parti. S’ils ont gardé leurs joueurs, c’est qu’ils ont de gros objectifs. Et ils ont un noyau suffisamment large pour être compétitifs sur tous les tableaux."
P. C. : "J’espère que Charleroi va se concentrer sur le championnat. C’est plus important pour eux, non ? (rires). Plus sérieusement, je connais Felice et je sais que la Coupe est un objectif important pour lui et pour Charleroi. Nous, nous sommes encore en lice en Coupe et en Europa League mais je veux que mon groupe adopte la bonne mentalité quelle que soit la compétition. On veut simplement essayer de gagner tous les matchs, sans calculer."
Qu’est-ce qu’il y a de spécial de jouer contre une équipe entraînée par votre confrère ?
F. M. : "On sait que Genk est une équipe de possession, de domination. Le Racing est très fort dans les intervalles et possède des joueurs de grande qualité individuelle. C’est d’ailleurs le mérite de Philippe de parvenir à les faire jouer ensemble pour en tirer le meilleur."
P. C. : "Affronter une équipe entraînée par Felice est toujours difficile car ses joueurs sont bien organisés. Et quand Charleroi joue contre une équipe comme Genk, ils produisent plutôt un football à réaction et c’est compliqué de trouver des espaces. C’est très compliqué de marquer plusieurs buts face au Sporting."
La rencontre entre Genk et Charleroi avait été très plaisante, en championnat. Verra-t-on une lutte aussi intense ce mercredi ?
F. M. : "Mentalement, mes joueurs devront s’inspirer de la performance que nous avions réalisée là-bas, en août, malgré la défaite. Genk était dans une excellente période et nous avions fait 70 minutes de très haut niveau. Mais des joueurs comme Rezaei ou Baby étaient encore présents dans nos rangs. Et depuis lors, l’équipe a changé."
P. C. : "En championnat, nous avions joué un très bon match… et eux aussi. Ce sera donc compliqué pour nous. Surtout à Charleroi. Si j’avais pu choisir, j’aurais préféré jouer ce match à la maison. Mais bon, tous les entraîneurs vous diront cela (sourire)."