Cristian Benavente: "On veut montrer que Charleroi est toujours là"
Même s’il est resté sur le banc le week-end dernier, Cristian Benavente a savouré le retour de la victoire face à La Gantoise
- Publié le 27-04-2018 à 10h03
- Mis à jour le 27-04-2018 à 11h06
Même s’il est resté sur le banc le week-end dernier, Cristian Benavente a savouré le retour de la victoire face à La Gantoise. "Je termine ma partie de Fifa puis je suis à vous."
Ce jeudi, c’était après-midi détente à Charleroi. Plusieurs Zèbres ont été réquisitionnés par Télésambre pour une Coupe du Monde Fifa, sur Playstation 4. Benavente y joue avec le Pérou et s’est qualifié pour les demi-finales en battant la Belgique de Dessoleil. "Je ne joue pas souvent mais apparemment Dorian joue encore moins que moi", sourit Benavente au moment de s’installer à nos côtés.
Cristian, que ce soit à l’entraînement ou derrière la console, on ne voit que des sourires à Charleroi. On sent que la victoire de dimanche dernier a soulagé tout le monde.
"Oui, bien sûr, on en avait vraiment besoin. Après une victoire, c’est clair que tout est différent. On sort de trois mois frustrants, avec douze matches sans gagner. Et dans le foot, tout ce qui importe, c’est la victoire."
Une victoire qui s’est dessinée sans vous puisque vous étiez sur le banc contre Gand.
"Tout le monde savait qu’après la défaite à Bruges qui avait eu lieu à peine trois jours avant, il y aurait du changement. Mais même si je n’ai pas joué, je peux vous dire que j’étais très heureux pour l’équipe, qui a beaucoup souffert mais n’a rien lâché. J’étais aussi content que si j’avais été sur le terrain."
Le 6-0 est derrière vous ?
"Oui, c’est oublié. Chaque match a une histoire différente et le fait d’avoir gagné directement le match suivant nous a aidés à passer à autre chose. C’était important."
Durant la période noire du Sporting, vous étiez un peu moins bien, à titre individuel ?
"Je ne sais pas… En début de saison, on a gagné beaucoup de matches et cela peut arriver qu’à un moment donné, on ne gagne plus. Mais je ne me sens pas différent. Je me sens aussi bien qu’en début de saison. Ce n’est pas parce que tu perds que tu te sens mal. Il y a beaucoup de détails qui entrent en ligne de compte. La fatigue, le facteur chance… Et ces détails n’étaient plus avec nous. On apprend toujours de ce genre de situation. Le plus important est de garder notre ligne directrice et la même idée."
Ne vous manque-t-il pas un but ou un assist pour retrouver une totale confiance ?
"C’est sûr que j’en ai besoin. Pour moi, pour l’équipe. Mais si ce n’est pas moi, ce sera un autre qui marquera. Tout ce que je veux, c’est gagner des matches."
Car votre saison personnelle est déjà réussie…
"C’est vrai que si je dois faire un bilan personnel, cette saison est la meilleure de ma carrière. Je me suis surtout senti important pour l’équipe. J’ai marqué, je me suis bien senti et on s’est bien positionné. Donc c’est positif, oui."
L’un des moments forts a été votre splendide but contre Anderlecht. Un adversaire qui vous réussit bien… et que vous retrouvez dimanche.
"C’est vrai que j’ai de bons souvenirs des matches face à Anderlecht. Tout le monde aime disputer des rencontres face à ce genre d’équipe. Je pense qu’on peut faire quelque chose, ce dimanche. On a montré par le passé qu’on en était capable. On a été gagné deux fois à Anderlecht ces derniers mois, pourquoi pas trois ?"
Ce serait une manière de prouver que Charleroi est toujours bien là.
"Oui, c’est notre ambition. Si on gagne, on revient à un point d’Anderlecht… qui est deuxième. On n’a pas de pression particulière mais on a envie de montrer qu’on peut le faire. D’autant plus que cette saison, Anderlecht ne nous a jamais été supérieur sur 90 minutes. La seule fois où on a été battu, c’était sur ce penalty où l’arbitre a fait une erreur…"
Il y a une revanche à prendre par rapport à cela ?
"Non, car c’est une erreur de l’arbitre, pas des joueurs. Mais c’est clair que ça nous reste en travers de la gorge…"
"Ne pas aller au Mondial ? J’y suis préparé"
Cristian Benavente espère faire partie du groupe péruvien en Russie et sait qu’il doit terminer la saison en boulet de canon.
La liste de Ricardo Gareca, le sélectionneur péruvien, tombera d’un mois mais Cristian Benavente ne sait pas encore s’il passera son mois de juin en Russie. "Je pense que le coach a ses idées. Je sais que je ne suis pas sûr d’y aller car le Pérou s’est qualifié pour le Mondial sans moi. J’ai fait une bonne saison mais il subsiste un doute."
Qui s’est encore renforcé à la suite des rumeurs qui ont émaillé le dernier rassemblement du Pérou, fin mars, lors duquel Benavente avait été appelé. Certains médias péruviens avaient relayé l’information selon laquelle il existait un différend entre les anciens et le médian du Sporting, qui n’était pas apprécié au sein du groupe car il n’avait pas participé à la campagne de qualification. Certains osaient même prétendre que ses équipiers refusaient volontairement de donner le ballon à Benavente.
"Tout ce que je peux vous dire, c’est que ce n’est pas vrai", rétorque fermement Cristian. "Je me suis très bien entendu avec mes équipiers. Il n’y avait aucun problème. C’est comme quand un nouveau joueur arrive à Charleroi : il doit s’intégrer. C’est ce que j’ai essayé de faire et cela s’est bien passé. Quand cette polémique est née, je ne voulais même pas y répondre pour ne pas lui donner de l’importance. Cela m’a plutôt fait rire, car les gens ne savent pas."
Après les deux amicaux face à l’Islande et la Croatie (deux victoires), lors desquels il est à chaque fois monté au jeu, le Zèbre avait d’ailleurs un sentiment positif. "J’étais content d’être là, tout simplement. Cela faisait longtemps que je n’avais plus été appelé et cela m’a fait du bien. Même si je n’ai commencé aucun des deux matches, j’étais heureux."
A-t-il parlé à son sélectionneur depuis lors ? "Non, il a parlé à tout le groupe après le dernier match et depuis lors, on n’a plus eu de contact."
Le prochain contact, ce pourrait être au moment de l’annonce de la sélection, fin mai. Ou pas… "J’espère aller en Russie. Je le souhaite, vraiment. Mais je suis également préparé si je ne suis pas appelé. Avant les derniers matches, cela faisait un an et demi que je n’avais plus été repris. Donc je suis prêt pour toutes les éventualités."
Même s’il a conscience qu’une bonne fin de playoffs pourrait être déterminante dans le choix de Gareca. "Mais tout le monde à Charleroi veut jouer", rappelle Benavente. "L’équipe a gagné son dernier match sans moi et il est possible que je ne sois pas titulaire face à Anderlecht. Ce n’est pas le plus important." Mais peut-être que son Mondial en dépend…
"Je n’ai pas hésité au moment de prolonger"
Le nom de Benavente est cité à Anderlecht, à Bruges ou en Allemagne. "Mais je me sens bien à Charleroi", assure-t-il.
La bonne nouvelle de la semaine à Charleroi, c’est la prolongation de contrat pour quatre ans de Cristian Benavente, annoncée mardi par un tweet de Mehdi Bayat.
"Je suis très content", avoue le médian. "Je me sens très bien à Charleroi et c’est la preuve que Mehdi Bayat et le coach ont confiance en moi. Dans l’ensemble, ma saison est très positive et je me suis donc dit pourquoi ne pas resigner ? Cela s’est fait assez naturellement."
Les discussions n’ont, en effet, pas duré très longtemps. "Je n’ai appris cela qu’il y a une ou deux semaines. Je savais que c’était possible et je prends cette prolongation comme une récompense pour ma saison. Cela montre que Charleroi et moi, on se comprend bien et ce, depuis un moment."
Ce qui n’empêche pas son nom d’être cité dans plusieurs grands clubs belges (Anderlecht, Bruges) mais aussi allemands (Dortmund, Wolfsbourg). "J’ai entendu cela", sourit Benavente. "La presse parle beaucoup mais tout n’est pas vrai. Personnellement, je n’ai pas connaissance de tout cela. Je le répète : je me sens bien à Charleroi. C’est un grand club en Belgique. Je n’ai pas d’envie particulière. Pour moi, le Sporting n’a rien à envier aux autres équipes. On est à la même hauteur qu’elles."
Même s’il ne cache pas que la Bundesliga le fait rêver. "Je pense que c’est un championnat qui n’est pas tellement différent de la Belgique. Le jeu y est à la fois physique et technique, comme ici. C’est un championnat avec de grandes équipes, comme le Bayern Munich ou Dortmund. Qui ne rêve pas de ces grandes équipes, qui sont toujours au premier plan européen ?"
L’Europe, justement, pourrait-elle être déterminante dans le choix ou non de Benavente de rester à Charleroi ? "Honnêtement, je ne sais pas, il y a beaucoup d’autres choses à regarder. C’est encore trop tôt pour y penser."
Car avant cela, l’Hispano-Péruvien n’a qu’une obsession : la suite des PO1. "C’est la seule chose à laquelle je pense pour l’instant. C’est l’objectif de toute l’équipe. Finissons d’abord la saison en beauté. Après, on pourra commencer à penser à l’avenir."
Il était à l’Expo Seafood de Bruxelles
Ceux qui se sont rendus au salon Seafood de Bruxelles, mardi, ont peut-être pu apercevoir Cristian Benavente. "Il y avait un stand péruvien et on m’a appelé pour venir présenter les produits locaux", explique le Zèbre. "De nombreux pays du monde étaient représentés. On a pu montrer les produits péruviens et les spécialités de la région comme le ceviche, un plat froid à base de poissons. Mais bon, moi, je ne cuisine pas. Par contre je mange beaucoup (sourire)."