Crise à Charleroi: Comment le Sporting en est arrivé là après son bon début de saison
Malgré un début de saison et une phase classique historiques, le Sporting est en crise après quatre matches de PO1
- Publié le 21-04-2018 à 11h06
- Mis à jour le 21-04-2018 à 11h07
Malgré un début de saison et une phase classique historiques, le Sporting est en crise après quatre matches de PO1 Il y a quelques semaines encore, la saison de Charleroi avait tout pour être l’une des plus réussies de l’histoire du club. Entre une phase classique exceptionnelle, une qualification pour les PO1 acquise très tôt et un classement jamais inférieur à la troisième place, le Sporting a vécu au paradis durant six mois. Mais depuis le 19 janvier 2018 et cette victoire face à Mouscron (2-0), le ciel semble s’être effondré sur la tête des Carolos, qui n’ont plus gagné depuis trois mois. Et qui ont subi une véritable humiliation sur la pelouse de Bruges, jeudi soir (6-0). Oui, Charleroi est en crise. Comment en est-on arrivé là ? Tentative d’explication en six dimensions.
1.UNE CONFIANCE EN BERNE. C’est le maître mot en football : la confiance. Elle peut vous faire soulever des montagnes lorsqu’elle est là, mais elle peut aussi complètement paralyser une équipe lorsqu’elle est absente. Et aujourd’hui, force est de constater que le temps où tout réussissait au Sporting est révolu depuis un moment. Dans la tête, les Zèbres semblent usés et presque atrophiés par cette série de douze matches sans victoire (la pire d’une équipe de Pro League cette saison). Et au moindre grain de sable, la machine semble s’enrayer à vitesse grand V.
2.UN RETOUR DANS LE RANG. On l’a assez souligné : le Sporting a réalisé une première partie de saison incroyable. Durant laquelle, on s’en rend compte aujourd’hui, les Zèbres ont évolué en surrégime. À chaque fois, les détails ont tourné en leur faveur pendant que les gros calibres de notre championnat commençaient leur saison en mode mineur. Ces dernières semaines, les choses sont simplement rentrées dans l’ordre et Charleroi a retrouvé son rang.
3.DES INDIVIDUALITÉS EN DIFFICULTÉ. Durant la première partie de saison, il a souvent été compliqué de nommer un homme du match après une victoire de Charleroi tant tout le monde était bon. Nurio, Ilaimaharitra, Dessoleil, Baby, Benavente, Rezaei évoluaient tous à un très haut niveau, ce qui augmentait de facto le niveau du collectif. Aujourd’hui, on peine à retirer un homme meilleur que les autres après un match du Sporting. Et lorsqu’on y parvient, il s’agit souvent du gardien. Ce qui est symptomatique...
4.UN MERCATO HIVERNAL RATÉ. On ne va pas retourner notre veste : sur papier, le mercato hivernal du Sporting avait tout d’un mercato intelligent. La direction zébrée s’était débarrassée de deux (bons) joueurs qui n’étaient plus en phase avec le coach et le projet carolo (Lukebakio, malgré ses énormes qualités, n’avait pas l’ADN zébré tandis que Tainmont voulait partir). Et en les remplaçant par Romain Grange, un joueur expérimenté (29 ans) que l’on pensait capable de s’intégrer rapidement et d’apporter la créativité manquante à l’équipe de Mazzù, et Willy Semedo (23 ans), un pari pour l’avenir, on pensait que le noyau de Charleroi était équilibré. D’autant plus qu’Anthony D’Alberto (23 ans) était venu concurrencer Stergos Marinos au poste d’arrière droit, le seul qui n’était pas doublé. Mais plus les semaines ont passé, plus on s’est rendu compte que Grange, peu utilisé, n’apportait pas ce qu’on attendait, et que Semedo (malchanceux car rapidement blessé) et D’Alberto étaient sans doute trop court pour le haut niveau belge. En termes de plus-value, le bilan du mercato est donc tout sauf positif. Comme les résultats depuis lors...
5.LES GUERRIERS ONT DISPARU. Des chiens de la casse. Voilà comment se surnommaient, entre eux, les joueurs carolos en début de saison. Des chiens de la casse, ce sont des guerriers, en termes plus familiers. Et sur le terrain, les Zèbres incarnaient bien ce côté guerrier, grâce aux célèbres valeurs de Charleroi (mentalité, état d’esprit, combativivité). Mais depuis trois mois, le Sporting a un peu perdu cela. Sur la pelouse de Bruges, principalement, on n’a pas senti une équipe qui voulait à tout prix éviter d’être humiliée. Il n’y avait pas de révolte.
6.UN ENTRAÎNEUR QUI CHERCHE LA BONNE FORMULE . L’addition des raisons évoquées ci-dessus n’a pas seulement un impact sur les joueurs. Mais aussi sur le coach. Depuis plusieurs semaines, Felice Mazzù cherche sans trouver la formule qui permettra à ses Zèbres de se relancer et de goûter à nouveau à la victoire. Mais malgré de nombreuses tentatives tactiques (4-4-2 4-4-1- , 3-5-2, 3-4-3...), les résultats ne sont pas là et la mayonnaise ne prend plus.
En mettant tous ces facteurs bout à bout, le constat est simple : en ce moment, Charleroi est à sa place en tant que dernière équipe des PO1. Et seule une sortie de crise rapide permettra au Sporting d’encore croire à l’Europe. Sinon, ce sera à l’année prochaine...