Comment Charleroi peut survivre au Jan Breydel ?
- Publié le 19-04-2018 à 06h49
Une balade chiffrée explique la méthode utilisée par les Carolos, il y a deux mois, pour prendre un point au Club dans son stade Prendre un point au Club Bruges au Jan Breydel. Voilà une performance de taille qui n’a été réalisée que par deux clubs cette saison. Genk (2-2), il y a quelques semaines, et… Charleroi (3-3) un peu plus tôt dans la saison lors du match au sommet de la 25e journée. Certaines données chiffrées de cet affrontement pourraient offrir des pistes de réflexion aux Carolos pour remettre le couvert et pourquoi pas faire encore mieux…
5 : Pour revenir de la Venise du Nord avec un point, Felice Mazzù avait, logiquement, aligné une défense renforcée où on retrouvait sur les flancs N’Ganga et Marinos et dans l’axe le trio Martos-Dessoleil-Zajkov. Ce dernier, qui apparaît dans le onze de base du mentor hennuyer à chaque fois que les Zèbres jouent à 5 derrière, a pour mission d’aider ses deux acolytes à maîtriser l’armada offensive d’Ivan Leko. Du trio, c’est d’ailleurs lui qui avait disputé le plus de duels (19) et remporté 86 % de ceux qui étaient aériens… "On verra si je vais jouer à cinq ou a quatre derrière", expliquait Felice Mazzù ce mercredi. "Cela dépend des attaquants alignés par Bruges. Si Refaelov joue, il a tendance à reculer dans l’entrejeu…" Ce qui implique qu’une défense à quatre peut suffire. "De toute façon, nous pouvons jouer dans les deux systèmes sans aucun problème", ajoutait Dorian Dessoleil, le défenseur central du Sporting.
2 : Pour gêner les relances des défenseurs brugeois, Felice Mazzù avait placé deux attaquants pour mener le pressing : David Pollet et Chris Bedia. L’entraîneur de l’année comptait, à l’époque, sur une grosse envie de se montrer de ces deux joueurs peu utilisés suite aux bonnes performances du duo Benavente-Rezaei. L’Iranien, arrivé du banc des réservistes en deuxième mi-temps, avait profité de sa fraîcheur pour planter le troisième but carolo. Voilà un choix qui a peu de chances de se reproduire ce jeudi…
2 bis : On ne sort pas indemne du Jan Breydel sans un peu de chance. Lors de ce 3-3 spectaculaire, Nicolas Penneteau a vu ses montants repousser deux tentatives brugeoises. Voilà un paramètre qui tourne un peu le dos au Sporting depuis quelques semaines. Car là où en début de saison les rebonds et autres contres étaient favorables aux Zèbres, ce n’est plus vraiment le cas actuellement. "Même en jouant un très bon match, il faut un peu de chance pour prendre quelque chose à Bruges", confirmait Dessoleil.
19 : Si les pensionnaires du Mambourg devront livrer un match quasiment parfait pour ne pas revenir à Charleroi les mains vides, ils devront aussi compter sur la maladresse et le manque de précision des Brugeois comme lors du match au sommet de la 25e journée. Ce soir-là, Vormer et ses équipiers ont tenté 19 fois leur chance au goal avec à peine 9 tirs cadrés. Il faudra que la mire des joueurs d’Ivan Leko soit toujours aussi mal réglée pour arracher un point au Club.
4 : Il y a deux mois, Ilaimaharitra et Cie avaient affiché des statistiques quasiment parfaites au niveau des tentatives au but avec un ratio de trois roses plantées sur quatre tirs cadrés. Difficile de faire mieux, pourtant les Zèbres, qui éprouvaient des difficultés à faire trembler les filets avant le dernier match face à Genk (2-2), ne pourront pas afficher une moyenne beaucoup plus basse pour réaliser une perf ce jeudi.
35 : Pas besoin de prendre à son compte la possession de balle pour sortir indemne d’un affrontement avec Bruges. Charleroi, lors du 3-3 de début février, n’a eu le ballon dans ses pieds que pendant 35 % du temps de jeu. Au plus fort de la pression brugeoise entre les 60e et 75e minutes, ce chiffre est même descendu à 27 %. L’important dans un match comme celui-là est de savoir faire le gros dos, ce que le Sporting sait faire, et repartir proprement pour surprendre l’adversaire, ce que le Sporting fait moins bien depuis plusieurs semaines…
12 : Plus facile à dire qu’à faire mais pour ne pas permettre à Bruges de profiter de ses bons tireurs de coup franc et de ses grands gabarits, il faut éviter de commettre des fautes, surtout dans les parages du grand rectangle. Ce qu’était parvenu à réaliser le Sporting lors de sa dernière visite à Bruges avec 12 fautes commises. Un chiffre en dessous de la moyenne des matches de Pro League… Bref, il faudra défendre intelligemment et proprement sous peine de se faire punir…
78 : Les deux flancs carolos avaient joué un rôle important mais discret dans le partage de Charleroi. Stergos Marinos et Francis N’Ganga sont les deux joueurs zébrés qui avaient effectué le plus de passes. Quarante-cinq pour le Grec et trente-trois pour l’arrière gauche. Preuve d’une volonté de relance à partir des flancs pour ouvrir au maximum le jeu brugeois et offrir des espaces aux attaquants mais surtout aux infiltreurs de l’entrejeu.
22 : Le gardien brugeois, Vladimir Gabulov, qui jouera ce jeudi soir, n’avait pas montré une grande intransigeance dans ses interventions, surtout sur les tentatives lointaines. La distance moyenne des trois réalisations hennuyères (Ilaimaharitra, Hendrickx et Rezaei) étant de 22 mètres. À chaque fois, le dernier rempart russe de 34 ans avait manqué d’explosivité pour capter ou dévier le cuir. Et malgré une bonne prestation lors de son dernier match à Anderlecht, on a vu Gabulov relâcher plusieurs ballons sur les tentatives bruxelloises. Les attaquants carolos sont prévenus…
32 : Face à Bruges, il semble plus important de proposer une bonne organisation et de fournir un gros travail physique avec de nombreuses courses de replacement que de se lancer dans un combat purement physique qui semble perdu d’avance pour les Hennuyers face aux Flandriens. Lors de son 3-3, Charleroi n’a remporté que 32 % des duels sur toute la rencontre. Malgré ce chiffre assez pauvre, le Sporting avait arraché un point.
Un résultat identique ne sera possible ce jeudi que si Charleroi joue un match quasiment parfait…