Charleroi n'est pas le même avec Rezaei et Benavente: la preuve en chiffres

On l'a écrit : il était logique que Felice Mazzù aligne le même onze que face à La Gantoise pour aller défier Anderlecht. « On venait de retrouver la chemin de la victoire avec cette équipe. Si je voulais être cohérent avec mon groupe, la meilleure chose à faire était de réaligner les mêmes joueurs », avait expliqué le coach carolo avant la rencontre, au moment de justifier ses choix de base (Pollet, Bedia, Fall). « Et je rappelle tout de même que sans Rezaei et Benavente, nous étions restés trois mois sans gagner. »

L'analyse est limpide et tient évidemment la route. Mais en revoyant la rencontre de dimanche, le T1 zébré a sans doute du se demander quel aurait été le scénario du match si ses deux joueurs stars avaient été aligné au coup d'envoi (ou s'ils étaient montés à 1-0 plutôt qu'à 2-0), tant l'impact de leur montée a été grand. « Remonter deux buts en trente minutes, ce n'est pas un cas de figure idéal », avouait Benavente après la rencontre. Même si, avec Rezaei, le Péruvien est parvenu à modifier drastiquement le visage de Charleroi. Les statistiques d'InStat le prouvent.

Onze fois plus de tirs ! Avant l'heure de jeu, Charleroi n'avait tiré qu'une fois au but (Baby, de la tête). Après, le machine zébrée s'est mise en route et les hommes de Mazzù ont tiré 11 fois au but (dont 5 frappes cadrées). La différence est énorme. Surtout que durant le même temps, Anderlecht n'a eu que 5 essais (dont le but de Dendoncker). C'est la preuve qu'avec Rezaei et Benavente, les Zèbres ont retrouvé des velléités offensives.

Une ballon enfin maîtrisé. Durant la première heure de jeu, la possession de balle moyenne de Charleroi était de... 28,5 %. Sur le premier quart d'heure de la seconde période, elle est même tombée à 16 %. Mais une fois les deux joueurs stars du Sporting (et Grange) sur le terrain, les Zèbres ont mis le pied sur le ballon. Sur la dernière demi-heure de la rencontre, Charleroi a eu 56 % de possession de balle. Et dans ces conditions, c'est évidemment plus facile de se créer des occasions.

Benavente a plus touché de ballons que... Fall, Pollet et Bedia réunis. La statistique est étonnante mais révélatrice. Contre Anderlecht, Cristian Benavente a tenté 24 passes et il en a réussi 21 (dont un pré-assist). C'est plus que le total de passes réussies de Bedia (12), Pollet (4) et Fall (4). Et cela explique en quoi le Péruvien, qui a également tiré au but à trois reprises, a été important pour que le Sporting prenne le jeu à son compte.

Rezaei a su garder la balle. Le principal reproche que l'on a pu faire aux Zèbres lors de la première heure de jeu, c'est le fait de ne pas être parvenu à garder le ballon ce qui, de facto, a fait reculer le bloc. Une fois l'entrée de Rezaei, cela a été beaucoup mieux car l'Iranien est, lui, parvenu à conserver la balle. Une statistique le prouve : l'attaquant a réussi 86 % de ses passes (8 sur 9). Alors qu'avant lui, David Pollet, par exemple, n'en avait réussi que 4 sur 11 (36 %).

Si ces chiffres prouvent que Charleroi a été bien meilleur avec Rezaei et Benavente, ils doivent évidemment être nuancés par le fait qu'au moment de la montée des deux Zèbres, le score était de 2-0. « Est-ce nous qui sommes montés en puissance ou est-ce Anderlecht qui a levé le pied ? Je pense qu'il y a un peu des deux », avouait Nicolas Penneteau, qui ne cachait toutefois pas l'impact énorme de la montée de Rezai et Benavente. Qui, sauf surprise, seront, cette fois, titulaires à Gand, vendredi.