Charleroi: A la rencontre du dresseur des Zébrions
Olivier Defresne en est déjà à sa troisième saison à la tête des Espoirs du Sporting. Portrait.
- Publié le 11-10-2016 à 14h16
- Mis à jour le 11-10-2016 à 14h21
Olivier Defresne en est déjà à sa troisième saison à la tête des Espoirs du Sporting. Dans son plan de développement 3-6-9, Mehdi Bayat veut intégrer chaque année au groupe pro un joueur issu du centre de formation. Celui qui doit mener à bien cette mission, c’est Olivier Defresne.
L’homme entame sa troisième saison en tant que coach de l’équipe Espoir. Et si les Zébrions n’ont pas encore été en mesure de fournir un vrai titulaire à Felice Mazzù, Olivier Defresne sent que l’heure approche… "Le club grandit et veut jouer les playoffs 1 chaque saison. Le club a donc besoin de résultats tout de suite et il n’est pas facile pour un jeune de percer dans ces conditions… Mais honnêtement, il y a plus de talent dans mon noyau cette saison que lors des championnats précédents."
Pour parvenir à ce que son centre de formation soit un fournisseur de joueurs pros, le Sporting a effectué un écrémage au sein de ses équipes de jeunes en ne conservant que les meilleurs éléments. Le club a également mis en place une politique de recrutement élitiste. "C’est vraiment depuis le début de ce championnat que l’on sent cette volonté de mettre nos jeunes joueurs dans les meilleures conditions possibles pour qu’ils puissent espérer atteindre le groupe pro. J’ai désormais un assistant et un préparateur physique qui bossent avec moi, ce qui n’était pas le cas par le passé. Un préparateur mental prend également en charge mon groupe. Tout cela, c’est une grosse évolution pour Charleroi."
Cette saison , Ethan Poulain a été intégré au groupe de Mazzù. Felice reprend également des jeunes, que ce soit pour faire nombre lors des sélections. Ou même pour prendre un peu de temps de jeu à l’occasion des matches amicaux. "Quatre ou cinq de mes éléments sont tout proches du noyau pro. Et quand je vois comment Poulain a progressé en quelques mois depuis qu’il s’entraîne tous les jours avec les pros, c’est très encourageant. J’espère qu’un de mes garçons recevra et saisira sa chance très rapidement. Cela pourrait servir de tremplin pour tous les autres…"
Paradoxalement, les résultats enregistrés par les Zébrions ne sont pas fameux depuis le début de la saison (1 victoire en 7 matches). "C’est un championnat particulier," se défend Defresne. "La semaine passée, on a perdu contre La Gantoise. Mais un garçon comme Perbet a joué les 90 minutes ! Notre problème est similaire à celui du noyau A : on manque d’un vrai buteur. Ces dernières saisons, j’ai souvent pu compter sur Ferber ou Coulibaly pour terminer le travail. Mais cette saison, vu que Mazzù a déjà du mal pour composer son attaque, il est évident qu’aucun buteur ne redescend avec nous."
Il entraîne aussi son fils, Luis
Transféré du Standard au Sporting cet été, Luis Defresne est l’un des Zébrions qui frappent à la porte du groupe pro. C’est la première fois qu’Olivier entraîne son fils. "Jusqu’à présent, tout se passe bien. Je pense même être plus sévère avec lui qu’envers les autres du groupe. J’espère être juste… et qu’il ne rentre pas à la maison en disant à sa maman que l’entraînement était nul."
Il ne pense pas (encore) à intégrer le staff pro
Il travaille avec les Espoirs exactement comme Felice Mazzù le fait avec les pros.
Une fois par semaine, le mercredi matin, Olivier Defresne participe aux entraînements du groupe pro. Entre lui et Felice Mazzù, ça a matché tout de suite. "On travaille main dans la main, et c’est logique ! Il me demande de jouer dans la même animation offensive mais également d’appliquer les mêmes schémas sur les phases arrêtées. Et quand des joueurs du noyau pro redescendent en Espoir, on définit ensemble le rôle qu’ils doivent remplir…"
Olivier est toujours instituteur primaire. Afin de s’investir correctement au Sporting, il est passé en 4/5e temps. Depuis qu’il est chez les Zèbres, il n’a signé que des contrats d’un an. Même s’il est ambitieux, l’homme ne veut pas regarder trop loin. "Car qui sait ce qu’il pourrait se passer si Felice devait partir un jour ? Je ne veux pas faire de plan de carrière car trop de paramètres entrent en ligne de compte. Je fais juste mon travail du mieux que je peux. Si une place se libérait un jour dans le staff pro ? Il faudrait voir les perspectives, mais je préfère ne pas me poser de question…"
Il faut dire que son arrivée au Sporting est également le fruit du hasard. "J’ai rencontré Pierre-Yves Hendrickx lors d’une manifestation folklorique. On a parlé foot et il m’a dit que le club cherchait un entraîneur pour les Zébrions . Tout est parti de là…"
La carrière de coach d’Olivier Defresne a toujours suivi une courbe ascendante. Après avoir débuté en P2, il a, successivement, coaché en P1, promotion (Couvin et Walhain) et Huy (D3). Comme joueur, il avait évolué chez les Zèbres (des U13 aux U19) avant de rouler sa bosse à Namur, à l’Olympic, à Libramont… "Mais à seulement une vingtaine d’années, une blessure aux deux genoux a eu raison de ma carrière."
Celle de coach pourrait donc bien être plus belle que celle de joueur!