Charleroi a cinq jours pour sauver la saison
Battu à domicile par Courtrai, le Sporting s’est enlisé dans la crise avec trois points sur 15. La semaine qui arrive s’annonce cruciale à bien des niveaux pour redresser la barre.
- Publié le 27-08-2018 à 10h59
- Mis à jour le 27-08-2018 à 11h27
Battu à domicile par Courtrai, le Sporting s’est enlisé dans la crise avec trois points sur 15. La semaine qui arrive s’annonce cruciale à bien des niveaux pour redresser la barre.
Souviens-toi, l’été dernier. Il y a un an, Charleroi fêtait le meilleur début de saison de son histoire, un 15 sur 15, grâce à une victoire à l’arraché, dans les arrêts de jeu, face à Zulte Waregem (3-2) sur un doublé de… Kaveh Rezaei.
Douze mois plus tard, l’attaquant iranien est parti au Club de Bruges et les Zèbres sont passés à côté de leur début de saison. Avec trois points sur 15, c’est déjà la crise. Il va falloir en sortir rapidement au risque de vivre une très longue saison. Et cela passe par plusieurs conditions…
1. RÉUSSIR LA FIN DE MERCATO
Kaveh Rezaei parti et Amara Baby étant proche d’un départ, ce sont deux titulaires en puissance qui (v)ont quitté le Mambourg. Et ils doivent absolument être remplacés par des joueurs capables d’avoir un impact immédiat sur l’équipe, qui semble touchée par la situation actuelle.
"Le mercato n’est pas facile pour nous mais nous sommes des professionnels et on doit s’y accommoder. Sommes-nous atteints moralement ? On ne devrait pas…", disait Dorian Dessoleil, brassard autour du bras, à la suite de la défaite face à Courtrai.
Mais il est très clair que staff et joueurs attendent du renfort. Il suffit de comparer le banc de Charleroi (Noorafkan, Diandy, Grange, Dervite…) à celui de Courtrai (Ouali, Ezekiel, Ajagun, Kanu…) pour comprendre que le noyau est actuellement insuffisant pour espérer quoi que ce soit de la saison à venir.
Si le pari Victor Osimhen se tente, il ne sera pas prêt avant plusieurs semaines et son arrivée (en prêt) doit être suivie par une grosse injection de qualité dans le noyau zébré. "Il nous reste une semaine pour faire le nécessaire", précisait Mehdi Bayat, pris en grippe par une partie du public durant le match. "Charleroi sera actif sur le marché des transferts jusqu’au bout. On ira chercher l’un ou l’autre inconnu que l’on va regretter dans un an ou deux."
2. RETROUVER LES VALEURS ZÉBRÉES
Depuis le début de la saison, l’analyse des matches du Sporting a souvent été la suivante : Charleroi joue bien mais ne gagne pas. Samedi soir, Charleroi a mal joué et n’a pas gagné. Mais plus inquiétant encore, les Zèbres n’ont pas montré d’esprit de révolte dans l’adversité.
"On n’a pas montré les mêmes valeurs que face à Anderlecht ou à Genk", avouait Jérémy Perbet. "Il n’y avait pas assez de mentalité et de hargne", soulignait pour sa part Dessoleil. "L’an passé, c’était notre force. On doit retrouver nos valeurs et prendre nos cou... en main. Car on a trop vite baissé les bras."
Ce qui n’est pas dans l’ADN de Charleroi et qui est inquiétant, indépendamment des circonstances particulières liées à la fin de mercato.
3. ÉVITER LES ERREURS INDIVIDUELLES
"On n’a pas ce petit brin de chance en ce moment…"
L’analyse de Romain Grange, après la rencontre face à Courtrai, n’est pas totalement inexacte. Mais il serait erroné de se cacher derrière le manque de réussite pour justifier les défaites des Zèbres. Car ce qui frappe surtout, ce sont les erreurs individuelles à répétition de Charleroi. Contre Genk et Anderlecht, les hommes de Mazzù avaient déjà été punis par des erreurs individuelles. Et face à Courtrai, celle du flanc gauche Gholizadeh-Nurio, mal positionné dès la 9e minute, a amené l’ouverture du score des visiteurs.
"On a pris la mauvaise habitude d’encaisser en début de match", regrettait Dessoleil, irréprochable dans son registre. Mais les erreurs ne sont pas uniquement défensives. Samedi, le plan mis en place par Felice Mazzù était d’amener des centres dans le rectangle à destination de Jérémy Perbet. Mais la qualité de ces derniers n’était pas bonne. Et jamais, le Sporting n’est paru en mesure d’inquiéter Courtrai.
4. SE RÉCONCILIER AVEC LE PUBLIC
"Bougez vos cou...", "le pognon tue le blason", "merci Mehdi", "allez Bayat, casse-toi de chez nous".
Tous ces chants ont été entonnés par le public carolo samedi soir. Des chants qui traduisent un désaccord avec la décision prise par Mehdi Bayat de vendre Kaveh Rezaei (l’administrateur délégué a précisé qu’il irait à la rencontre du public pour faire passer son message) mais aussi une certaine colère quant à la mentalité affichée par les Zèbres. Le fossé semble se creuser entre les supporters zébrés et le club.
Un chiffre en est la preuve : 7.474. C’est la plus faible assistance au Mambourg depuis deux ans et un match face à Eupen lors de la saison 2016-2017.
Pour que les supporters retrouvent le sourire, les jours à venir seront donc cruciaux. Rendez-vous samedi prochain, face à Mouscron, pour établir un premier diagnostic de l’état de santé du Sporting.