Bayat: "J’ai refusé des offres pour Kebano, Tainmont et Dewaest"
Mehdi Bayat a confirmé que Charleroi pouvait désormais se permettre de privilégier la stabilité aux millions d’euros. Entretien.
- Publié le 10-01-2015 à 08h40
Mehdi Bayat a confirmé que Charleroi pouvait désormais se permettre de privilégier la stabilité aux millions d’euros. Le Sporting Charleroi d’il y a un an, qui avait vendu successivement Kaya, Pollet et Milicevic, n’existe plus. Il a fait place à un matricule 22 aux reins solides, emmené par un Mehdi Bayat plus serein et motivé que jamais face aux ambitieux défis, sportifs et non sportifs, qui attendent son club dans les mois et années à venir.
Pour preuve, les Carolos viennent de refuser ces derniers jours plusieurs offres sur lesquelles ils auraient bondi avec un mélange d’enthousiasme et de soulagement par le passé. "Même si j’ai répété à maintes reprises qu’aucun joueur n’était à vendre, j’ai reçu depuis le début de mercato, je l’avoue, des offres concrètes (NdlR : toutes de clubs de D1 en Belgique) pour Kebano, Tainmont et Dewaest, que j’ai refusées" , confiait l’administrateur-délégué, lors d’un entretien avec la DH/Les Sports ce vendredi à Colakli. "Et pas n’importe lesquelles puisque, dans le cas de Kebano par exemple, il s’agit d’un montant largement supérieur à celui du transfert de Pollet à Anderlecht (NdlR : un montant de 2 à 2,5 millions d’euros avait été évoqué) ."
Voilà qui confirme que Charleroi ne lâchera pas ses meilleurs éléments cet hiver. D’autant que ceux-ci n’ont aucune envie d’aller voir ailleurs, comme nous le confiait encore en milieu de semaine Sébastien Dewaest. "Tous trois, eux-mêmes et sans la moindre hésitation, ont indiqué ne pas vouloir quitter le navire, balayant la proposition de la main et soulignant qu’ils étaient bien à Charleroi et qu’ils voulaient voir jusqu’où on pouvait aller. Je n’ai même pas eu à les convaincre. Le projet et le travail de toute une équipe les ont convaincus. C’est là ma principale satisfaction car ça signifie que le club devient attractif et son projet crédible" , ajoutait Mehdi Bayat, qui profite de la semaine de stage en Turquie pour rencontrer l’ensemble du noyau carolo lors d’entretiens privés.
Place donc désormais à la stabilité au Sporting carolo , qui devrait sortir indemne du mercato hivernal. "Avant, nous étions un tremplin pour nos joueurs. Après un an, voire six mois, ils pouvaient espérer rebondir ailleurs. C’est d’ailleurs ce qu’on leur faisait miroiter pour qu’ils rejoignent Charleroi. Aujourd’hui, cette époque est révolue. Je veux continuer le plus longtemps possible avec tous mes joueurs, dix ans s’il le faut (sic) . Et que durant leur période à Charleroi, ils soient épanouis et prennent du plaisir comme je vois que c’est le cas durant ce stage. C’est aussi pour cette même volonté de stabilité que je souhaite faire prolonger Felice Mazzù au-delà de 2016 et pour un nouveau cycle de trois ans."
Épanoui en tant que jeune dirigeant, voire même euphorique dans une période où "tout va bien à Charleroi, c’est la réalité" , Mehdi Bayat tempère également sa réussite. "Même si je l’ai assumé dès le premier jour, j’ai osé un pari, voici un an, qui m’a heureusement réussi. Vendre coup sur coup trois joueurs, c’était risqué mais cela a permis au club de gagner deux à trois ans sur le plan financier. J’ai, je pense, toujours eu une bonne étoile au-dessus de ma tête (rires) . Mais le succès de Charleroi n’est pas uniquement le mien. Loin de là. Mon seul mérite, finalement, aura été de réunir un casting exceptionnel, avec des mecs en or à tous les étages, autour de moi."
"Je veux continuer à rêver"
D’un naturel optimiste, Mehdi Bayat n’aurait cependant pas osé rêver pointer dans le Top 4 au moment d’entamer 2015. D’autant que le début de l’actuelle saison fut plutôt catastrophique sur le plan comptable. Depuis, le ballon a roulé. Et même très bien roulé puisque Charleroi, avec actuellement le même total d’unités que lors de la fin de la dernière phase classique, va mener à bien ses objectifs et est en bonne position pour revendiquer une place en playoffs 1 et en demi-finale de Coupe de Belgique.
Reste que l’accumulation des bons résultats ne surprend pas pour autant l’administrateur-délégué. "Tant mieux si tout va plus vite que prévu. Mais c’est plutôt l’absence de résultats qui n’aurait pas été normale. Car finalement, ce qu’on récolte aujourd’hui n’est que la suite logique d’un système de fonctionnement qu’on a mis en place : de la stabilité, de la régularité, un bon staff et un bon recrutement. Cela devait finir par payer. C’est pourquoi j’ai toujours soutenu mes joueurs, même si mes propos ont parfois été mal interprétés."
Des joueurs auxquels il demande juste de continuer à le faire rêver. "Si on me demande de choisir entre les playoffs 1 et la Coupe, je prends… les deux. Mais ne soyons pas trop exigeants. Ma déception serait de décevoir les personnes qui sont en train de rêver aujourd’hui. Et à l’instar de nos supporters, je veux continuer à rêver. Et donc aller le plus loin possible."