Weiler: "Tu donnes le ballon et tu cours"
La DH a passé la méthode René Weiler au crible depuis le début du stage. Décryptage.
- Publié le 15-07-2016 à 10h46
- Mis à jour le 15-07-2016 à 11h03
La DH a passé la méthode René Weiler au crible depuis le début du stage. Appelez-le The Boss. Aucun qualificatif ne définit mieux René Weiler. En quelques semaines, le coach suisse a déjà laissé son empreinte sur son groupe.
Durant les premières minutes de l’entraînement, il n’intervient pas. L’échauffement est donné par ses assistants. Weiler, lui, jete un œil distrait à ses gars et de loin la plupart du temps. Ce n’est qu’une fois les exercices tactiques lancés qu’il montre son vrai visage. Celui d’un patron. Au centre de son groupe, il donne ses consignes. C’est clair, limpide et les joueurs ont intérêt à avoir compris.
On ne rigole pas avec René Weiler. Quand il veut quelque chose, il vaut mieux que ce soit fait.
Parfois sec avec son staff qu’il mène avec une poigne de fer (Nicolas Frutos n’a d’ailleurs pas eu voix au chapitre durant la séance de jeudi), il est encore plus bouillant quand il s’adresse à ses joueurs.
Les noms , il s’en fiche. Mercredi, il disait à Praet qu’il ne bougeait pas assez. Jeudi, il n’a pas hésité à bousculer Tielemans ou à se moquer de Nuytinck qui se lançait dans des gestes techniques. "Allez, il est à 50 % et il te passe sans souci", a-t-il balancé à la face d’un Vancamp dribblé par Obradovic avant de dire à Heylen de ne pas s’emballer. "Tu es défenseur, hein !"
René Weiler mêle subtilement critiques et humour piquant. Il passe parfois un temps considérable sur un exercice en le stoppant régulièrement pour corriger ses joueurs de manière individuelle. "S’il a un problème, il le dit entre quatre yeux", résumait Dennis Appiah. Une méthode qui tire les gars vers le haut mais qui en fait grimacer certains.
Le screening de la reprise est donc terminé et la construction lancée. Mardi, les sorties de défense ont été travaillées alors que ce jeudi, c’était au tour de la transmission de balle via l’entrejeu. Des sessions qui ont laissé transparaître cinq grands principes footballistiques auxquels René Weiler ne compte pas déroger.
1. Courir sans cesse
"Tu passes et tu cours."
C’est simple et c’est tout ce qu’espère voir René Weiler de son équipe. Lors de chaque exercice, il ne cesse de répéter ce principe fondamental de son football. "Parfois, tu fais cinq appels dans le vide mais c’est comme ça", dit-il pour appuyer ce principe. "Et ce n’est pas parce que le ballon est en défense et que tu joues devant que tu dois t’arrêter."
La condition physique des joueurs est cruciale. Avec lui, "tout le monde doit bosser", où qu’il se trouve. Il n’hésiste d’ailleurs pas à montrer l’exemple en se projetant au plus vite vers l’espace en criant une ènième fois : "bougez !"
2. Jouer simple et vers l’avant
S’il insiste tant sur l’aspect physique, c’est parce qu’il compte jouer de l’avant. Et pas en faisant tourner le ballon. Il ne s’en cache pas : il préfère un simple crochet tout en vitesse à des passements de jambes.
"Tout débute de la défense", soulignait-il lundi avant de transformer les mots en actes dès le lendemain. Sa base est simple : Nuytinck ou De Maio doivent remonter le ballon et jouer verticalement. Pareil pour l’entrejeu dont l’un des membres doit s’infiltrer alors que Hanni fonce dans l’intervalle et que les ailiers filent chercher la profondeur pour cueillir une longue transversale et centrer.
3. Forcer un pressing constant
Comparer son approche à celle de Jürgen Klopp est loin d’être une faute de jugement car en plus de certains principes offensifs proches de ceux du technicien allemand, il partage avec lui un certain amour pour le pressing.
De l’avant-centre qui coupe les passes au défenseur central, tous doivent travailler en perte de balle. Il demande de ses joueurs une récupération haute avec l’un des deux médians défensifs qui sort lancer le pressing alors que l’autre reste devant la défense.
4. Toujours rester calme et concentré
René Weiler n’aime pas les surprises. Pour les éviter, il n’hésite pas à piéger ses joueurs en balançant un ballon rapidement dans le jeu après une frappe loupée afin de garder ses joueurs sur le qui-vive. "Toujours concentrés. Je veux vous voir prêts à démarrer dans la seconde."
Et quand il s’agit de relancer, la consigne est de rester calme. Au moindre signe de panique de sa défense, Weiler stoppe l’exercice et recommence jusqu’à ce qu’il soit satisfait.
5. Beaucoup parler
Jamais les joueurs n’ont autant communiqué sur la pelouse. Le coach n’a d’ailleurs pas hésité à appeler Boeckx pour prendre la place d’un Roef beaucoup trop taiseux durant un exercice. Un message fort envers le jeune portier : il faut parler.
Pour guider l’équipe, il a déjà fait son choix. "De Maio, tu dois diriger", a-t-il lancé à son nouveau défenseur avec qui il communique beaucoup et qu’il utilise comme relais sur le terrain. Pas de problème pour le Franco-Italien qui, à l’instar de son entraîneur, est en passe de devenir un patron.