Stanciu : "J’ai voulu arrêter le football"
Nicolae Stanciu se livre dans un long entretien.
- Publié le 07-03-2017 à 07h16
- Mis à jour le 07-03-2017 à 07h18
Nicolae Stanciu se livre dans un long entretien. Ces dernières semaines, Nicolae Stanciu est resté collé au banc des réservistes en Pro League. "De man van 10 miljoen" (NdlR : "l’homme à 10 millions") , comme le nomment les fans quand il réalise des gestes techniques dont presque personne d’autre n’est capable en Belgique doit se contenter des matches de Coupe d’Europe.
Il n’en reste pas moins sympathique, souriant et positif. Pour le quotidien roumain Gazeta Spoturilor, il s’est livré au sujet d’Anderlecht, de son état d’esprit mais également de son enfance.
Stress et superstar
Six mois après être arrivé en Belgique, Nicolae Stanciu commence à se faire à la vie Bruxelloise. Il a même ses adresses. "Je vais souvent à la Grand-Place. Le centre-ville est chouette, surtout à Noël. Le marché est merveilleux. J’ai juste eu le temps de faire un saut à l’Atomium et à Mini-Europe. Pour le reste, on joue trop souvent pour visiter. Tous les jours, je suis à minuit au lit pour être suffisamment reposé."
Que ce soit au centre d’entraînement ou dans la ville, l’univers du Roumain a été bouleversé. "C’est plus calme qu’à Bucarest. On est moins regardé dans la rue qu’au pays. Avant, quand j’allais me promener ou boire un café, il fallait prendre des photos, signer des autographes. Les gens criaient pour m’interpeller. Pire, je devais faire attention à ne pas me faire voir par les paparazzis."
Malgré son changement de statut - d’incontournable au Steaua à celui de joueur qui a tout à prouver à Anderlecht -, il reste heureux. "Je ne sais pas si on attend de moi que je sois une star. Il est vrai que j’ai eu des moments plus difficiles. J’ai été critiqué mais il y a de la marge pour de la progression. Je ne vais pas entrer en conflit avec ceux qui me critiquent, je dois me concentrer sur mon jeu."
Millions et Liga
Arrivé avec l’étiquette d’homme le plus cher du pays, il est entré dans le vestiaire d’Anderlecht sur la pointe des pieds. "Heureusement, Alex Chipciu m’a présenté à tous les collègues. J’étais un peu nerveux en entrant dans le vestiaire."
Sa valeur marchande, il n’a aucun problème pour en parler. Il avoue d’ailleurs ne jamais avoir pensé valoir dix millions d’euros. "Je me suis dit que si je partais, ce serait pour cinq ou six millions. Au final, c’est Anderlecht qui, selon mon développement, a fait l’effort. À moi maintenant de prouver que je les vaux."
Pour entrer dans la légende anderlechtoise, il devra apporter des titres et des millions via un transfert sortant. "Je rêve de jouer en Liga. Signer à Barcelone, au Real ou à l’Atletico est très difficile. Je suis par contre convaincu de pouvoir réussir dans une équipe qui joue de la 4e à la 10e place du classement."
Rejet et genou bousillé
S’il peut se permettre de rêver des hautes sphères de la Liga, il n’a pas toujours eu toutes les facilités dans le monde du football.
"J’étais revenu d’un de mes premiers entraînements le moral dans les chaussettes car j’avais l’impression qu’on ne voulait pas jouer avec moi. Mais la plupart des gens connaissent ces moments-là, non ? J’avais onze ans quand j’ai commencé le foot et d’autres avaient quelques années de football derrière eux. Je me suis senti mis à l’écart. Quand on est enfant, on ne retient que certaines parties de ce qui se passe."
Arriver à ce niveau a nécessité pas mal de sacrifices de la part du Roumain. Il a toujours bossé dur malgré les coups durs. Stanciu n’a connu qu’un seul moment d’hésitation dans son évolution. Il avait quinze ans et s’était grièvement blessé au genou.
"J’ai voulu arrêter le football, je pensais ne plus jamais jouer. Mes parents m’ont poussé à continuer. Après l’opération, je n’ai pas pu orienter ma jambe vers le bas durant un mois. J’ai ensuite eu une longue rééducation mais j’ai réussi à m’en remettre. Je suis fier du chemin parcouru depuis."
"Un coup franc avec la Roumanie"
Se qualifier pour la Coupe du Monde 2018 en Russie ne sera pas aisé pour la Roumanie. Dans quelques semaines, Nicolae Stanciu et Alexandru Chipciu, sélectionnés par Christoph Daum ce lundi, affronteront le Danemark pour tenter de se relancer. Déjà relégués à cinq points de la Pologne de Teodorczyk, les Roumains visent la deuxième place et les barrages. "Le match face au Danemark est décisif pour la suite de la campagne", dit Nicolae Stanciu à Gazeta Spoturilor. "Nous n’avons pas d’autre choix que de gagner. On va gagner 2-0 avec un but de Chipciu et un de Stanciu. Je voudrais marquer un coup franc."
L’impatience règne au sein du peuple roumain qui veut voir son équipe face aux meilleures nations mondiales. "Christoph Daum a repris l’équipe et nous insuffle sa mentalité. L’équipe est en pleine phase de construction et il faut lui laisser du temps, croire en son potentiel. On nous parle d’une génération talentueuse mais cela ne suffit pas. Nous devons aller chercher cette deuxième place du groupe."
Si Stanciu est aussi chaud à l’idée d’aller à la Coupe du Monde, c’est parce qu’il a nourri ses plus beaux souvenirs à l’Euro en France. "C’est face à la France lors du match d’ouverture que je me suis senti le plus heureux en tant que joueur. L’ambiance était incroyable dans et en dehors du stade. J’ai par contre été très touché lorsque nous avons perdu face à l’Albanie. Une grosse déception."
"La honte quand j’ai demandé de l’argent"
Nicolae Stanciu n’a pas grandi dans une famille aisée. L’argent n’a pas toujours coulé à flot comme c’est le cas maintenant. "Le moment le plus honteux de ma vie ? C’est certainement quand j’avais besoin d’argent et que j’ai dû en demander. J’avais terriblement honte. Mais je peux affirmer que j’ai toujours rendu ce que j’ai emprunté."
Son passé fait de lui un homme très sérieux quant à ses finances. "Je consulte ma famille, ma compagne. Je vais d’ailleurs investir une partie de mon argent dans une entreprise de ma ville d’origine. Le reste, je le garderai en banque."