Sous Hein, ils se sentent comme des moins que rien
Anderlecht est malade. Très malade. Surtout mentalement.
- Publié le 13-02-2018 à 07h06
- Mis à jour le 13-02-2018 à 10h54
Anderlecht est malade. Très malade. Surtout mentalement.
Hein Vanhaezebrouck songe déjà depuis un petit temps à embaucher un psychologue ou un coach mental. Cette fois, le renfort est souhaitable. Les joueurs n’ont plus la moindre confiance. Ils se sentent comme des moins que rien. Tout d’abord ceci : Vanhaezebrouck, c’est le top absolu au niveau des entraînements, du professionnalisme, des séances théoriques et de sa connaissance des autres équipes et du football en général. Il a un grand défaut : son manque de tact dans sa communication avec les joueurs et au sujet de ceux-ci.
Vendredi passé, Vanhaezebrouck a défendu son approche. "Je vais peut-être perdre des joueurs (suite à ses critiques), mais ce ne sont pas les gars sur qui on doit compter pour être champion. Au top, c’est dur… Il y a beaucoup de pression et les attentes sont élevées. Si cela vous pose problème, vous n’arriverez jamais au top." D’un côté, Vanhaezebrouck a évidemment raison. Surtout à Anderlecht, il faut avoir une peau d’éléphant. Mais d’un autre côté, il devrait savoir combien son groupe est fragile pour le moment. À force d’entendre combien ils sont mauvais, ils perdent encore plus leurs moyens. Depuis plusieurs semaines, il n’y en a que quelques-uns qui échappent aux attaques de leur coach : Sels, Saief et Gerkens.
Dimanche matin, au lendemain du naufrage à Ostende, Vanhaezebrouck a une fois de plus dit ses vérités au groupe. La conclusion de son discours : "Vous n’êtes qu’une équipe très moyenne". Et : "Vous ne travaillez pas comme il le faut". Ou encore : "Vous ne vous soutenez pas assez". Ce n’est pas de cette façon-là que le Sporting va retrouver son winning mood. C’est avec la peur au ventre que les joueurs vont entamer le match sur le synthétique de Saint-Trond, ce vendredi. Le match au Stayen (0-0) doit d’ailleurs avoir été le pire d’Anderlecht, la saison passée. Comment alors réveiller cet Anderlecht comateux ? Vanhaezebrouck ne va pas jeter l’éponge : il estime qu’un autre entraîneur ne ferait pas mieux que lui. Et le duo Vanden Stock - Van Holsbeeck ne va certainement pas se séparer de son coach lors des dernières semaines de son règne.
Et donc, un psy ne ferait peut-être pas du tort. Anderlecht en a eu deux dans sa récente histoire. Johan Desmadryl est l’homme qui - sous Franky Vercauteren - avait fait construire des totems par les joueurs aux stages de teambuilding. John Troost est le Néerlandais qui - sous John van den Brom - chantait et dansait dans le vestiaire après une défaite ou un penalty raté, et qui organisait des séances de relaxation pour Mbokani et Jovanovic. Aussi bien Vercauteren que van den Brom ont remporté le titre, mais surtout Troost n’y était pas pour grand-chose. Les joueurs se moquaient même de lui.
À Gand, Vanhaezebrouck a incorporé une psychologue - Eva Maenhout - dans son noyau A. Gand a remporté le titre en sa présence, mais elle était encore là quand l’équipe a sombré. Si un psy fait son apparition dans le vestiaire du Sporting, il faudra aussi qu’il ose recadrer son coach. Pour que son prochain message soit le suivant : "Vous êtes tous des (candidats) internationaux. Vous êtes les meilleurs de Belgique. Montrez-le !"