Retrouvailles avec Serhat Akin: "J'ai perdu 17 kilos dans la jungle"
Serhat Akin, ex-buteur de Fenerbahçe et d’Anderlecht, a atteint une popularité immense grâce à Survivor, le Koh-Lanta turc
- Publié le 07-11-2018 à 10h02
- Mis à jour le 07-11-2018 à 11h06
Serhat Akin, ex-buteur de Fenerbahçe et d’Anderlecht, a atteint une popularité immense grâce à Survivor, le Koh-Lanta turc Le temps passe vite. Voilà déjà 12 ans que l’attaquant turc Serhat Akin (37 ans) a claqué la porte du Parc Astrid, pour poursuivre sa carrière à Kocaelispor, Konyaspor, Karlsruhe, Turgutluspor, Altay, Grunbach et Berliner AK. Serhat n’a plus atteint le niveau qu’il avait au Sporting et surtout à Fenerbahçe, l’adversaire de demain soir.
Mais depuis l’année passée, il a atteint une popularité record en Turquie, grâce à sa participation à l’émission télévisée Survivor, le Koh-Lanta turc. "70 % du peuple turc (soit 57 millions de personnes) a regardé", nous dit Serhat.
Les tournages ont eu lieu en République dominicaine, où les participants ont résidé pendant six mois. Via des concours et des votes des téléspectateurs, ils devaient éliminer leurs concurrents. "J’ai terminé troisième des trente derniers participants, dit Akin. Mais normalement, j’aurais dû gagner. Beaucoup de gens n’ont pas voté pour moi parce que je suis un ex-joueur de foot. Ils se sont dit que j’avais déjà assez d’argent. C’est typiquement turc. En Belgique, cela n’arriverait jamais. Si Kompany est le meilleur, il gagne."
Ce n’est pas par hasard que Serhat prend Kompany comme exemple. Les deux sont restés amis. "Il m’a même encouragé via Instagram, tout comme d’autres anciens coéquipiers. Je n’ai vu leurs messages que lors de mon retour. Pendant six mois, on a été déconnectés du monde extérieur. Pas de télé, pas de réseaux sociaux, même pas d’horloge. Il fallait se baser sur la position du soleil pour deviner l’heure. J’ai juste pu appeler mes filles une fois par mois."
Serhat a vécu les pires émotions en République dominicaine. "Dès mon arrivée, j’ai dû subir une opération à l’estomac. Et puis, j’ai encouru une déchirure de trois centimètres aux ischios. Je n’ai pas pu courir pendant trois semaines. Puis, j’ai entamé ma course-poursuite. Vous me connaissez, je suis un gagnant. À 36 ans, j’ai battu des athlètes de 22 ans qui avaient été aux Jeux olympiques. J’étais le plus rapide de l’histoire de Survivor. En quelques semaines dans la jungle, j’ai perdu 17 kilos."
Serhat est fier de nous montrer des photos d’actions où il porte une barbe d’homme des bois. "Ici, on avait dû boucler un parcours de 120 mètres, rempli d’obstacles. Les perdants devaient se contenter de jus de noix de coco. Le vainqueur pouvait savourer un steak du top cuisinier turc Nusr-Et, qui avait fait le déplacement depuis Dubai. Quand on n’a pas mangé de viande pendant des semaines, je vous assure qu’on donnerait sa vie pour gagner."
L’expérience l’a marqué pour la vie. "J’ai vécu les moments les plus difficiles de mon existence, témoigne Serhat. Je ne savais pas ce que c’était d’avoir faim et de n’avoir aucun luxe."
"On peut mourir de mon inflammation au cœur"
Il a déjà arrêté le football à 33 ans. "Je ne voulais pas prendre le risque..."
Serhat a connu une autre grosse frayeur dans sa vie. "À 33 ans, quand je jouais à Berliner AK, j’avais des douleurs à la poitrine", explique-t-il. "J’ai demandé à ma femme de me conduire à l’hôpital. Je ne suis pas un pleurnicheur, mais je sentais que quelque chose n’était pas normal. Je connais mon corps comme ma poche, après avoir eu un million de blessures."
Le premier diagnostic était inquiétant. "Les médecins pensaient que j’avais eu une crise cardiaque. Mais les examens ont révélé que j’avais une myocardite, une inflammation du muscle cardiaque. Je ne vais pas prétendre que j’étais presque mort, mais on peut en mourir. La plupart des gens qui meurent d’une crise cardiaque, ont d’abord une myocardite. Quand on ne fait pas d’efforts intensifs, il n’y a pas de danger. Mais vu que je jouais encore au foot… Les médecins m’ont prescrit six mois de repos."
Du coup, Serhat a mis un terme à sa carrière. "Je n’avais que 33 ans, mais je ne voulais pas prendre le risque de mourir si jeune. J’ai une famille et deux filles. Je sais que c’est tôt d’arrêter le foot à cet âge, mais j’ai pris la bonne décision."
Serhat aimerait revenir dans le football. "Pas en tant que consultant. J’ai souvent reçu des propositions, mais la Turquie veut des consultants qui attaquent les joueurs par rapport à leur vie privée. Ce n’est pas mon truc. J’ai été joueur pro moi-même. Ce n’est pas correct d’être condamné parce qu’on a été dans un bar… Par contre, j’aimerais aider mon ex-club, le Fenerbahçe. En faisant du scouting ou autre chose. Je vais en parler au président."