Pourquoi Hein Vanhaezebrouck se trompe sur Lokonga
Sambi Lokonga est presque devenu un homme, mais les explications de Hein Vanhaezebrouck ne tiennent pas toutes la route.
- Publié le 06-11-2018 à 07h00
- Mis à jour le 06-11-2018 à 09h54
Sambi Lokonga est presque devenu un homme, mais les explications de Hein Vanhaezebrouck ne tiennent pas toutes la route. Le 16 février à Saint-Trond, jour des grands débuts d’Alexis Saelemaekers, Albert Sambi Lokonga a joué son dernier match entier pour Anderlecht. Lui qui, trois semaines plus tôt, était la grande révélation du match au Standard (3-3) a complètement disparu de la scène pendant presque neuf mois.
Entre ce Saint-Trond - Anderlecht et ses 56 minutes à Waasland-Beveren de dimanche, Anderlecht a joué 30 matches. Sambi Lokonga est monté au jeu deux fois en playoffs (7 minutes à Charleroi, 5 minutes contre Genk), il est resté 15 fois pendant les 90 minutes sur le banc et il n’a pas été repris 13 fois, surtout cette saison. Les supporters, qui adorent le style élégant du Belge aux origines congolaises de 19 ans, qui a commencé sa carrière à Verviers avant de rejoindre le RSCA à 11 ans, n’y comprennent rien. Voici les raisons évoquées par Hein Vanhaezebrouck, et notre avis (souvent contraire).
1. "Sambi a été barré par la concurrence"
La concurrence s’appelle Trebel, Kums et Makarenko. Surtout, ce dernier a trop souvent déçu et a donc été catalogué comme un joueur trop moyen pour Anderlecht. Trebel et Kums, eux, ont souvent joué alors qu’ils n’étaient pas prêts. Mais même dans ces rencontres, Sambi Lokonga ne figurait pas sur la feuille de match.
2. "Physiquement, il n’était pas prêt"
Partiellement correct. Sambi est devenu mature tard, et est encore en pleine croissance. En 2018, il a grandi d’environ 10 centimètres, et il a pris environ 10 kilos de masse musculaire. Il n’a pas la physionomie pour devenir un monstre, mais il va au moins au duel. La preuve : le 0-2, où il démarque Dimata avec un tacle orienté, alors que ses coéquipiers le chambraient dans le passé parce qu’il ne taclait jamais. Sa marge de progression (physique) est donc énorme. Lui faire jouer tous les matches aurait été nocif pour sa santé. Mais douze minutes en presque neuf mois ? Restons sérieux…
3. "On est patient avec nos plus grands talents"
D’un côté, c’est bien de ne pas brûler un jeune talent comme Sambi. D’un autre côté, il a besoin de temps de jeu pour monter en puissance. S’il était si fort contre Waasland-Beveren, c’est parce qu’il a enchaîné les (bons) matches en U21 ces dernières semaines (notamment en Youth League contre Admira Wacker), alors qu’il ne jouait pratiquement pas en début de saison. Heureusement, Sambi Lokonga et sa famille ont été aussi patients qu’Anderlecht. On le sait, son grand frère est Paul-José Mpoku du Standard. Mpoku est parti à Tottenham à 16 ans et est revenu à 19 ans, après une location à Leyton. Son aventure décevante et beaucoup trop précoce en Angleterre l’a aidé à ne pas précipiter les choses pour son frère. Un transfert, ou même une location, n’a jamais été envisagé. Et Sambi, lui, n’a jamais laissé transparaître le moindre signe de frustration pendant ces longs mois.
La conclusion de Hein : "Il va jouer"
Vanhaezebrouck l’a promis : dorénavant, Sambi Lokonga va jouer davantage, surtout quand les titulaires déçoivent ou sont blessés. Il pourrait même figurer au coup d’envoi à Fenerbahçe, vu les blessures de Trebel et Kums. Sambi Lokonga est prêt. Il a survécu au chaudron de Sclessin, il peut faire la même chose à Istanbul. Tout le monde à Anderlecht croit en lui, et Mpoku a même engagé Jean-François Lenvain (parti au RWDM) comme son coach personnel, pour qu’il soit encore mieux accompagné.
Vanhaezebrouck : "Il a tout pour devenir un titulaire indiscutable à Anderlecht."
Est-ce que Sambi serait la lueur d’espoir dans cette saison bien morose d’Anderlecht ?