Odoi sur son ancien club: "Anderlecht est trop gentil et manque d’ego"
Mbokani, Jovanovic et d’autres ont marqué Denis Odoi mais il ne retrouve pas de telles figures dans l’Anderlecht actuel
- Publié le 06-10-2018 à 13h03
- Mis à jour le 06-10-2018 à 18h38
Mbokani, Jovanovic et d’autres ont marqué Denis Odoi mais il ne retrouve pas de telles figures dans l’Anderlecht actuel
Denis Odoi avoue ne plus connaître personne à Saint-Trond et ne pas être étonné de ce qui se passe à Lokeren. C’est toutefois au sujet d’Anderlecht qu’il est le plus loquace. Il suit encore de près ce qui se passe dans la maison mauve et se pose pas mal de questions sur ce qui se passe dans son club formateur.
Hein Vanhazebrouck est un coach que vous connaissez et qui vous voulait à Gand. Êtes-vous surpris qu’il n’y parvienne pas avec Anderlecht ?
"Je me doutais que l’année passée ne serait pas simple mais que ça irait mieux ensuite. Ce n’est plus l’Anderlecht que j’ai connu."
Une chose vous choque ?
"Oui, Sven (Kums) ! Je pensais qu’il serait le capitaine de l’équipe. Je connais Sven. C’est un joueur énorme. C’est un gars plein de qualités. Je pensais qu’en retrouvant Hein avec qui il a fait deux saisons de dingue, il retrouverait son niveau. Peut-être n’a-t-il pas la confiance de son époque à Gand. Il a besoin qu’on croit en lui. Si je jouais à Anderlecht, je viendrais directement lui dire qu’il doit être le chef. Et je dirais à Trebel qu’il est un joueur énorme. Je me souviens qu’on bat le Standard en Coupe avec Lokeren. Le public de Sclessin sifflait et pourtant Trebel continuait de demander le ballon. J’ai compris qu’il avait des couilles. Il ne se cache pas. Vous savez que je trouve Sven tellement fort que je l’ai appelé quand je négociais avec Gand. Je lui disais que s’il signait à Gand, je venais d’office. J’ai même dit à Michel Louwagie de lui mettre un énorme contrat (rires) . En fait, qui est le patron à Anderlecht ?"
Trebel et c’est tout…
"Il leur manque des leaders. Un, ce n’est pas assez. À Anderlecht, il faut être arrogant. À mon époque, il n’y avait que des patrons ou presque. Jova , Mbokani, Biglia, ils avaient de gros caractères. Et il y avait Suarez, un joueur incroyable. Mbokani, quand tu sentais qu’il voulait, jouer, c’était monstrueux. Ces gars jouaient avec de l’arrogance. Ils pensaient qu’ils étaient les meilleurs. Il faut être humble mais là ils sont trop gentils. Nous pas car nous étions Anderlecht et il fallait s’adapter à nous. Je pensais que Vanhaezebrouck était un peu comme ça. Je me souviens qu’à Courtrai, il faisait son truc et s’en foutait de l’adversaire. C’était fort."
Vanhaezebrouck a souvent constitué des groupes sans ego…
"Ouais car il demande beaucoup à ses joueurs. Ça n’aurait peut-être pas fonctionné avec Jovanovic ou Mbokani. Dieumerci, s’il ne voulait pas s’entraîner, il envoyait Jacobs chier. Mais le coach gérait ça bien et ça marchait."
Vous avez aussi connu des crises à Anderlecht ?
"Il y a toujours des crises à Anderlecht (rires) . La première année, on avait perdu le dernier match avant les playoffs contre Saint-Trond. Herman Van Holsbeeck était descendu pour dire 'bla bla, ça ne va pas bien.' On a quand même été champions. C’était avec Jacobs. Puis on a encore été champions avec van den Brom."
"Acheampong me veut au Ghana"
Né d’un père ghanéen, Odoi pourrait porter le maillot des Black Stars
Le seul match de Denis Odoi avec les Diables Rouges date d’il y a six ans. Un match amical face au Montenegro qui ne lui ferme aucune porte quant à une sélection avec le pays de son père : le Ghana. "J’y ai pensé", avoue-t-il. "Je suis un sportif de haut niveau et une équipe nationale offre d’autres expériences."
Vous mettez tout de même la priorité à la Belgique?
"Je me sens bien plus Belge que Ghanéen. Mais si les portes sont fermées en Belgique et que le Ghana se présente, c’est une belle opportunité. Pour le moment, c’est ni la Belgique, ni le Ghana (rires) ."
Vous avez été contacté par le sélectionneur?
"Non. Un de mes équipiers africains m’a dit : 'Le Ghana ne sait pas que tu veux jouer. Sinon le coach t’aurait appelé car tu as les qualités.’ "
Avez-vous encore des liens avec de la famille de là-bas?
"Non mais ce n’est pas parce que je ne connais rien du pays et que je n’y suis jamais allé que je ne suis pas en partie Ghanéen. Ça coule dans mes veines. C’est une expérience sportive mais aussi une découverte de mes racines."
Les Ghanéens vous poussent à jouer pour eux?
"Acheampong m’a dit de venir jouer avec lui (rires) ."
Au sujet de Mitrovic "Suspendu s’il fait sa célébration"
Denis Odoi et Aleksandar Mitrovic se connaissaient de la Pro League. "Il est arrivé quand j’ai quitté Anderlecht. J’ai joué contre lui mais je ne le trouvais pas exceptionnel. Bon, oui, mais sans plus. En travaillant avec lui, je me suis rendu compte qu’il était plus fort que je le pensais. Sans lui, on ne serait pas en Premier League. Son arrivée en janvier dernier nous a fait du bien."
Odoi définit le Serbe comme un gros bosseur avec qui il s’entend bien. "On me demande toujours s’il est fou. On me posait la même question avec Jovanovic. La réponse est identique : un peu mais ce sont surtout des gars sympas qui aiment rigoler. J’ai récemment expliqué à un équipier comment il célébrait ses buts en Belgique (NdlR : la langue entre l’index et le majeur) et on s’est marré. S’il fait ça ici, il est suspendu (rires)."