Najar: "Il a un feu qui brûle en lui"
Andy Najar est l’Anderlechtois le plus régulier de 2017, malgré un retour de blessure et une rechute.
- Publié le 02-03-2017 à 12h27
- Mis à jour le 02-03-2017 à 12h28
Andy Najar est l’Anderlechtois le plus régulier de 2017, malgré un retour de blessure et une rechute. "Tu connais mon caractère et mes qualités de récupération. Ils disent que j’en ai pour un mois, je sais que je suis déjà de retour dans deux semaines."
En racontant cette discussion qui date d’il y a un mois lorsqu’Andy Najar a subi une rechute après sa grave blessure au genou, Chris Megaloudis, l’agent et ami d’Andy Najar, explose de rire. Le manager originaire de Los Angeles était de passage à Bruxelles ces derniers jours pour passer un moment avec la famille Najar. Ils ont reparlé de ce moment ce week-end.
"Je me suis souvenu de cette conversation. Il venait de se reblesser après avoir loupé plus de six mois de compétition et je lui faisais des blagues à ce sujet. Lui, il restait vraiment cool. Bon, il n’était pas spécialement ravi de voir son retour brisé mais il avait conscience que cela faisait partie intégrante du processus. C’est là qu’il m’a dit qu’il serait prêt avant la date prévue par les médecins."
Depuis son dernier come-back en date, il enchaîne les prestations de grande classe. C’est bien simple, il est, depuis 2017, le meilleur Anderlechtois selon les cotes de la DH. Il tourne à une moyenne de 7,25 sur 10 avec une pointe à 8,5 lors du match aller face au Zenit où il avait survolé le flanc droit. Anderlecht n’a d’ailleurs pas perdu le moindre match de championnat (22 points sur 24) lorsqu’il était sur la pelouse.
"Après sa longue absence, il est revenu plus fort et avec plus d’envie. Je ne vois pas encore le Najar d’il y a un an qu’on annonçait comme le meilleur mais ça va revenir. Je suis même persuadé qu’on verra même une meilleure version de ce joueur. J’ai d’ailleurs même l’impression qu’il comprend davantage le jeu, qu’il sait quand donner le bon ballon. Chose qu’il ne faisait pas toujours par le passé."
Vu ses récentes prestations, il est redevenu sans conteste l’un des meilleurs (si pas le meilleur) latéraux de Belgique. Au point qu’on lui imagine déjà un avenir à la Thomas Meunier vu leurs similitudes : endurance, jeu vers l’avant, rage de vaincre. La seule différence est que le Belge est plus puissant et le Hondurien plus rapide.
"Je ne préfère pas le comparer à quelqu’un d’autre mais, comme Meunier, il est arrivé sur le tard à ce poste de défenseur. Il possède une énorme marge de progression et je le vois évoluer de mois en mois. À 16 ans, un de ses formateurs à DC United lui a dit : ‘Andy, si tu veux faire une très grande carrière, ce sera comme latéral droit.’ Il ne l’a pas cru et lui a dit qu’il se voyait comme ailier. Depuis peu, il a compris que c’est au back qu’il peut faire les meilleures choses."
Le secteur de jeu qui a le plus impressionné les observateurs est sans conteste ses capacités de course. Malgré un bandage qui fait de son genou une vraie momie, il court plus vite et plus longtemps que 99,9 % des joueurs.
"C’est un don de la nature. Mais s’il a réussi à reprendre à un tel niveau après une si lourde blessure, c’est autant dû à son physique qu’à son mental. Andy vient d’un pays où les gens vivent avec deux dollars par jour et où survivre est le but de tout un chacun. Il est conscient qu’il vit une trop belle aventure pour la jouer tranquille car il est blessé. Sa carrière va lui permettre de mettre toute sa famille à l’abri. Cet aspect de sa vie a un effet direct sur sa motivation. Il a un feu qui brûle en lui. Blessé ou non, il jouera le coup à fond. La preuve, il ne s’est jamais plaint de son genou. Il sait qu’il doit mordre sur sa chique, faire les sacrifices nécessaires."
"Andy, tu es devenu Belge"
Après avoir eu le mal du pays, Najar s’est accoutumé à la vie en Belgique.
Lors de leurs retrouvailles ce week-end, Andy Najar et son agent Chris Megaloudis ont beaucoup ri. Et cela a commencé au moment où l’Américain a aperçu son joueur.
"J’ai vu comment il était habillé et je lui ai directement balancé un ‘Andy, regarde-toi, tu es Belge !’ Il a beaucoup changé en quatre ans."
Cette anecdote est anodine mais soulève un coin du voile quant aux prestations cinq étoiles d’Andy Najar. Très discret à son arrivée en Belgique il y a maintenant quatre ans, il s’est bien intégré dans la vie au club et à Bruxelles.
"Il s’est logiquement ouvert. Les choses vont de mieux en mieux avec le temps. Au début, c’est un choc de changer complètement d’environnement. Il y a eu des moments plus difficiles, il a souffert du mal du pays. Tout cela est désormais derrière lui."
Andy Najar est un homme pour qui la famille passe avant tout.
"Il s’entraîne et retourne chez lui s’occuper de ses enfants", résume son agent. Et cette famille est de plus en plus belge.
"Sa fille aînée adore la vie ici. Elle à 5 ans et va donc à l’école à Bruxelles. Elle parle néerlandais. Andy n’est pas le plus grand bavard mais il a quelques notions de français. Il le comprend en partie tout du moins."
Ces nouveaux éléments de sa vie en Belgique pèseront dans son choix de rester ou non à Anderlecht.
"Vu comment sa fille est intégrée et vu l’importance qu’il donne au bien-être des siens, tous ces éléments entreront en ligne de compte."
Son contrat Najar fixé sur son avenir en avril
Chris Megaloudis était de passage en Belgique ce week-end. L’agent d’Andy Najar a profité de la belle prestation de son poulain face à Genk depuis les tribunes et a fait un crochet pour serrer la main d’Herman Van Holsbeeck.
"C’était assez informel", explique Megaloudis. "Nous avons décidé de ne surtout pas distraire Andy, de le laisser se concentrer sur le terrain. Je reviendrai en Belgique en avril pour discuter plus formellement avec Herman Van Holsbeeck."
Il espère régler tout cela après la saison afin de ne pas perturber le rush final d’Anderlecht. Impossible toutefois de savoir si le Hondurien se dirige vers un départ ou vers une prolongation.
"Il est bien en Belgique et s’y plaît vraiment. Pareil pour sa famille. Mais le football c’est aussi du business et des ambitions. Honnêtement, tout peut encore arriver."
Lui trouver, le cas échéant, un nouveau club ne sera pas trop difficile. "Je ne vais pas dire que 100 clubs m’ont appelé depuis le début d’année mais j’ai déjà eu pas mal de coups de fil. La Russie était très intéressée en janvier. Si Andy doit partir, nous avons 4 championnats que nous considérons comme étant un pas en avant : l’Angleterre, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne."