Les trois recrues anderlechtoises qui se préparent dans l'ombre
Trois recrues, trois gars envoyés en tribune. Kristal Abazaj, Luka Adzic et Zakaria Bakkali doivent encore s’adapter au rythme de travail imposé par Hein Vanhaezebrouck qui, plus que jamais, veut des joueurs capables de presser un adversaire durant 90 minutes
- Publié le 16-08-2018 à 05h41
- Mis à jour le 16-08-2018 à 09h58
Trois recrues, trois gars envoyés en tribune. Kristal Abazaj, Luka Adzic et Zakaria Bakkali doivent encore s’adapter au rythme de travail imposé par Hein Vanhaezebrouck qui, plus que jamais, veut des joueurs capables de presser un adversaire durant 90 minutes Durant la préparation, tous les regards se sont portés sur les nouveaux Balkan boys d’Anderlecht. Si Ognjen Vranjes a rapidement mis tout le monde d’accord à coups de tacles et de duels musclés, Kristal Abazaj et Luka Adzic traînent à trouver leur place dans le groupe.
Les deux jeunes n’ont pas encore eu l’occasion de s’exprimer avec l’équipe fanion ni même de faire partie du groupe. Zakaria Bakkali, arrivé plus tard mais avec une grosse réputation, n’en mène pas plus large. Il était dans le noyau pour Courtrai avant de se retrouver à la maison à deux reprises.
La raison principale est leur condition physique. Aucun des nouveaux venus n’avait connu une telle préparation auparavant. Hein Vanhaezebrouck les a fait puiser dans leurs réserves au point qu’Ognjen Vranjes a confié à un proche qu’il avait l’impression de "plus travailler que l’armée bosnienne".
Une condition physique impeccable, voire de très haut niveau, est nécessaire pour jouer le pressing haut réclamé par Hein Vanhaezebrouck. Cette saison plus qu’il y a quelques mois, il insiste sur le pressing haut en prenant en exemple Pieter Gerkens et Adrien Trebel, deux joueurs capables d’accumuler les kilomètres à haute intensité en allant récupérer le cuir très haut.
La préparation a été exigeante. Une habitude qui a parfois coûté cher à Vanhaezebrouck. À La Gantoise, il avait cramé ses joueurs scandinaves, pas habitués à un tel régime. Ryota Morioka en a souffert cet été. Il s’est rapidement retrouvé dans le groupe des lâchés. Vanahezebrouck lui a remonté les bretelles pour le pousser à retrouver la forme.
Même des cadres habitués aux méthodes du coach comme Sven Kums ont parfois dû mordre sur leur chique durant la préparation. Knowledge Musona a, lui, perdu quatre kilos sans le vouloir tant il a sué.
Alors pour deux gamins venus des Balkans qui découvrent un autre monde et Zakaria Bakkali qui a très peu joué ces dernières années, la préparation a été un chemin de croix.
Zakaria Bakkali a déjà perdu deux kilos
Zakaria Bakkali a déjà perdu deux kilos depuis son arrivée début juillet. Le Belge a récemment publié une photo de ses abdominaux sur Instagram mais Vanahezebrouck préfère trois poumons à un six-pack bien dessiné.
Bakkali doit développer sa condition physique et perdre encore un peu de poids. L’ancien Diable Rouge fait pourtant forte impression à l’entraînement. Il n’a rien perdu de sa technique et de son drive sur les premiers mètres. Lundi, il a encore mis pas mal de fois ses adversaires (NdlR : les joueurs qui n’ont pas été alignés dimanche) dans le vent.
Les supporters s’impatientent et n’attendent qu’une chose : voir le prodige à l’œuvre. Vanhaezebrouck prône le calme et souhaite attendre que le joueur soit à 100 % de ses capacités pour ne pas déséquilibrer un groupe qui se construit au fil des semaines.
Luka Adzic: "Devroe est content de lui"
Pour recruter Luka Adzic, Anderlecht a dû sortir près d’un million d’euros (800.000). Pas cher pour la star montante du Partizan Belgrade. Reste que le gamin n’a encore rien prouvé en dehors des frontières serbes. Il nous avouait lui-même devoir s’adapter tactiquement à un nouveau système et à une nouvelle philosophie. Homme d’action et de dribbles depuis le flanc, il doit apprendre à jouer sur son placement (plus axial) et sur des lignes de courses qu’il doit travailler au quotidien.
Le Serbe de 19 ans n’a pas eu facile à s’accoutumer à l’intensité des entraînements de Vanhaezebrouck. Chaque jour, le coach réclame le meilleur de ses joueurs.
"Il doit encore un peu s’y faire", lance son père Ivan Adzic, ancien joueur pro. "Durant la préparation, mon fils s’est un peu blessé au pied (NdlR : et à la main), ce qui a engendré un léger retard dans sa préparation. Le directeur sportif (NdlR : Luc Devroe) est content de son travail et de lui en général. D’ici deux à trois semaines, il sera à fond à l’entraînement." Ce léger contretemps ne fait pas du tout peur au joueur et à sa famille. "Luka ne remet pas en question son transfert à Anderlecht. Il n’a pas signé pour six mois, hein. Il a le temps de s’adapter à sa nouvelle équipe."
Kristal Abazaj doit apprendre à jouer en équipe
Avant même de s’entraîner pour la première fois avec Anderlecht, Kristal Abazaj savait qu’il n’allait pas avoir facile à suivre le rythme effréné imposé par Hein Vanhaezebrouck. Besnik Hasi avait mis en garde les observateurs. Être le plus rapide et l’un des grands espoirs du championnat albanais ne veut rien dire en Belgique.
En préparation, l’ailier de 22 ans a prouvé deux choses : il possède une grosse marge de progression mais aussi des lacunes.
Physiquement, il est plus avancé que Luka Adzic. L’Albanais court vite et est capable de répéter les efforts. Un coup sur la cheville pris à l’entraînement l’a toutefois ennuyé durant quelques semaines et l’a cassé dans sa progression.
Dommage pour lui car Vanhaezebrouck a rapidement souligné ses qualités d’adaptation tactique. Il lui a récemment demandé d’être patient et lui a promis que son tour viendra. Il était d’ailleurs dans le groupe (avant de suivre le match en tribune) à Charleroi.
Il doit encore travailler certains aspects de son jeu. Il manque un peu de finesse à la passe et doit se développer en tant que joueur d’équipe. Vanhaezebrouck n’aime pas les individualistes.