Les confidences de Dendoncker avant la reprise: "On avait besoin de sévérité. Weiler exige qu'on fasse 12 km par match"
Leander Dendoncker doit sortir de l’ombre. Parce que c’est sa troisième vraie saison et parce que Weiler va l’y obliger. Son nouveau coach, le groupe mauve, ses ambitions ainsi que celles d'Anderlecht, la polémique Suarez... Dendoncker se confie à la DH.
- Publié le 29-07-2016 à 07h17
- Mis à jour le 29-07-2016 à 07h27
Leander Dendoncker doit sortir de l’ombre. Parce que c’est sa troisième vraie saison et parce que le coach va l’y obliger. "Leander a fait un match fantastique !"
Le compliment vient de Roger Vanden Stock en personne au lendemain du nul ramené de Rostov mais le milieu n’en savait rien quand nous l’avons rencontré jeudi en début d’après-midi à Neerpede. Il ne lit jamais les journaux, sauf quand sa maman l’appelle pour lui expliquer qu’un journaliste n’a pas été gentil avec lui. "Fantastique, c’est un peu exagéré mais c’est vrai que j’étais satisfait de ma prestation."
En Russie, on vous a vu encore plus courir qu’à l’habitude, notamment quand vous preniez la profondeur.
"Oui, le coach n’aime pas qu’un milieu de terrain reste devant la défense quand on a la balle. Donc, je dois plus m’infiltrer et donc plus courir. C’est pareil pour Youri (Tielemans) et Steven (Defour). Avant le match, le coach nous avait dit à tous les trois qu’on devait courir douze kilomètres. Je n’ai pas vu les chiffres au final mais on ne devait pas en être loin car on a cavalé."
La préparation a dû être très dure ?
"Elle a été dure, oui. Pourtant, on a eu moins de séances que les saisons précédentes. À l’entraînement, le coach demande qu’on donne tout. Il est plus exigeant que les autres entraîneurs que nous avons eus dans le passé à Anderlecht."
Et plus sévère ?
"Oui, c’est vrai. C’est ce dont on avait besoin. Tout le monde est en pleine forme et motivé. Ça ne peut être que positif pour l’équipe. Le défi du coach sera de garder cet état d’esprit tout au long de la saison."
Il n’a en tout cas pas hésité à remettre Okaka à sa place. Avez-vous été surpris ?
"Non. Quand il est arrivé le premier jour, le coach a expliqué sa façon de faire. On a compris qu’il était très sévère et on savait que le premier qui franchirait la ligne tracée se ferait taper sur les doigts. Comme il nous l’a dit, il s’en fout de savoir si on a joué dans un grand championnat ou si on a 200 matches en D1. Il fera juste jouer les meilleurs. C’est ce qu’il fallait pour instaurer la bonne mentalité dans le vestiaire."
Weiler dit s’en foutre du passé. Ne craignez-vous pas la concurrence du jeune Doumbia qui a fait sensation en préparation ?
"C’est clair qu’il est fort. J’avais déjà pu m’en rendre compte la saison passée lors des entraînements. Mais bon, je continue à faire ce que je sais faire. Et puis, même si on joue à la même position, on n’a pas exactement le même profil. On pourra même jouer de concert."
Vous entamez votre troisième saison dans la peau d’un joueur important au Sporting. Où devez-vous encore progresser ?
"Je dois devenir un patron. Pas dans le vestiaire car je n’ambitionne pas de devenir un jour capitaine mais sur le terrain. Je dois pouvoir donner des conseils aux plus jeunes et guider l’équipe dans les moments difficiles."
En début de saison dernière, vous nous disiez que vous deviez devenir plus salopard sur le terrain aussi. Vous y êtes parvenu ?
"Je dois encore être plus méchant que ça. Je sais mieux faire les fautes intelligentes quand il le faut mais ce n’est pas dans mon caractère. On va dire que je suis devenu un mini-salopard." (rires)
Peut-on parler de vos coups francs ?
"Oui, vous pouvez." (sourire)
Vous tirez les coups francs depuis la saison passée mais ce n’est jamais cadré ou presque.
"Oui, je sais. À l’entraînement, je les mets bien mais je n’arrive pas à reproduire ça en match. Je dois peut-être trouver un rituel, comme Ronaldo le fait avant de tirer. Prendre le temps de frapper, compter le nombre de pas, ce genre de choses. Ronaldo en loupe aussi mais ça part toujours bien quand même de son pied. Moi, ça peut encore partir n’importe où."
Savez-vous qui a dit : "Dendoncker est le plus grand talent en Belgique" ?
"Oui, je pense que c’est Mbaye Leye."
C’est bien lui. Ça vous surprend ?
"Je n’oserais jamais dire de moi que je suis le plus grand talent en Belgique mais j’étais heureux en lisant la suite de son commentaire. Il trouvait que j’étais toujours utile à l’équipe et c’est ce que j’essaie de faire."
Contrairement à Praet, Defour et Tielemans, on ne parle pourtant quasi jamais de vous dans la rubrique de transferts ?
"Mon agent me dit que je suis suivi à l’étranger. Ça me fait plaisir mais j’essaie de ne pas me tracasser avec ça. Dans le foot moderne, on ne peut jamais être certain mais je pense que je vais faire toute la saison à Anderlecht."
À condition d’être épargné par les blessures, contrairement à l’an dernier.
"Oui, c’est clair. J’ai évité l’opération pour mes soucis aux adducteurs. Je suis allé voir un spécialiste et il m’a dit que je devais faire beaucoup d’exercices pour bien protéger l’adducteur. Je fais donc 45 minutes d’exercices spécifiques avant chaque entraînement puis 30 minutes après. J’espère que ça suffira pour éviter l’opération et une absence de deux ou trois mois."
Dernière question : qui sera champion ?
"Anderlecht évidemment ! La concurrence est grande mais si on reste concentrés et solidaires jusqu’au bout, on aura de grandes chances d’être champions."
"Trezeguet dribble super bien"
Leander Dendoncker a accepté de lever un coin du voile sur le vestiaire anderlechtois.
Qui sera la révélation ?
"J’espère que ce sera Sofiane Hanni. Il a fait une superbe saison à Malines et s’il peut continuer sur sa lancée et faire la même chose avec nous, ce sera parfait."
Qui sera le meilleur buteur ?
"J’hésite entre Sylla et Okaka. Mais bon, il faudrait qu’Okaka revienne déjà." (rires)
Qui est le plus costaud ?
"Kara et Okaka sont très forts. Avec l’épaule, Okaka est impossible à bouger. Là, c’est le plus fort et personne ne peut rivaliser en Belgique. Dans les airs, c’est Kara le meilleur."
Qui est le meilleur dribbleur ?
"Trezeguet dribble super bien. À l’entraînement, il est très rapide mais il varie aussi beaucoup ses dribbles. Ce n’est pas simple pour un défenseur. Il peut être très spectaculaire, comme Mati avant."
Qui est le plus chambreur ?
" Kaba (NdlR : Nathan Kabasele). Il n’arrête pas de parler une minute et il rigole de tout le monde. C’est un vrai chambreur."
Qui est l’ambianceur ?
"Youri, Kaba , Frank Acheampong et moi mettons la musique dans le vestiaire. Je ne sais pas qui est le meilleur DJ mais quand je choisis la musique, il n’y a jamais de protestation, c’est un bon signe, je pense (sourire). Je mets de tout : de la pop, du hip hop et du RnB. Jamais de metal par contre."
"J’ai dit à Mati au téléphone qu’il nous manquait"
Hispanophone grâce à des cours qu’il a pris, Leander Dendoncker est toujours proche des Sud-Américains dans le groupe, notamment de Matias Suarez. "Je l’ai encore eu dernièrement au téléphone", explique-t-il. "Je lui ai dit qu’il nous manquait ici, en tout cas à moi. C’est un super gars. Mais bon, ce qu’il a fait, ce n’est pas très joli. Il ne peut pas faire ça. Quand j’ai vu ses photos avec le maillot de Belgrano, je me suis dit aïe (rires). C’est logique qu’Anderlecht engage une procédure car il est toujours sous contrat ici. Je n’imaginais pas qu’il ferait ça. Quand je l’ai au téléphone, on parle d’autres choses car ce ne sont pas mes affaires. J’espère juste qu’une bonne solution pourra être trouvée."