La femme de Sofiane Hanni se confie : "À la maison aussi, il est le capitaine"
Naïma Hanni nous a ouvert les portes de l’appartement du capitaine d’Anderlecht
- Publié le 11-03-2017 à 11h50
- Mis à jour le 11-03-2017 à 11h58
Naïma Hanni nous a ouvert les portes de l’appartement du capitaine d’Anderlecht "Tiens, Romain, prends la petite."
C’est un peu surpris qu’on se retrouve avec la petite Camila, 10 mois, dans les bras alors que Sofiane Hanni et sa femme Naïma posent face à l’objectif.
Le fait que Naïma nous confie son enfant après une petite heure passée en sa compagnie résume la personnalité de la jeune Franco-Marocaine de 26 ans. Ouverte, aimable, intéressante : difficile de trouver un défaut à la moitié du capitaine anderlechtois.
Naïma est fière d’être bien loin du cliché de la femme qui attend son footballeur de mari à la maison toute la journée. Étudiante par correspondance en troisième année de lettres appliquées aux médias et à la presse, elle sait parler autant football qu’art moderne, comme en témoigne le Jeff Koons déposé sur une étagère de l’appartement que le couple a acheté à Bruxelles. "J’ai d’ailleurs fait mon stage à la galerie Almine Rech à Ixelles" , lance-t-elle.
Le couple s’est depuis installé dans le quartier nord de la capitale. Un choix calculé. "C’est un quartier qui bouge et où je peux tout faire à pied. Puis, le Moma (NdlR : Musée d’art moderne) belge va ouvrir ses portes au coin de la rue."
À vous entendre, on dirait que vous êtes devenus deux jeunes Bruxellois…
"On doit quand même l’avouer, on adore vivre ici. On a découvert Bruxelles quand nous habitions à Malines, car c’était ici que se trouvait le cinéma francophone le plus proche. Nous y sommes souvent venus pour des expos ou des événements culturels."
Pensez-vous qu’être curieuse et intéressée par les choses comme vous l’êtes aide au développement de votre mari ?
"Cela contribue à son bien-être, oui. Sofiane vient d’une famille simple avec de vraies valeurs et cela explique qu’il est comme ça. Nous sommes une famille sans chichis qui aime passer du temps à trois ou avec d’autres membres de la famille."
Vous aimez aussi voyager…
"C’est une de nos passions communes. On rêve de voir tous les pays du monde. Nous nous sommes rendus au Maroc, en Égypte, à Abu Dhabi, à Los Angeles et à New York. Nous avons été au Moma quand nous étions là-bas, et Sofiane, qui était réticent à la base, a finalement bien aimé (Il passe derrière Naïma et grimace) . Ne dis pas le contraire, je t’ai grillé en train de faire des photos d’œuvres que tu appréciais (rires) ."
Sofiane avait pourtant dit que vous lui reprochiez de ne penser qu’au football !
"Il ne pense pas qu’à ça, loin de là, mais il est vraiment passionné. J’ai pris la peine de compter une fois et il a regardé dix matchs sur la semaine. Et, quand son père est là, on passe directement à 30 ! (rires) "
L’armoire à trophées et le cadre avec sa photo à Anderlecht qui trônent dans le salon, c’est son idée ?
"Non, c’est moi. Je suis fière de lui et de sa carrière. C’est une preuve que je le soutiens à 100 %."
Les douze derniers mois ont été synonymes de grands bouleversements pour votre famille, avec l’arrivée de Camila…
"Cela n’a pas foncièrement changé notre vie. L’arrivée d’un bébé est une continuité qui a renforcé notre famille. O.K., les nuits ne sont pas simples, mais j’ai la chance de pouvoir étudier à la maison et donc de faire mon horaire comme je l’entends. Cela permet à Sofiane de ne pas se lever durant la nuit. Il a un boulot qui lui demande d’être en forme, je ne peux pas lui demander d’être debout à 4 heures du matin."
Mais dès qu’il a du temps libre…
"Il est comme ça (Elle tend son bras vers Sofiane qui est couché au sol et joue avec Camila) . C’est un peu son parc d’attraction, son moment de détente. J’ai un côté protectrice quand il s’agit de Sofiane, donc j’essaie qu’il soit au mieux pour son travail."
Au club, il est le capitaine. À la maison, c’est vous…
"Pas vraiment (Elle grimace) . Il l’est aussi ici. J’essaie de lui piquer le brassard mais il y tient. Je suis plus la voix de la raison qui vient lui suggérer certaines choses. Et il écoute. J’ai de la chance d’avoir comme mari une personne très adulte. Il a un peu mûri avec l’arrivée de Camila mais il a toujours été adulte dans sa tête."
Qu’est-ce que son transfert à Anderlecht a changé à votre quotidien ?
"Il est davantage reconnu en rue mais, heureusement, les supporters sont toujours sympas."
Il est plus médiatisé et donc plus critiqué…
"Nous prenons beaucoup de recul par rapport à cela. Je sais ce que sont les médias. Le football est une scène, chacun a son rôle et tout le monde doit collaborer. Parfois, Sofiane fait un match correct et on dit qu’il a joué comme Zidane. La rencontre d’après est moyenne et on dit qu’il a perdu son niveau. Je préfère en rire."
Les déplacements européens ne vous dérangent pas ?
"C’est le grand changement. Je suis plus souvent seule. Cela fait un pincement au cœur. Je sentais Camila un peu triste à ces périodes-là. Elle ne comprenait pas que papa ne rentre pas le soir. C’était long pour elle. Elle a, par contre, déjà vécu un match au stade. Elle est fascinée par les supporters (rires) "
Naïma Hanni : "Il m’a envoyé un poke pour m’aborder"
Naïma raconte comment elle est devenue Mme Hanni
Naïma Hanni se fait très discrète. La dernière fois qu’elle a posé pour les photographes, c’était il y a bientôt un an, lorsque Sofiane recevait son Soulier d’ébène.
L’histoire du jeune couple n’a d’ailleurs jamais été racontée. Jusqu’à ce que Naïma nous reçoive dans leur appartement et explique comment celui qu’elle surnomme affectueusement Soso et elle-même se sont rencontrés.
"Vous êtes prêts ? C’est digne de Disney", lance-t-elle pleine d’ironie.
À ce point-là ?
"C’était le plus haut sommet du romantisme (rires) ! Plus sérieusement, c’était tout le contraire. J’étais connectée sur Facebook et j’ai reçu un poke (NdlR : un clin d’œil version 2.0) de Sofiane. Je me suis dit : ‘Je le connais, celui-là.’ Nous avions des amis en commun qui essayaient de nous mettre ensemble. J’ai répondu et, depuis ce jour de juillet 2011, nous ne nous sommes plus quittés."
C’était au moment où il venait de quitter Nantes pour la Turquie. N’était-ce pas difficile à gérer ?
"J’étudiais encore au Mans donc nous n’avions pas le choix. C’était compliqué cette distance, mais on a géré cela avec complicité, maturité et patience. Nous avions pourtant à peine 21 ans. On se voyait plus ou moins tous les deux mois. Chacun fait le trajet à son tour."
Vous n’avez jamais pensé à le rejoindre en Turquie ?
"Nous voulions nous marier avant de nous installer ensemble. Lorsque nous avons pris la décision de nous unir officiellement, je lui ai dit que j’allais le suivre partout. Je n’ai aucun problème à m’adapter, à avoir des projets - pour lesquels il m’encourage - tout en devant coudre ma vie à la sienne. On parle souvent d’ego mais je n’ai aucun souci à mettre le mien de côté. Je n’ai aucun problème à vivre dans l’ombre. Je sais à quel point son métier n’est pas simple. On voit juste le fait qu’il est jeune, connu et qu’il gagne bien sa vie mais, physiquement et mentalement, c’est fatigant."
Comment avez-vous géré les moments difficiles ?
"Vous parlez certainement de la saison où le coach, malgré la promotion et son statut de meilleur buteur et passeur du championnat, a mis Sofiane sur le côté… J’ai fait au mieux pour le soutenir. La communication est la clé de notre relation et elle était d’autant plus importante dans ce genre de situation."
Seul, dans le dur, dans une autre culture…
"Ce n’était pas le problème, car Sofiane s’est parfaitement adapté à la Turquie. Il parle d’ailleurs couramment la langue. Il a une énorme capacité d’adaptation."
Arriver en Belgique en 2014 n’a pas été un choc ?
"Oui, mais ce n’était pas lié au pays. C’est juste que nous étions mariés, nous vivions ensemble pour la première fois. Je n’étais plus tranquillement chez maman (rires) !"
La Can avec l’Algérie "Camila lui manquait énormément"
Depuis qu’ils sont mariés, Sofiane et Naïma Hanni n’ont jamais été séparés aussi longtemps que cet hiver lorsqu’il a participé à sa première Can avec l’Algérie. "C’était long", dit Naïma en appuyant bien le "o". "Je ne pouvais pas rester seule durant un mois. J’ai donc été à Paris dans la belle-famille avec la petite."
Si Camila se demandait où était Sofiane, elle lui manquait tout autant. "Parfois, je sentais que malgré son gros mental, sa fille lui manquait énormément. Il est hyper paternel. Sofiane est tellement préoccupé par sa fille qu’il reconnaît sa respiration. Il peut dire quand elle est un peu enrhumée ou quand elle a besoin de quelque chose."
La compétition a été difficile pour lui et sa femme n’a pas hésité à le motiver. Finalement, en une montée au jeu, il a conquis le pays. "Une de mes cousines est algérienne et m’a dit qu’au bled (NdlR : en Afrique) on s’arrachait les maillots de Sofiane. Il a eu un gros impact populaire que nous n’avons pas mesuré car nous n’avons jamais été en Algérie à deux."