L'avis de l'expert: Markovic est un autre Djuricic
Un commentaire d'Yves Taildeman.
- Publié le 20-04-2018 à 11h12
- Mis à jour le 20-04-2018 à 11h15
Un commentaire d'Yves Taildeman.
La hype autour de Lazar Markovic (24 ans) aura été de courte durée. Le Serbe paie déjà les efforts fournis contre Charleroi (90 minutes de jeu) et Bruges (64 minutes). Ses adducteurs sont surchargés. Markovic a cruellement manqué à Anderlecht au Standard. Sans lui, personne n’a ce coup de rein, cette accélération ou ce dribble pour déstabiliser une défense. À l’entraînement, il est le seul à plonger sous les 4 secondes sur 30 mètres (3’98’’.) À coup sûr, il aurait fait des dégâts à Sclessin. Mais comme prévu, on ne peut pas compter sur lui. Il est même incertain pour Genk - Anderlecht de samedi.Dès le jour où il a signé, nous avons comparé Markovic à Filip Djuricic. On peut même y ajouter Marko Marin. Tous les trois, ils sont bourrés de talent, ils ont joué dans de grands clubs (Benfica pour Djuricic, Chelsea pour Marin et Benfica et Liverpool pour Markovic) et ils ont coûté des sommes astronomiques. Pour rappel : Liverpool a payé 25 millions à Benfica pour Markovic.Mais au moment de la location par Anderlecht, ils étaient en manque total de temps de jeu. Cette saison, Markovic n’avait joué que 63 minutes avec les... U23 de Liverpool, en septembre. Son retard physique était énorme. À Anderlecht, on n’avait jamais vu des résultats si alarmants. Pendant plusieurs semaines, Hein Vanhaezebrouck l’a envoyé faire des tours du lac de Neerpede.Markovic gagne 40.000 euros par semaine, payés par Liverpool. Selon nos informations, il se plairait à Anderlecht. Son agent n’exclut même pas qu’il reste au Sporting la saison prochaine, même si aucune clause d’achat n’a été convenue avec Liverpool lors de ces dernières heures du mercato. S’il connaît un peu Marc Coucke et qu’il reste fragile tout au long de ces playoffs, Markovic ne doit pas se faire d’illusions. Avant de d’investir, Coucke - un spécialiste de la Bourse - veut des garanties. Avec Markovic, il ne les aura pas...
Et quid de son amour pour le club ? Anderlecht est son cinquième club en trois ans (Liverpool l’a prêté à Fenerbahçe, au Sporting Lisbonne et à Hull, clubs dans lesquels il a multiplié les blessures musculaires). Peut-on lui en vouloir de ne pas être aussi impliqué dans la course au titre qu’un Kums, Gerkens, Kara ou Deschacht ? Markovic pense prioritairement à sa propre carrière. Il ne prendra aucun risque s’il ne se sent pas à 100%. Qui plus est, il a un tempérament très réservé et côtoie principalement les autres Serbes du groupe. Outre Spajic et Obradovic il ne parle donc qu’à très peu de monde...Markovic a 540 minutes pour convaincre. Le fait qu’il soit un excellent joueur n’est pas en cause - il est le seul à avoir charmé le grand Robby Rensenbrink contre Bruges et la Serbie s’était déjà mise à rêver en vue du Mondial - mais son corps doit lui permettre de jouer au moins deux gros matches par semaine. Sinon, il risque de passer inaperçu - comme Djuricic et Marin - dans le livre qui raconte la riche histoire du club.