Hamdi Harbaoui: "Teo a plus de crédit mais je veux devenir le n°1"
- Publié le 17-11-2017 à 07h11
Indésirable au RSCA cet été, Hamdi Harbaoui veut profiter de la suspension de Lukasz Teodorczyk pour s’affirmer dès ce samedi à Mouscron comme le titulaire d’une attaque en difficulté. On a cherché à comprendre d’où venait sa soif de vaincre à quasi 33 ans malgré son immense fortune... Sa femme
Mariem Sabbegh est la nouvelle chroniqueuse de La Tribune le lundi à la RTBF. Elle est aussi l’épouse d’Hamdi Harbaoui depuis cet été. "C’était un mariage à la tunisienne mais en version moderne", raconte-t-il.
"Ma femme est une chroniqueuse people très connue en Tunisie et on a beaucoup parlé de ces noces au pays. Il y avait beaucoup d’artistes invités. Cyril Théréau et Georges Leekens avaient aussi fait une vidéo pour nous féliciter. Georges serait venu mais il négociait un contrat quelque part (sourire). Je suis très content que Mariem soit à la RTBF et je l’encourage dans ces rubriques. Tant qu’elle ne dit pas de mal d’Anderlecht, moi ça me va(rires)."
Sa fortune
Hamdi Harbaoui est probablement l’un des footballeurs les plus riches de Pro League, notamment grâce aux 6 millions qu’il a gagnés lors de son court séjour au Qatar. Une fortune qui pourrait lui permettre de se la couler douce alors qu’il aura bientôt 33 ans.
"Mais je n’ai jamais joué pour l’argent", rétorque-t-il. "Si je me bats pour essayer de devenir le titulaire à Anderlecht, ce n’est pas pour gagner un peu plus d’argent. C’est juste parce que c’est mon caractère, je suis un gars têtu. Quand j’étais petit, je refusais tous les cadeaux sauf quand on m’offrait un ballon et ça n’a pas changé. Je n’ai commencé à très bien gagner ma vie qu’à 29 ans mais c’est vrai que je ne dois plus jouer pour l’argent. Pourtant, on m’a privé d’un transfert à Stoke City puis en Chine quand j’étais à Lokeren. Pour Stoke, j’avais essayé de forcer mon départ et Peter Maes était fâché. Il m’avait mis deux mois sur le banc mais c’était toujours moi qui marquais le plus quand il me lançait au jeu (rires). Aujourd’hui, j’ai une Ferrari mais ce n’est pas mon moteur sur le terrain. D’ailleurs, elle ne sort plus jamais de mon garage. Elle n’est pas immatriculée en Belgique et je ne peux pas rouler avec. Je me suis acheté une Mini, c’est bien plus simple pour circuler à Bruxelles. Ce que je veux par-dessus tout, c’est faire durer ma carrière le plus longtemps possible. Je fais très attention à tous les détails pour rester au top ."
La Tunisie
La Tunisie s’est qualifiée assez facilement pour la Coupe du Monde en Russie. Une qualification à laquelle Hamdi Harbaoui a très peu contribué (2 matchs, contre la Libye et la Guinée). Il n’a plus été appelé depuis un an. Pourtant, il croit encore en ses chances d’aller au Mondial. "Je comprends le coach, il s’est qualifié aisément. Il s’est aussi privé d’Abdennour qui joue à Marseille. Mais il a bien précisé que la porte restait ouverte pour tout le monde. S’il y a des blessés ou des joueurs en manque de temps de jeu, je pourrai en profiter. À condition évidemment que je joue en club. C’est aussi pour ça que j’espère devenir titulaire à Anderlecht et que je pourrais partir en janvier si ça n’arrive pas. Moi, je ne suis heureux que quand je joue."
Sa vie à Liège
Même s’il joue à Anderlecht, Hamdi Harbaoui habite toujours à Bassenge, une commune de la province de Liège située tout près de la frontière néerlandaise. Autant dire que ce n’est pas la porte à côté. "Sur la route, c’est l’enfer. J’ai tout essayé pour trouver la meilleure solution. D’abord en voiture mais je devais partir à 5h30 pour être à l’heure. J’ai ensuite tenté le train. Je m’étais acheté un vélo pliable. J’allais de Bassenge jusqu’à la gare des Guillemins, je repliais mon vélo, une heure de train jusqu’à la gare du Midi puis j’avais encore un quart d’heure de vélo pour atteindre Neerpede. Pas évident non plus. J’ai donc fini par prendre un appartement qui se loue au mois à Bruxelles. Cela me permet d’être proche quand il y a entraînement tôt le matin."
La concurrence
Teodorczyk sera absent à Mouscron puis contre Courtrai. Harbaoui sait que c’est une belle chance de gagner sa place, lui qui reste une doublure jusqu’à présent malgré la méforme du Polonais. "Je ne suis plus un gamin de 18 ans, je comprends qu’on donne plus de crédit à Teo . Anderlecht a investi beaucoup d’argent en lui et il est le meilleur buteur en titre. J’essaie de rester positif et de saisir ma chance quand elle se présente. Mais je pense aussi à moi. Je sais de quoi je suis capable. Si je ne joue pas d’ici janvier, ce sera à moi de faire un choix durant le mercato d’hiver. J’ai un contrat jusqu’à la fin de la saison et on verra ce qu’il se passe pour moi. Ce que j’aimerais, c’est avoir plusieurs matchs de suite. Ça donne confiance, surtout pour un attaquant. Quand tu ne joues que les 20 dernières minutes, c’est plus compliqué. Ça explique aussi mon geste de rage après mon but contre Zulte. J’ai juste eu peur que le coach le prenne pour lui. Je l’ai d’ailleurs tout de suite dit à Karim (NdlR : Belhocine, l’adjoint). Heureusement, le coach avait compris et m’avait chambré en conférence de presse en disant qu’il aurait aussi pu enlever son maillot après mon raté contre Genk. J’ai bien rigolé en lisant ça. Il avait raison : je n’ai pas dormi de la nuit après cette occasion manquée."
Sa réputation
"Harbaoui est sans doute le meilleur attaquant de rectangle en Belgique", a déclaré Hein Vanhaezebrouck il y a quelques semaines. Un compliment qui sous-entend aussi la réputation d’attaquant peu travailleur qui colle à la peau du Tunisien. "Pourtant, je bosse beaucoup sur le terrain", répond-il. "Regardez les chiffres et vous verrez que j’ai toujours parcouru beaucoup de kilomètres sur un terrain. Encore plus de 11 contre Bruges. C’est bien d’être catalogué comme un buteur mais je n’aime pas qu’on me réduise à ça. À Charleroi l’an passé, je jouais presque sur le flanc par moments et je le faisais en donnant tout. Si j’ai réussi à faire changer d’avis René Weiler, c’est en travaillant. Quand il est parti, il m’a d’ailleurs dit qu’il s’était trompé sur moi. J’ai pris ça comme une très belle victoire. Je n’ai toujours pas compris pourquoi il m’avait écarté, c’était assez lâche. J’ai réussi à m’imposer quand même. Peut-être pense-t-on que j’ai trop de tempérament en dehors du terrain, je n’en sais rien. C’est pourtant totalement faux, je ne suis impétueux que sur la pelouse. Au final, je n’en veux pas à Weiler car l’erreur est humaine. J’étais même triste quand il est parti."