Édito: La sueur ne marque pas de buts, mais elle peut ramener un titre
C’est fait. Anderlecht est champion. À l’image de ce qu’on a encore vu à Charleroi ce jeudi soir, les Mauves ont sué cette saison. "Pas de sueur, pas de gloire" , dit le slogan du rival brugeois. Une maxime qui colle parfaitement au parcours des Mauves.
- Publié le 19-05-2017 à 07h05
- Mis à jour le 19-05-2017 à 09h48
Un édito signé Benoît Delhauteur.C’est fait. Anderlecht est champion. À l’image de ce qu’on a encore vu à Charleroi ce jeudi soir, les Mauves ont sué cette saison. "Pas de sueur, pas de gloire", dit le slogan du rival brugeois. Une maxime qui colle parfaitement au parcours des Mauves.
Si ce titre est collectif - un qualificatif rarement autant mis en exergue du côté du Parc Astrid - il est avant tout celui de René Weiler. Rarement un entraîneur sera revenu d’aussi loin en une seule saison. En novembre, le club était en crise et le Suisse au bord du gouffre. Une partie du vestiaire n’adhérait pas (encore) à ses principes de jeu et une partie de la direction se posait de sérieuses questions à son égard. Ayant connu ces difficultés-là, René Weiler a d’autant plus de mérite d’avoir réussi à redresser la situation.
S’il a survécu, c’est aussi grâce au soutien d’Herman Van Holsbeeck. Le dirigeant a vu ce qui s’était passé à Bruges et à Gand lors des deux dernières saisons : il a compris que pour être champion, il fallait donner du pouvoir à l’entraîneur. Même en pleine tempête, Van Holsbeeck s’est accroché à ses principes et à son choix. Un pari payant, dont d’autres grands clubs feraient bien de s’inspirer.
En remportant ce 34e titre, Anderlecht rappelle aussi à tous que ses périodes de disette ne durent jamais bien longtemps. C’est ce qui fait que le club est le plus titré en Belgique. Mais la tradition ne marque pas de buts, comme l’a souligné - et il s’en est mordu les doigts - René Weiler en cours de saison. La sueur non plus ne marque pas de buts. Et la sueur ne suffira plus à Anderlecht pour réussir la saison prochaine.
Le titre en poche, Weiler aura désormais un nouveau chantier et il sera de taille : soigner la qualité du jeu. "On peut trahir le style de la maison pendant une année, mais pas pendant deux", ont souligné Paul Van Himst et Eddy Merckx dans la presse flamande. "Si Anderlecht continue à jouer comme ça la saison prochaine, il y aura peut-être des sifflets", a indiqué Silvio Proto. René Weiler et Herman Van Holsbeeck savent ce qui les attend. Parce qu’à Anderlecht, il n’y a jamais de confort de travail. Ni pour l’entraîneur ni pour les dirigeants.