De Trebel jusqu'à Santini: les 10 connexions liégeoises du RSCA
Le Clasico, c’est la rivalité mais aussi quelques souvenirs principautaires pour… dix Anderlechtois. Des souvenirs heureux, malheureux ou parfois surprenants.
- Publié le 23-09-2018 à 08h39
- Mis à jour le 23-09-2018 à 09h15
Le Clasico, c’est la rivalité mais aussi quelques souvenirs principautaires pour… dix Anderlechtois. Des souvenirs heureux, malheureux ou parfois surprenants.
Pieter Gerkens: Conversion au Standard ratée
Pour apprendre le français quand il était gamin, Pieter Gerkens passait une partie de ses vacances estivales chez sa tante à Méan, une commune namuroise située tout près de la province de Liège. "Et tous ses cousins là-bas étaient de grands supporters du Standard", raconte son papa. "Ils essayaient de me convertir aux Rouches mais je suis toujours resté supporter de Genk dans ma jeunesse", ajoute l’Anderlechtois en rigolant.
Thomas Didillon: Lancé au Pairay
Le gardien français connaît bien Liège. Il y a vécu une année, entre 2014 et 2015 alors qu’il n’avait que 19 ans. Sous contrat au FC Metz, il avait été prêté à Seraing United, alors en D2 (qui ne s’appelait pas encore D1B). Sous les ordres de Jean Nicolay, coach des gardiens et fils de la légende de Sclessin, Didillon avait marqué le club par son talent et son exigence. "On avait compris qu’il ferait une grande carrière derrière", se souvient le président Mario Franchi. "Seraing lui a permis de prendre son élan." Observé par le club lorrain (le coach de la CFA venait régulièrement le visionner au Pairay), le gardien ne restera qu’une saison avant de rentrer à Metz pour y être titulaire.
Ilias Moutha-Sebtaoui: Il avait préféré ManU
Arrivé officiellement cet été comme quatrième gardien, Moutha-Sebtaoui a passé quelques saisons au Standard qui l’avait repéré au Brussels. Au cœur de son adolescence, ce garçon originaire des Marolles était même vu comme un immense talent. À 15 ans, il avait effectué un stage à Newcastle avant de discuter avec Anderlecht. Mais il n’aurait pas été simple de le faire cohabiter avec l’autre grande promesse de la génération 1999, Mile Svilar. En mai 2015, le gardien avait finalement décidé de rejoindre Manchester United. Un club où il n’a pas vraiment reçu sa chance, malgré quelques apparitions en Youth League. Libre au bout de son contrat trois ans chez les Red Devils, il a signé au RSCA après avoir réussi un test.
Landry Dimata: Vexé pendant les playoffs 2
Après la faillite de Mons en 2014, Landry Dimata se retrouve libre, comme tous les autres jeunes du club. À 16 ans, il jouit d’une bonne cote, lui qui a déjà accompagné les A du RAEC en stage. Il opte finalement pour le Standard. Un choix qui n’a pas été payant puisqu’il n’a jamais atteint l’équipe première (il a juste participé à un stage avec les pros en janvier 2016). Il ne ressentait pas la confiance du club, vexé notamment d’être l’un des seuls U21 à ne pas avoir eu sa chance lors des playoffs 2 en 2015-2016. Il filera à Ostende après deux saisons. À Liège, on estime plutôt que Dimata a manqué de patience. Pas de rancune cependant. "J’ai quand même appris des choses. J’étais nonchalant en arrivant là-bas et le Standard m’a changé", déclarait l’attaquant anderlechtois il y a quelques jours à nos confrères de Sport/Foot Magazine.
Ivan Santini: Un bébé et une Coupe
Il y a trois ans, le Croate portait le maillot du Standard après avoir flambé à Courtrai. Pour les supporters liégeois, il reste surtout l’homme qui avait inscrit le but décisif en finale de la Coupe de Belgique contre Bruges, juste avant les prolongations. Un trophée pour ponctuer une semaine où il était devenu papa pour la première fois mais aussi pour rendre un peu de peps à une saison assez terne en bord de Meuse. Au bout d’un an, il partait à Caen. "C’était un chouette gars et un bon joueur mais on avait estimé qu’il n’entrait pas dans la philosophie du Standard à l’époque", explique Daniel Van Buyten, l’un des décideurs à l’époque. En Normandie, Santini conservera toujours un lien fort avec le Standard, conseillant notamment à Duje Cop de rejoindre le club ou en déclarant en interview à La DH qu’il était "choqué par le transfert de Trebel à Anderlecht". Il avait tout de même précisé qu’il n’excluait pas à tous les coups un départ au RSCA un jour : "On ne sait jamais", avait-il dit…
Adrien Trebel: D’un brassard à l’autre
Malgré le passé au Standard de nombreux Anderlechtois, c’est encore et toujours Adrien Trebel qui est dans le collimateur des supporters liégeois. Le départ surprise du Français au Sporting en janvier 2017 n’a pas été totalement digéré, lui qui avait porté le brassard de capitaine à Sclessin. C’est d’ailleurs lui qui avait été le premier Standardman à soulever la Coupe de Belgique en 2016. Dans la presse, le clan Trebel et les dirigeants liégeois s’étaient écharpés, se rejetant la faute de ce départ par la petite porte (repas de l’équipe brossé, absence au stage…). Dimanche, Trebel sera à nouveau capitaine, mais avec un maillot mauve et blanc sur le dos. Cela ne l’empêchera pas d’avoir encore quelques amis en face, notamment Mehdi Carcela.
Albert Sambi Lokonga: Papa voulait séparer les frères
Une famille basée en plein cœur de Verviers et un grand frère, Paul-José Mpoku, qui joue au Standard. Mais pourquoi donc Albert Sambi-Lokonga n’a-t-il jamais porté le maillot du Standard ? "Je jouais au CS Verviers chez les U10", répond l’Anderlechtois. "Il y avait à l’époque un changement dans le club et tous mes équipiers allaient partir. Anderlecht a observé l’un d’eux et m’a repéré. À l’époque, j’étais supporter du Standard parce que mon frère y jouait mais je n’ai pas hésité une seconde."
Par la suite, le Standard a montré de l’intérêt à plusieurs reprises pour Albert, sans jamais parvenir à ses fins. "C’est à cause de notre papa, pourtant fan du Standard", ajoute Paul-José. "Il trouvait mieux qu’Albert se fasse un nom à Anderlecht plutôt que de subir les comparaisons avec moi au Standard. Pour éviter une pression supplémentaire."
Karim Belhocine: Déjà la gagne dans le vestiaire
Le 10e Anderlechtois lié à Liège se trouve sur le banc, juste à côté de Vanhaezebrouck. L’entraîneur adjoint, Belhocine, a passé une saison au Standard, en 2011-2012 sous les ordres de José Riga. S’il n’a pas réussi à marquer les esprits sur le terrain de Sclessin (22 apparitions mais sans jamais devenir titulaire), le Lyonnais d’origine en avait imposé dans le vestiaire. Un leadership que Vanhaezebrouck avait voulu récupérer quelques années plus tard pour instaurer la rage de vaincre à Gand. Une saison conclue par le tout premier titre de l’histoire des Buffalos.
Francis Amuzu: Né quand son père jouait au Standard
Francis Amuzu est né à Accra au Ghana et n’a même jamais joué en Wallonie. Mais Liège a quand même une résonance particulière pour lui. Quand il a vu le jour, le 23 août 1999, son père Theophilus portait le maillot du Standard. En tout cas, le maillot d’entraînement car il n’avait pas vraiment voie au chapitre à l’époque. Tomislav Ivic n’accordait pratiquement pas de temps de jeu à l’attaquant. C’est quelques mois plus tard à Malines qu’il recevra vraiment sa chance en D1.
Zakaria Bakkali: Au Standard grâce au père de Witsel
Même s’il le voulait, il ne pourrait pas cacher ses origines liégeoises. Son accent le tromperait à tous les coups. Bakkali est un vrai Liégeois, originaire de Droixhe. Très rapidement repéré comme un phénomène technique dans la Cité ardente, il a rejoint le Standard à l’âge de 9 ans après avoir débuté au FC Liège. C’est Thierry Witsel, le père d’Axel, qui l’avait convaincu. Pour trois petites saisons seulement. À 12 ans, il avait préféré s’exiler au PSV. Le club néerlandais avait mis les petits plats dans les grands pour séduire la famille Bakkali, mettant par exemple un appartement à Eindhoven à disposition de la famille. À cause d’une guerre administrative entre les deux clubs, il n’avait pas pu jouer de matches officiels pendant plusieurs mois aux Pays-Bas. Depuis son départ en 2008, Bakkali a souvent vu son nom associé au Standard, notamment en 2014 quand ses relations avec la direction du PSV étaient tendues. Mais c’est cet été qu’il fut le plus proche de rentrer au bercail. Avant que l’offre du RSCA ne l’éloigne au dernier moment du Standard. Une fois de plus.