Anderlecht se déplace à Istanbul avec la peur d'être humilié
Anderlecht doit gagner dans l’enfer du Fener, malgré son manque de confiance.
- Publié le 08-11-2018 à 06h39
- Mis à jour le 08-11-2018 à 09h54
Anderlecht doit gagner dans l’enfer du Fener, malgré son manque de confiance.
La délégation du RSC Anderlecht a fait le déplacement à Istanbul dans l’avion Tomorrowland de SN Brussels Airlines. “Comme en 2016 quand nous avons joué à Manchester United” , se souvient Matthijs Keersebilck, un des hommes forts sous Marc Coucke, qui est la tête de la cellule Vente et Marketing du Sporting.
L’Anderlecht de René Weiler avait joué un des meilleurs matches européens à l’extérieur de son histoire, et s’était incliné après prolongations. “À la 89 e , Acheampong avait failli nous qualifier pour la demi-finale de l’Europa League” , y ajoute Jo Van Biesbroeck, CEO du Sporting et autre bras droit du président. Or, en cette fin d’après midi à 16 h 50, heure belge (!), Anderlecht risque de devoir mettre un terme à une des campagnes européennes les plus tristes de ce siècle. La non-qualification pour la C1 à BATE Borisov en 2008 reste évidemment la tache la plus noire, mais il faut retourner à la saison 1998-1999 (élimination au 1 er tour contre les Grasshoppers Zürich) pour retrouver une pire campagne en C2.
Cela fait 20 ans. Une dernière place dans une poule avec des adversaires abordables comme le Dinamo Zagreb, Fenerbahçe et surtout Trnava, ce serait la honte. Et être humilié en Europe, c’est ce que Marc Coucke voulait éviter à tout prix pour sa première campagne européenne. Coucke attache beaucoup d’importance à l’Europe. Combien de fois n’a-t-il pas raconté combien il s’était amusé en titillant l’OM avec Ostende, au Stade Vélodrome ? Vu le 2-2 du match aller contre le Fenerbahçe (Gerkens doit encore avoir des cauchemars de sa passe en retrait), seule une victoire est un bon résultat au Stade Sukru Saracoglu d’Istanbul. Un nul ne signifie pas encore l’élimination mathématique, mais il faudrait un sans-faute lors des deux dernières journées, et des faux pas du Fenerbahçe et de Trnava.
Avec une défaite, le Sporting serait déjà éliminé. Après quatre journées. Du jamais-vu. Théoriquement, ce n’est pas impossible de gagner au Fener . Même les Macédoniens de Vardar (1-2) et les Norvégiens de Molde (1-3) y sont parvenus dans un passé récent. Et l’équipe de Vanhaezebrouck est tellement imprévisible qu’elle est capable de tout. Mais l’ambiance dans le stade de 50.000 places et le sursaut d’orgueil de Fenerbahçe à Galatasaray (2-2 après avoir été menés 2-0) ne facilitera pas la tâche des Mauves, qui ne savent déjà pas garder le zéro contre des Petits Poucets à domicile. Est-ce que les jeunes comme Bornauw, Saelemaekers, Dimata et même Didillon survivront dans l’enfer ? Ils passent leur premier véritable test européen. La moyenne d’âge de l’équipe probable (23,7 ans) est beaucoup plus basse que celle de Fenerbahçe (27,4 ans).
La défense a même 7,5 ans de moins que la défense turque. Côté turc, un certain Mathieu Valbuena voudra à tout prix montrer à son public que Philip Cocu avait tort de le sacrifier. Et il n’est pas le seul. Ayew et Soldado sont les autres vedettes qui ont des sentiments de revanche. Dirar, lui, ne fait toujours pas partie du noyau A. La soirée s’annonce donc difficile pour Anderlecht, qui ne déborde pas de confiance. La victoire à Beveren a fait du bien, mais ne garantit rien. Les six défaites et 24 buts encaissés cette saison-ci ont laissé des traces.