Anderlecht: les raisons d'une saison catastrophique et ce qu'il faut changer
Voici les 10 raisons qui sont à la base de la saison catastrophique et de cet humiliant 4-0.
- Publié le 17-05-2016 à 10h23
- Mis à jour le 17-05-2016 à 10h29
Voici les 10 raisons qui sont à la base de la saison catastrophique et de cet humiliant 4-0.
Anderlecht a joué à Bruges comme il l’a trop souvent fait cette saison : de façon indigne pour un club de son standing. Pas une seule vraie occasion de but, à peine quelques bonnes combinaisons, un tas d’erreurs et de pertes de balle. L’humiliation était totale, après le 4-0. Voici la chronique d’un échec sur toute la ligne.
1. Ezekiel venu… pour rien
Le renfort estival qui devait métamorphoser Anderlecht après la troisième place de la saison passé s’appelait Ezekiel. L’ex-Standardman devait changer le système de jeu du Sporting vers un 4-4-2. Or, Besnik Hasi n’a opté que cinq fois pour ce système et Ezekiel n’a plus débuté du tout en 2016.
2. Vanden Borre divise les fans
L’affaire Vanden Borre a déstabilisé le club. Anderlecht a non seulement perdu un candidat international mais, surtout, ses propos anti-Hasi et sa relégation vers le noyau B ont incité une grande partie des supporters à se tourner contre le coach et l’équipe, comme deux fois contre Ostende.
3. Gillet, un cadeau à Nantes
En offrant Gillet pour deux fois rien à Nantes, Anderlecht a perdu un joueur clé (et expérimenté) en défense. Ce n’est que quand il a été élu Joueur du mois de février en France que le Sporting s’est rendu compte de sa valeur.
4. Djuricic, Büttner : 5/10…
Les renforts du mois de janvier n’ont - une fois de plus - pas répondu aux attentes. Djuricic et Büttner n’ont que trop rarement montré qu’ils avaient le niveau. Leur bilan global est insuffisant. Celui de Badji est limite, celui de Galhardo… n’en parlons pas. Okaka et Kara - les transferts coûteux de l’été - ont reçu leur part des critiques, même s’ils ont toujours été titulaires.
5. Pas d’Izquierdo dans le noyau
Personne, cette saison, n’a fait la différence avec une action individuelle, comme Izquierdo à Bruges ou Bailey à Genk. Tielemans, Praet, Suarez, même Okaka malgré ses quinze buts : ils n’étaient bons que quand l’équipe était bonne et étaient surtout trop irréguliers. De temps en temps, Acheampong était l’oiseau rare qui faisait la différence.
6. Trois matches par semaine : trop
Anderlecht a joué ses plus mauvais matches (Qarabag away, Ostende en décembre et en avril, Beveren, Mouscron…) dans des semaines à trois matches. Y avait-il un problème physique ou mental ? La question mérite d’être posée.
7. Un esprit d’équipe absent
On l’avait vu à Ostende, on l’a revu à Bruges : des joueurs qui - frustrés - font des gestes méprisants vers des collègues. On nous assure qu’il n’existe pas de tensions entre anciens et jeunes. Mais étaient-ils vraiment sur la même longueur d’onde ?
8. Une tactique peu surprenante
Besnik Hasi n’est pas blanc, lui non plus. Son 4-3-3 était trop stérile et trop peu surprenant, les lignes de courses trop prévisibles. On a trop peu vu des coups de génie à la Guardiola.
9. Une défense décimée
La seule excuse valable pour Hasi et les siens est le grand nombre de blessés de longue durée en défense. Obradovic depuis novembre et le duo Najar/Deschacht pendant toute la durée des playoffs : c’est trop pour une équipe fébrile comme Anderlecht.
10. Steven Defour : pas la taille patron
Le patron de l’équipe - le Timmy Simons d’Anderlecht - devait être l’homme à six millions, Steven Defour, qui a pourtant montré sa bonne volonté. Or, vu son passé au Standard, il n’a jamais été accepté par le public. Même le capitaine, Silvio Proto, était contesté. Dans ces circonstances, ce n’est pas évident de se manifester comme leader.
Tout ce qui va changer durant cet été
Souviens-toi l’été dernier. C’est le film qu’on peut conseiller aux dirigeants anderlechtois s’ils s’embêtent cette semaine, histoire d’éviter la répétition d’erreurs d’un passé récent. Mais il est peu probable qu’ils jouissent de beaucoup de temps libres dans les jours à venir. Un énorme chantier les attend pour permettre au Sporting de renouer le titre après deux ans de disette. Ils devront bien retenir les leçons pour éviter la passe de trois, ce qui serait une première depuis 1999 (le Lierse, Bruges puis Genk s’étaient successivement succédé au palmarès).
1. Une nouvelle organisation qui doit encore être digérée
La mue a déjà commencé. La direction du club, emmenée par son directeur des affaires opérationnelles Jo Van Biesbroeck, tenait à restructurer le club. Chaque domaine qui touche le Sporting devait avoir un responsable bien défini. Certains ont été changés de case, certains ont vu leur pouvoir élargi (comme Gunter Van Handenhoven) et certains ont même pris la porte. Un tout nouveau rôle a également été créé pour Nicolas Frutos : performance manager. Il peut ainsi poser son regard d’expert du foot dans de nombreux domaines du club. Si cette restructuration est claire sur papier, elle doit encore être digérée par les employés du club qui n’ont eu qu’une présentation powerpoint lors d’un temps de midi pour tout assimiler…
2. Nouveau coach : un étranger ou… quand même Hein
Le départ de Besnik Hasi cet été ne fait pratiquement plus aucun doute. Celui de son adjoint Geert Emmerechts est déjà sûr tandis que le contrat de Mo Ouahbi pourrait être prolongé. Si Karim Belhocine est candidat au poste de T2, le Sporting doit encore trouver son T1. Le plan A, Hein Vanhaezebrouck, ne sera pas simple à réaliser. Malgré un intérêt réciproque, le coach a déclaré qu’il restait à Gand la saison prochaine. Difficile de faire marche arrière à présent, même s’il est capable de tout. La direction risquerait alors de se tourner vers l’étranger pour trouver son nouvel entraîneur. Herman Van Holsbeeck aimerait trouver quelqu’un qui a déjà gagné des trophées tout en ayant un système de jeu plutôt attrayant, histoire de reconquérir les supporters.
3. Plus de la moitié du vestiaire va partir cet été
Entre les joueurs qui veulent partir pour une compétition plus relevée (Praet, Tielemans, Kara, Okaka, Suarez, Defour et Acheampong), ceux qui arrivent en fin de contrat (les prêtés Djuricic, Ezekiel et Büttner), ceux qui veulent s’en aller pour retrouver du temps de jeu (Conte et Sylla) et ceux qui doivent partir (N’Sakala, Bossin, Kaminski et Alvarez) et Proto qui n’aura sans doute pas ce qu’il désire contractuellement, ce sont dix-sept joueurs (et donc plus de la moitié du vestiaire) qui risquent de partir cet été. La direction pourra en profiter pour rebâtir une équipe.
4. Une philosophie des transferts qui doit être revue
Anderlecht a beaucoup acheté ces deux dernières années avec très peu de résultats à la clef. La direction va donc devoir revoir sa philosophie pour retrouver le sommet. Le conseil d’administration ne va cependant pas offrir un budget illimité à Herman Van Holsbeeck. L’idéal serait de dégoter quelques joueurs qui apportent une grosse plus-value pour épauler les jeunes formés au club. Vu le budget investi dans son académie, le Sporting doit apprendre à refaire confiance à ses jeunes car aucun n’a percé cette saison, à l’exception peut-être du prometteur Lukebakio. Idrissa Doumbia et Sofiane Hanni (il ne reste que quelques détails à régler) sont les premiers transferts et d’autres suivront évidemment. Il faudra du renfort dans toutes les lignes, même au poste du gardien si Proto s’en va afin d’épauler au mieux Roef.