Anderlecht et le marché chinois: un partenariat à (au moins) 5 millions
Anderlecht va notamment former les entraîneurs d’un club du subtop chinois.
- Publié le 05-12-2018 à 06h52
- Mis à jour le 05-12-2018 à 08h03
Anderlecht va notamment former les entraîneurs d’un club du subtop chinois.
Comme Michael Verschueren l’a annoncé la semaine passée, le Sporting d’Anderlecht veut se lancer sur le marché chinois en aidant un club de D1 à former ses jeunes. Le business peut rapporter des millions. Des détails ont filtré au sujet du partenariat.
Le premier contact entre Anderlecht et la Chine date de l’été 2016. A l’époque le club de Jiangsu Suning était prêt à débourser 15 millions à Anderlecht et 15 de plus à Stefano Okaka pour le transfert de l’attaquant italien. Mais l’attitude peu respectueuse du joueur lors des négociations dans un hôtel milanais fit capoter l’affaire. Un an plus tard, Frank Acheampong s’envola vers Tjanjin Teda pour 6,5 millions (location et achat).
Le duo Coucke et Verschueren, des hommes d’affaires pur sang, ne date pas d’hier. Ils savent que la Chine est prête à faire des folies pour s’offrir une équipe nationale compétitive en 2030, l’année où le pays espère organiser la Coupe du monde. les dirigeants mauves savent aussi que l’Ajax perçoit 10 millions pour son partenariat avec Guangzhou Evergrande, l’une des meilleures équipes chinoises. L’Ajax a envoyé une dizaine d’instructeurs sur place afin de former les entraîneurs chinois.
Anderlecht est en négociations avec un club du subtop chinois, vu que le top 5 est pris par d’autres grands clubs européens. Les noms qui servent de pôle d’attraction pour les Chinois: Vincent Kompany, Romelu Lukaku et Youri Tielemans. Plus les Diables rouges, évidemment.
Dans un premier temps, Anderlecht mise sur 5 millions d’euros en provenance de Chine. Comme pour l’Ajax, des formateurs du Sporting donneraient des cours aux coaches locaux. Et ces mêmes coaches seraient invités à Neerpede pour voir comment on travaille à l’académie et quelle est la philosophie du club.
Autre méthode de travail : l’envoi de matériel vidéo d’entraînements des jeunes. Récemment, quelques séances des U13 - la meilleure catégorie d’âge, cette saison - ont été filmées pour être envoyées en Chine.
À terme , le partenariat peut devenir plus lucratif encore, vu que les prix pour les meilleurs joueurs chinois explosent. Le nombre d’étrangers dans les noyaux est limité à trois, et pour chaque étranger, il faut compter un U23 dans le noyau. La chasse aux plus grands talents est donc ouverte. Si Anderlecht peut obtenir un pourcentage sur le prix de transfert d’un jeune formé selon l’ADN du Sporting, la facture peut devenir particulièrement intéressante.
Des gardiens étrangers interdits
Depuis l’an 2000, le poste de portier pose problème à cause d’un certain Petrovic.
Le poste où les clubs chinois ont le plus grand problème est celui de gardien. Les portiers chinois sont très mauvais. Très bizarrement, les clubs n’ont pas l’autorisation de transférer des gardiens étrangers.
Une anecdote surréaliste est à la base de cette règle bizarre. Lors de la saison 1999-2000, Shandong Luneng était sacré champion et vainqueur de la Coupe de Chine, surtout grâce à son gardien. Le Monténégrin Sasa Petrovic, par après T2 de l’Étoile Rouge de Belgrade, n’avait encaissé que 13 buts sur la saison.
Sa prestation avait donné des idées aux autres clubs, qui se ruaient sur le marché étranger pour acheter un gardien. Mais quand Petrovic a décidé de mettre un terme à sa carrière en 2000, le président de Luneng a profité de son poste de vice-président à la Fédération chinoise pour décréter une interdiction de transferts de gardiens étrangers. Son explication : "Les gardiens sont les joueurs les plus faciles à former."
Mais Luneng s’est bien trompé. Les gardiens chinois étaient tellement catastrophiques que la Fédération a légèrement adapté la règle en 2006. À partir de cette année, des gardiens de Hong Kong, Macau et Taiwan étaient aussi les bienvenus. La pénurie de bons gardiens signifie que les clubs paient des prix fous pour les meilleurs. À Anderlecht de consacrer encore plus d’énergie à la formation des gardiens. Si Mile Svilar était resté à Anderlecht, son parcours aurait sans doute fait baver les Chinois…