Alexis Saelemaekers se confie: "On ne me marche pas sur les pieds"
Alexis Saelemaekers doit sa sélection avec les Diablotins à son gros début de saison à Anderlecht.
- Publié le 08-09-2018 à 07h17
- Mis à jour le 15-11-2018 à 11h20
Alexis Saelemaekers doit sa sélection avec les Diablotins à son gros début de saison à Anderlecht. "J’ai eu ma chance au bon endroit, au bon moment. Tout s’est bien mis pour que je puisse éclore. Le coach m’a fait confiance et me fait jouer. C’est par là que passent les bonnes prestations."
À l’entendre, Alexis Saelemaekers doit plus sa réussite actuelle à la chance qu’à son travail. Il est pourtant l’un des éléments les plus en vue en ce début de saison. Notamment grâce à une énorme préparation.
Vous avez pris du coffre en quelques mois…
"En quatre mois, j’ai pris deux kilos de muscle. C’est beaucoup. Je ne m’attendais pas à une telle évolution même si elle a nécessité pas mal de boulot. Je bosse au quotidien avec Gino Caen, le préparateur physique, et les kinés. Tout un traitement a été mis en place sur le long terme."
Vous étiez l’un des plus affûtés au retour de vacances…
"Je n’ai pris qu’une semaine de vrai repos afin de revenir tôt et me préparer. J’ai été courir près de chez moi. Je voulais être au top pour le début de saison et pour saisir ma chance si elle se présentait."
Vous attendiez-vous à être un titulaire presque incontestable dès le début de saison ?
"J’ai bossé pour cela mais non, je ne m’y attendais pas. Tout a été si vite."
À Bruges, pour la première fois, vous avez laissé entrevoir votre très gros caractère…
(il sourit) "Clairement, j’ai pris en caractère depuis que je suis sur le terrain. Je suis logiquement passé par une phase de timidité comme chaque jeune. Mais je ne suis pas un joueur qui se laisse marcher sur les pieds. J’ai toujours eu ce tempérament. Quand on est comme ça, il faut faire ressortir son caractère pour s’affirmer et se battre pour sa place. Je montre que je ne suis pas là pour me laisser faire."
Est-ce difficile de le contenir ?
"On m’a fait des remarques à ce sujet. Je travaille là-dessus avec le psychologue du club car je m’énerve trop vite. C’est dangereux. Je veux faire de mon caractère une force sur le terrain."
Vous avez également évolué footballistiquement. Vos centres, surtout du gauche, ne sont plus ceux de l’année passée…
"Je travaille souvent avec Karim Belhocine après les séances. On prend dix ballons et je mets des centres du droit et du gauche à Nany (Dimata) ou Ivan (Santini). On bosse tellement que je parviens à sentir où ils sont sur le terrain en match. Pour mon pied gauche, clairement, je n’aurais jamais osé centrer avant… J’étais timide. C’est comme pour les dribbles. Je me sens bien dans l’équipe alors je me lâche (rires) ."
N’avez-vous pas peur de prendre la grosse tête ?
"Pas du tout. Je sais d’où je viens. Il y a un an, j’étais sur le banc en U21. Je n’étais pas un grand talent, j’ai dû bosser dans l’ombre. Quand je prends du recul, je me dis que ça a payé et que ça m’a forgé. Je me disais que si on ne considère pas maintenant, on ne le fera jamais plus tard. Ça a changé. Être renvoyé sur le banc quand tu n’as jamais connu ça, c’est dur. Moi, je sais ce que ça fait."
"Je vais demander conseil à Thomas Meunier"
"Je vais demander conseil à Thomas Meunier"
Alexis Saelemaekers vit son premier rassemblement avec les espoirs
Cette première sélection marque un moment important pour Alexis Saelemaekers. L’ancien U19 fait désormais partie du groupe espoir de Johan Walem. Un pas en avant dont il se réjouit.
"Je passe un palier. Je récolte les fruits de mon travail. Le club reste ma priorité absolue mais je vais tout faire pour aider ici."
Cela vous a-t-il inspiré de voir les Diables Rouges à un tel niveau à la Coupe du Monde ?
"Clairement. On essaie de prendre exemple sur l’équipe mais aussi sur les joueurs à notre poste."
Vous avez un modèle en équipe nationale ?
"J’ai toujours avoué que Thomas Meunier était une référence pour moi. Il a grandi en tant que joueur offensif avant d’être replacé au back droit. Un peu comme moi. Et il est devenu l’un des meilleurs latéraux au monde. C’est inspirant de voir un joueur qui s’est reconverti arriver à un tel niveau."
Que voulez-vous apprendre de lui ?
"Son placement défensif. C’est encore un point faible chez moi. J’aimerais savoir comment il a travaillé ça. Il sait bien défendre en un contre un et temporiser face à un adversaire."
Il faut aller lui demander…
"Je n’ai pas encore eu le temps mais je compte bien le faire ! Je vais lui poser toutes les questions qui me passent par la tête et en tirer le maximum d’enseignements. On me dit aussi que c’est une chance de jouer à un poste où il y a moins de concurrence, mais je ne m’en préoccupe pas."
Votre groupe se bat pour une place à l’Euro U21 de 2019. C’est à celui de 2007 et aux JO qui ont suivi que le groupe actuel a explosé. Cela vous fait réfléchir ?
"C’est clair que voir que tous ces grands joueurs ou presque sont passés par les Diablotins… On espère suivre le même chemin qu’eux."
Vous pensez pouvoir aller à l’Euro et aux JO de Tokyo ?
"Il y a vraiment de très bons joueurs dans le groupe. Mais il ne faut pas se concentrer sur des objectifs. Le développement est le plus important."
Mais tous ces gars rêvent d’être à la Coupe du Monde 2022. Vous aussi ?
"Pourquoi pas. On a le droit de rêver mais je n’en fais pas un objectif prioritaire."
"Des pères de famille ont des maillots Saelemaekers"
Alexis Saelemaekers est le flocage le plus utilisé au fan shop du RSCA. "Une fierté", pour le jeune joueur. "C’est une marque de confiance."
Cela a aussi le don de le faire sourire. "Mes potes me disent toujours qu’il n’y a que des Saelemaekers au stade (rires) . Ce que je trouve dingue, c’est que des pères de famille portent un maillot avec mon nom dessus. C’est une vraie récompense."
Il a le profil pour plaire : bien éduqué, Bruxellois, issu du centre de formation. Un nouveau Tielemans, le bilinguisme en moins. "Je sais que les supporters adorent quand un jeune du cru perce. Tielemans a été une source d’inspiration pour moi. Je me disais qu’en bossant je pouvais y arriver. Si je peux inspirer des jeunes du club, c’est tant mieux."