Witsel: "Je suis prêt à être un patron à Dortmund"
L’arrivée d’Axel Witsel au Borussia a tout de l’opération win-win. Pour le joueur, son nouveau club et les Diables. Explications
- Publié le 05-09-2018 à 07h09
- Mis à jour le 05-09-2018 à 13h59
L’arrivée d’Axel Witsel au Borussia a tout de l’opération win-win. Pour le joueur, son nouveau club et les Diables. Explications "Je suis le même joueur, mes qualités ne changent pas parce que je ne suis plus en Chine et à Dortmund, je ne vais pas changer ma manière d’être." Le tout dit avec un grand sourire.
Axel Witsel a beau avoir donné une toute nouvelle orientation à sa carrière à Dortmund avec un défi sportif vraiment relevé, le milieu continue de promener sa sérénité à toute épreuve. Laissant échapper un petit aveu durant sa conférence de presse : "Je n’ai jamais pensé un jour jouer en Allemagne. À partir du moment où j’ai eu l’opportunité de rejoindre Dortmund, je n’ai pas hésité. Le passage en Chine, je ne le regrette pas du tout. J’aurais pu me dire que j’allais rester là-bas après la Coupe du Monde. J’aurais pu signer un nouveau contrat là-bas ; je ne l’ai pas fait. Après la Coupe du Monde qu’on a vécu, dans ma tête, c’était clair : je voulais absolument revenir en Europe, mais pas n’importe où. Je ne voulais pas revenir pour revenir. J’avais l’ambition d’aller dans un club du top. Dortmund est venu, je n’ai pas hésité. Évoluer dans des stades pleins, l’ambiance, l’émotion : le haut-niveau m’avait manqué", a-t-il expliqué, estimant ensuite que "c’est surtout Dortmund qui me convient : on est une équipe où on veut avoir toujours la possession, on veut repartir de derrière proprement. Le style de jeu me convient."
Et va présider à une progression dans plusieurs dimensions.
Parce qu’il va côtoyer le haut niveau au quotidien
Roberto Martinez ne l’avouera pas. Ou alors dans une litote. Question de communication. "Avec Axel, il n’y aura pas de différence. Ses standards individuels sont très élevés, avance le sélectionneur. Il a été le joueur majeur du projet en Chine et ses performances n’ont pas baissé quand il était là-bas."
Elles ne peuvent toutefois qu’augmenter. Si, pour Martinez son exode a été bénéfique "en termes de timing de compétition", lui permettant d’arriver en Russie au milieu de sa saison en club, à terme, demeurer dans un championnat au niveau très incertain ne présentait pas les avantages que lui offre la Bundesliga. Witsel l’a dit à sa manière : "J’ai la possibilité de jouer au plus haut-niveau avec les Diables lors des rassemblements durant la saison en septembre, en octobre, en novembre, en mars et en juin. Là, je le fais au quotidien à l’entraînement, chaque semaine en match. C’est clair que je vais progresser."
Parce qu’il va élargir sa palette
Sa polyvalence est un luxe. Elle permet au Liégeois de mieux s’adapter ou plutôt se réadapter à une nouvelle réalité. "On évolue en 4-3-3 soit avec un numéro 6 et deux 8, soit l’inverse, avec une pointe vers l’avant avec deux 8 et un 10", décrit-il.
Ces deux animations différentes modifient naturellement son positionnement. "Lors des deux derniers matches, j’ai joué tout seul devant la défense, chose que je n’avais plus faite depuis un petit bout de temps, chose que je sais faire mais même ici, on a toujours joué à deux devant la défense."
Ce rôle de sentinelle lui va bien. "Il structure le jeu", a résumé Sebastian Kehl, qui a lui même longtemps occupé cette fonction. Mais ce changement, qui pourrait donner des idées à Martinez, ne l’enferme pas dans un carcan "parce que le coach attend plus de moi offensivement et me permet de monter souvent", souligne encore Witsel.
Parce qu’il a l’étoffe d’un patron
Que ce soit en sélection et encore plus en Chine, Axel Witsel a toujours été un relais privilégié pour ses entraîneurs. Brillant par sa rigueur tactique. Garantissant une certaine forme d’équilibre. Mais le voilà qui s’avance prêt à conquérir de nouveaux territoires sur le plan du leadership. Un statut que le Liégeois assume. Revendique même d’une certaine façon.
"Oui, je suis prêt à être un patron. J’ai 29 ans, je fais partie des anciens du groupe. On a un groupe qui est super talentueux, mais qui est fort jeune, précise-t-il. Piczsek a 33 ans. Reus, Götze et moi, on a 29 ans ; Burki a 28 ans. Le reste, cela part de 18 à 26 ans. J’ai été étonné, sincèrement, quand je suis arrivé. J’ai commencé à parler avec quelques-uns, à leur demander leur âge et d’être déjà à 19, 20 ans à Dortmund, c’est top." À 29 ans aussi.