Waar was da feestje ?
Pourquoi ? Pourquoi ces mines renfrognées, ces yeux vers le bas, ces sourires si rares voire en toc ? Un édito d'Alexis Carantonis.
- Publié le 07-07-2014 à 22h37
- Mis à jour le 07-07-2014 à 22h40
Chers joueurs de l’équipe qui compte les “meilleurs supporters du monde” (vos mots),
Pourquoi ? Pourquoi ces mines renfrognées, ces yeux vers le bas, ces sourires si rares voire en toc ? Pourquoi ces discours défaitistes, d’un ton monocorde, alors que des milliers de personnes attendaient une osmose même pas feinte ? Pourquoi seulement quatre minutes montre en main (traductions comprises), sur un podium de kermesse de Jandrain-Jandrenouille ? Pourquoi pas une bouteille de champagne, pourquoi pas une chanson avec vos fans ? Il y avait les costumes, il ne manquait que l’urne funéraire. Un mois durant, ce pays a vibré pour vous. Il vous a attendus, comme un gosse attend sa Saint-Nicolas un 5 décembre. Votre fatigue est compréhensible, humaine. Votre déception, d’un point de vue sportif, est tout à votre honneur, et témoigne de votre nature de professionnels conquérants. Mais vous auriez dû laisser tout cela dans l’avion ! Sur le pré, vous êtes des surhommes.
Pourquoi pas là, chez vous, parmi les vôtres ? La Belgique, qui s’est retrouvée depuis un mois – et vous y êtes pour beaucoup – n’a nul besoin de victoires pour (vous) faire la fête. C’est cela, Messieurs, qui nous rend grands. C’est cela qui estomaque les journalistes de TF1, bluffés par notre entrain en toutes circonstances. C’est cela, la Belgique. Le fait que vous l’ayez ignoré hier est parfaitement regrettable. Le peuple belge, définitivement, a montré qu’il n’était pas supporter de la victoire. Vous avez montré, Messieurs, que vous étiez des joueurs qui, devant le cœur de leurs “chers meilleurs supporters du monde”, portaient bien mal la défaite. Bon, on vous aime quand même. Fichtrement, même. Mais vous avez raison : cette équipe doit encore grandir. Et pas que sur le terrain. Parce que là, il reste juste un “petit quelque chose” en travers de la gorge.