Vital Borkelmans raconte comment un coach fédéral arrive à sa liste finale
"Marc connaissait ses 23 depuis longtemps".
- Publié le 20-05-2018 à 09h40
- Mis à jour le 20-05-2018 à 10h09
"Marc connaissait ses 23 depuis longtemps".
Est-ce que Roberto Martinez passera une nuit blanche à la veille de l’annonce de sa sélection de 23 joueurs ? "Bien sûr que non", prétend Vital Borkelmans, T2 de Marc Wilmots et actuellement en Jordanie, où il est l’adjoint de Jamal Abu-Abed, coach fédéral de la Jordanie. "Wilmots connaissait ses 23 depuis longtemps. Je suppose que c’est pareil pour Martinez."
En d’autres mots : il sait depuis plusieurs semaines si oui ou non Nainggolan figure dans le groupe. Selon Borkelmans, le coach catalan procède de la même façon que Wilmots. "Il a 18 à 19 noms indiscutables. Il ne suffit plus que d’en rajouter quatre ou cinq. Pour cela, Wilmots concertait les médecins, les entraîneurs physiques des clubs, etc. Et les décisions finales, il les prenait en commun accord avec moi. Longtemps avant la date de la sélection. Si certains sélectionnés connaissent une baisse de forme pendant leurs derniers matches en club, cela ne change rien à la décision finale. Ils ont encore trois semaines de préparation pour revenir à niveau."
Et quid des prévisions dans les journaux ou sur les réseaux sociaux ? Est-ce qu’un coach fédéral en tient compte? "Bien sûr qu’on lisait les journaux. Celui qui dit le contraire ment. Mais les opinions des journalistes ne changeaient rien à nos 23 noms."
Surtout avant le Mondial 2014, Wilmots avait quelques surprises dans son groupe. Le nom le plus étonnant était celui d’Origi. Borkelmans : "Même cette décision-là était prise depuis longtemps. On ne l’a pas regrettée."
Parmi les déçus, il y avait Guillaume Gillet et Timmy Simons. "Ce sont des choix. Un joueur doit en tenir compte. Non, nous n’avons pas appelé les déçus pour les prévenir. On est tous des professionnels. Ce sont des choses qui arrivent dans une carrière."
Un seul paramètre peut faire changer un entraîneur fédéral d’avis : les blessures. Borkelmans : "Il faut tenir compte de 10 à 20 % de blessés (entre 2 et 4 joueurs)."
Avant l’Euro 2016, ils sont tombés comme des mouches. Benteke, Kompany, puis Engels et Boyata. "Il faut avoir des plans B pour chaque joueur." Et puis, il y a les incertains. Avant l’Euro, il y avait le cas Vermaelen, qui avait peu joué à la Roma suite à de nombreux bobos. "Pendant la préparation, nous avons dû être prudents avec Vermaelen. On lui a donné un programme individuel. Et finalement, il est devenu le meilleur Diable."
La mise à l’écart de Lombaerts en toute dernière minute - les Diables étaient déjà à Bordeaux - a fait couler beaucoup d’encre. "La situation actuelle de Vermaelen est comparable à celle de Lombaerts en 2016. Il avait une déchirure et n’aurait pas pu jouer les trois premiers matches. C’était une décision difficile à prendre, mais on a fait pour bien faire."
Borkelmans s’attend à peu de surprises dans la sélection de Martinez. "Je crois qu’il pourrait y en avoir une en défense. C’est le seul compartiment où le coach (Martinez) n’a pas l’embarras du choix. Il faut que ce soit quelqu’un qui puisse se débrouiller à gauche. Avant la Coupe du Monde 2014, on avait le même problème à droite. On a surpris tout le monde en prenant Vanden Borre."